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Encres végétales aux couleurs subtiles pour l’atelier Sérigraphie de Elise Hallab

Dans le cadre d’un atelier organisé à La Manu de Morlaix par Les Moyens du bord, en marge de son exposition RIAD, l’artiste Élise Hallab proposait une initiation à la sérigraphie avec des encres et couleurs naturelles. Notre reporter s’est glissée parmi les participantes.

Avant de démarrer l’atelier dans la Cour des artistes de la Manu, devant les locaux de l’association, Elise s’est livrée à une visite commentée de ses œuvres actuellement exposées aux Moyens du Bord jusqu’au 19 septembre prochain (voir notre article : Elise Hallab, ou quand l’art se mêle au végétal). Nous découvrons ainsi la délicatesse des couleurs de son nuancier, obtenues à partir de fleurs, d’écorces ou de légumes : sophora, pommier, ajonc, mahonia, rose, herbe à Robert, achillée jaune, genêt, lierre, fougère, noix de galle du chêne mais aussi chou rouge, oignon. Elise les trouve pour la plupart dans les lieux urbains qu’elle fréquente.

Sa découverte des plantes tinctoriales s’est faite par la sérigraphie qu’elle explore depuis plusieurs années. Ce procédé d’impression par pochoir est très accessible à expérimenter, aussi bien seul.e qu’à plusieurs, comme ont pu le constater les participantes qui ont eu un vrai plaisir à s’y livrer et à en découvrir les jeux de superpositions de motifs et de teintes très douces.

Pour Rozenn, c’est «Formidable de pouvoir partager ce moment graphique et floral » tandis qu’une autre participante indique que « la nature regorge de jolies couleurs, il y a juste à cueillir et à poser sur le papier ». Et puis la démarche d’Elise est très écologique, « utilisant des végétaux locaux dont nous recyclons des parties comme les pelures d’oignons ou les peaux d’avocats, le marc de café, le citron », indique Céline, émerveillée par « les jeux de transparence permettant de créer des motifs et les superpositions de nouvelles couleurs subtiles ». Le mot de la fin à Isabelle qui a apprécié « un atelier sensoriel, des couleurs, des odeurs, des textures. Et des œuvres collectives harmonieuses. » ainsi qu’à Véronique et sa « joie de jouer ! ».




Elise Hallab, ou quand l’art se mêle au végétal

Cet été, direction l’ancienne Manufacture des Tabacs à Morlaix pour visiter l’exposition « Riad » de Elise Hallab, dont les œuvres en sérigraphie sont réalisées à partir d’encre végétale.

C’est autour d’un délicieux thé hibiscus-pomme, sous l’ombre des agapanthes plantées dans la cour des Artistes de l’ancienne Manufacture des Tabacs de Morlaix, que nous rencontrons Elise Hallab. La jeune femme présente une exposition de ses œuvres dans les locaux de l’association Les Moyens du Bord durant tout l’été. Baptisée « Riad », c’est « sa première exposition personnelle », explique-t-elle. « Elle aurait du être présentée l’année dernière, mais n’a pas pu l’être à cause de la pandémie. Mais cela m’a laissé en fait plus de temps pour la préparer », sourit-elle. La rencontre avec Les Moyens du Bord, association artistique morlaisienne qui œuvre à la promotion de l’art contemporain, s’est faite par le biais du salon de la petite édition Multiples, auquel Elise a participé plusieurs fois, avec des projets étudiants réalisés lorsqu’elle était élève aux Beaux Arts de Brest. Dès 2015, elle découvre les encres végétales et séjourne notamment au Portugal. Elle participe à un stage avec plusieurs sérigraphistes à Porto, et travaille sur un premier projet à base d’encres végétales à Lisbonne, autour d’un livre de recettes destiné aux consommateurs de paniers proposés par une coopérative récupérant des fruits et légumes déclassés. « Depuis, je continue mes expériences, mes recherches », explique Elise, qui est aussi « depuis toujours fascinée par la sérigraphie, car on intervient à chaque étape de l’image ».

Pour réaliser ses encres, Elise part en collecte ou en cueillette. Pendant le premier confinement, elle découvre ainsi les potentialités de l’iris des jardins, d’un beau violet. Elle utilise volontiers les pétales, les feuilles et les écorces. Ses travaux questionnent la notion de saison, de paysage, de couleur… Dans son exposition « Riad », dont le nom est clin d’oeil à son grand-père, on pourra retrouver ce rapport à la nature. « Le riad, c’est aussi l’idée du jardin paradisiaque. J’aime à penser qu’on compose une étendue colorée comme on compose un jardin », souligne la jeune femme, qui participait également à une table-ronde sur la thématique « Art et jardins », en compagnie de l’architecte Sara Kamalvand, le mardi 20 juillet et dont nous vous rendrons compte ultérieurement. Le lendemain, Elise animait un atelier autour des encres végétales (voir l’article dédié). Une visite commentée de son exposition par Les Moyens du bord se déroulera le samedi14 août prochain.

Toutes les infos sont sur le site des Moyens du Bord

L’exposition « Riad » d’Elise Hallab est visible du 17 juillet au 19 septembre dans les locaux des Moyens du Bord, Cour des Artistes, ancienne Manufacture des Tabacs à Morlaix. Entrée libre.




Avec le « 3% asso », le Buzuk aide les associations de son territoire

La monnaie locale de Morlaix, le Buzuk, a mis en place un système vertueux permettant d’aider le tissu associatif local : Le « 3% asso ». Lorsqu’un utilisateur convertit ses euros en Buzuks, il choisir une association à soutenir, qui bénéficiera alors de 3% des sommes échangées par an. L’association morlaisienne En Vrac à l’Ouest est la première à bénéficier du dispositif.

Lancée en 2016, la monnaie locale complémentaire et citoyenne « Le Buzuk » s’utilise sur le Pays de Morlaix (Léon, Trégor, Monts d’Arrée), sous la forme de billets de 1, 2, 5, 10 et 20 Buzuks. Un Buzuk vaut un Euro. Les utilisateurs (qui sont obligatoirement des adhérents) peuvent échanger leurs Euros en Buzuks dans des « comptoirs de changes » répartis un peu partout sur le territoire, mais aussi sur les stands Buzuk sur les marchés ou lors d’événement. Une fois des Buzuks en poche, le citoyen peut alors procéder à ses achats dans des prestataires du réseau.

Depuis l’an dernier, la monnaie locale a lancé le système du « 3 % associatif ». Un dispostif qui permet de soutenir les associations du territoire. Le principe est simple : les adhérents ont la possibilité de parrainer une association du territoire, « qu’elle soit adhérente ou non, et de tout type », précise Lucie Knappek, salariée du Buzuk. Si 20 parrains sont comptabilisés, l’association recevra 3 % des Buzuks échangés par an par les parrains. Exemple : si un utilisateur convertit 100 euros, il recevra 100 Buzuks. Ses 100 Euros seront placés à la coop financière de la Nef pour soutenir des projets solidaires, il pourra dépenser ses 100 Buzuks chez les prestataires du réseau, et l’association qu’il parraine recevra alors 3 Buzuks. Ainsi, si une association a 20 parrains qui échangent 150 Euros par mois en Buzuks, elle recevra sur une année plus de 1080 Buzuks, qu’elle pourra dépenser dans le réseau. Ce parrainage, inspiré par ce qui fait dans le Pays Basque avec la monnaie locale l’Eusko, est financé par la commission de 4 % que les prestataires paient si ils convertissent leurs Buzuks en Euros.

C’est ainsi que l’association En Vrac à l’Ouest, qui promeut le zéro déchet sur le territoire morlaisien, vient de recevoir un chèque de 982 buzuks, grâce à 22 parrainages. « L’idée, c’est que l’association qui reçoit les fonds réinvestisse à nouveau avec la monnaie locale dans l’économie du territoire », souligne Lucie. Un cercle vertueux bien utile pour faire vivre les commerçants locaux, mais aussi les associations, dont beaucoup ont été durement touchées par la crise sanitaire.

Plus d’infos :

https://www.buzuk.bzh/le-buzuk/le-buzuk-soutient-les-assos




DurabL, une épicerie rennaise de vente en ligne qui veut réhabiliter la consigne

Dans 32 communes de Rennes Métropole, l’épicerie de vente en ligne DurabL livre des produits principalement bio en vrac essentiellement issus de producteurs locaux. Le tout dans des contenants consignés ou biodégradables.

DurabL, c’est le nom d’une toute jeune entreprise basée à Vern-Sur-Seiche, près de Rennes. Elle a été fondée par Roderic et Nicolas, deux trentenaires bretons. Deux baroudeurs, qui, après de nombreux voyages, ont été particulièrement marqués par « tous les déchets produits à l’échelle individuelle », explique Nicolas. Les voilà alors prêts à changer de vie et à lancer leur projet, à savoir une épicerie en ligne proposant des produits en vrac, principalement bios, dans des emballages consignés, le tout sur 32 communes de Rennes Métropole.

Comment ça marche ? le client commande en ligne ses produits, parmi une gamme de 350 références, en épicerie salée, sucrée, boissons, produits d’hygiène, beauté et ménager, produits bébé ou animaux. Ils sont essentiellement locaux, fabriqués majoritairement dans un rayon de 150 km autour de Rennes, ou en Bretagne, et en grande partie bio. La livraison se fait grâce au service Urby, et via « des petites camionnettes fonctionnant au gaz naturel, et prochainement en vélo-cargo » expliquent Nicolas et Solène, la chargée de communication de l’enteprise.

Et du côté de la consigne ? Tout le verre, ainsi que les bidons en plastique, sont concernés. Un montant de 80 centimes est appliqué sur chaque contenant. Pour le consommateur, le principe est simple : il commande et se fait livrer ses produits. Lors d’une nouvelle commande, les contenants sont récupérés lors de la livraison, et le consommateur est recrédité de ses 80 centimes. Les producteurs qui utilisent d’eux-même la consigne récupèrent les bocaux et autres bidons. Pour les autres, DurabL gère le processus de récupération et de lavage. « Nous gérons aussi tout ce qui est compostage des sacs en kraft, qui sont biodégradables », souligne Nicolas. Avec ses 350 références, il ne manque plus à l’épicerie en ligne rennaise que les produits frais. Malgré la « difficulté logistique », la petite équipe de DurabL y réfléchit déjà.

Plus d’infos : durabl.fr




Et au milieu coule Le Léguer…

Dans le Trégor costarmoricain se trouve la seule rivière de Bretagne labellisée « Sites Rivières sauvages » : Le Léguer. Le fruit de nombreuses années de travail des acteurs du territoire, et aussi de l’attachement des habitants à ce cours d’eau.

Le Léguer est une rivière qui se situe dans l’Ouest des Côtes-d’Armor, plus précisément dans le Trégor. D’une longueur d’environ 60 kilomètres, elle prend naissance à Bourbriac, et se jette dans la baie de Lannion. Au total, avec les ruisseaux qui l’alimentent (dont le Guic) et les chevelus, on estime que ce sont 1000 kilomètres d’eau qui coulent dans le bassin versant. « C’est une rivière rocheuse, granitique, dont les eaux ont une couleur particulière de thé », souligne Anne Bras-Denis, maire de Plouaret (22),vice-présidente en charge de l’environnement à Lannion Trégor Communauté et présidente du Bassin Versant « Vallée du Léguer ». La vallée est d’ailleurs classée zone Natura 2000, et on y trouve une biodiversité variée : des truites, mais aussi des saumons migrateurs, des loutres, des lamproies, des tritons…Autant d’indicateurs qui ont contribué à l’obtention en 2017 du label « Sites Rivières Sauvages » d’une partie amont du Léguer ainsi que du Guic son affluent. « Il faut répondre à 47 critères, et le niveau d’exigence est particulièrement haut sur l’aspect hydromorphologique », souligne Samuel Jouan, coordinateur du bassin versant. Actuellement, c’est la seule rivière qui porte le label en Bretagne.

Une labellisation qui vient en quelque sorte récompenser le travail effectué par différents acteurs du territoire. Il y a une trentaine d’années, le tableau était tout autre. Le Léguer et son affluent le Gouic ont été victimes de pollutions accidentelles, liées notamment au développement de l’agro-industrie, et ce dès les années 70. Le début d’une prise de conscience, d’autant plus que la rivière sert aussi à l’approvisionnement en eau potable du territoire. Les pêcheurs ont été très attentifs à la qualité de l’eau, ainsi que l’association Eau et Rivières de Bretagne, dont le Centre Régional d’Interprétation de la Rivière se situe à Belle-Isle-En-Terre, là où se rejoignent le Léguer et son affluent le Gouic. « On a hérité de toute cette culture de la lutte environnementale », estime Anne Bras-Denis.

« Rien n’est acquis, il faut continuer les efforts et rester vigilants « 

En 1996, un Comité de bassin a été créé, permettant de réunir autour de la table les différents acteurs du territoire : pêcheurs, collectivités, associations, mais aussi agriculteurs. L’agriculture est en effet une activité majeure sur le territoire du bassin versant, avec en majorité des productions bovines. Confronté ici comme un peu partout ailleurs en Bretagne au problème des taux de nitrates élevés, le Léguer est considéré aujourd’hui comme une « masse d’eau en bon état écologique », avec des taux en dessous de 50 mg/litre, conformément à la réglementation. Des programmes d’actions avec les agriculteurs ont été mis en place. « Un travail a été mené autour du bocage, des plantations de haies, des pratiques mécaniques de désherbage, du regroupement de parcelles. Des groupes techniques d’accompagnement ont été créés, avec la participation de la Chambre d’Agriculture, du Cedapa, ou du Gab », explique Samuel Jouon. « Aujourd’hui, on a 7000 hectares sur lesquels les acteurs sont engagés sur des systèmes herbagers, ou en agriculture biologique ». Mais, prévient Anne Bras-Denis, « Rien n’est acquis, il faut continuer les efforts et rester vigilants ».

Samuel Jouon et Anne Bras-Denis

Assurer la bonne continuité écologique est également un enjeu important pour le Léguer, et pour sa labellisation. Dès 1996, le barrage de Kernansquillec à Trégrom, construit dans les années 20 pour alimenter l’eau les papeteries de Belle-Isle-En-Terre, a été détruit. Aujourd’hui, le site s’est transformé en un spot de pêche où l’on peut pratiquer le « no kill ».

Les habitants sont aussi des acteurs importants pour la préservation de l’eau dans le bassin versant. « L’attachement au Léguer est fort sur le territoire », affirme Anne Bras-Denis. L’opération « Le Léguer en fête », qui se déroule chaque année depuis vingt-cinq ans, permet de les sensibiliser et de les informer sur la rivière et sa biodiversité. Ils sont également conviés à participer à des chantiers bénévoles d’arrachage de la balsamine de l’Himalaya, une plante exotique envahissante. Sans oublier le lancement d’une opération de mécénat, qui permet aux particuliers comme aux entreprises de participer par un don aux financements de différentes actions, comme les chantiers d’arrachage de plantes invasives, ou encore le projet « Redonnons un nom aux ruisseaux », qui a pour objectif l’installation de panneaux d’une signalétique sur les cours d’eau et l’appropriation du réseau hydrographique par les habitants.

Plus d’infos : http://www.vallee-du-leguer.com/

Consultation sur l’eau, tous concernés !

Il est toujours temps de participer à la consultation sur l’eau menée par le Comité de Bassin Loire-Bretagne et l’Etat. Pour cela, direction le site : https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/consultation-eau/donnez-son-avis—questionnaire.html




« Je n’avais jamais entendu parler du Service Civique », table-ronde avec Maëlle, Sylvano et Théo à Crozon

Lors du nettoyage de la plage de Kerloc’h. De gauche à droite : Théo, Sylvano et Maëlle.

Jeudi 24 juin, à l’occasion de notre avant dernière journée sur la presqu’île de Crozon avec Carré d’As, j’ai échangé avec trois de mes camarades à propos du Service Civique et de notre séjour. Tous trois issus d’associations différentes, ils m’ont offert une interview pleine de fraicheur et de pertinence.

Le « casting » :

  • Maëlle : 21 ans, Morlaix Animation Jeunesse (MAJ).
  • Sylvano : 19 ans, Carré d’As.
  • Théo : 25 ans, ULAMIR-CPIE.

Salut ! Pour commencer parlons de vos engagements : quelles étaient vos missions ? Dans quelle structure étiez-vous engagés ?…

Théo : Mon Service Civique s’est déroulé à ULAMIR-CPIE à Lanmeur. J’étais chargé de mission “animation sur l’environnement”. Donc avec ma tutrice on s’est beaucoup déplacé dans les écoles du canton où l’on mettait en place des animations en lien avec tout ce qui a attrait à la préservation de l’environnement, donc un peu comme ce que l’on a réalisé lors du nettoyage de plage. On a beaucoup travaillé sur des aires marines éducatives, donc observer la faune, la flore, les identifier et répertorier. Ça a duré 6 mois.

Maëlle : Moi mon Service Civique c’était au pôle gare EVC (Espace de Vie Sociale) de MAJ où mes missions étaient de suivre et aider ma tutrice. Donc je contactais les familles pour les prévenir qu’on faisait une permanence le vendredi et les inscrire aux activités qu’on proposait. Je suis très polyvalente, je n’avais pas vraiment de mission spécifique, j’aidais à toutes les activités : cuisine, création d’objets… Je me chargeais aussi de tout ce qui est papier : fiche de présence et d’inscription. J’ai commencé en novembre et je finis le 30 juin.

Sylvano : Moi j’étais en Service Civique à Carré d’As à Morlaix, j’étais avec Wilbert et Patrice. Nous c’était vraiment polyvalent, on pouvait choisir nos missions. Le mardi c’était plutôt un temps de regroupement où l’on faisait un point sur la dernière semaine et sur nos ressentis. J’étais beaucoup en binôme avec Maéva, quasiment tout le temps. Le mercredi nous étions tous les deux à la Ferme des enfants, moi le matin jusqu’à 15h et elle l’après-midi de 11h à 18h. Après le jeudi nous allions faire l’aide au devoir tous les deux le soir à MAJ. On a commencé en octobre. On a présenté aussi la précarité alimentaire chez les jeunes au cours des Assises départementales en novembre 2020.

Que vous ont apporté vos engagements ?

Théo : Ça m’a permis de mieux connaître le milieu et l’environnement car je ne suis pas d’ici. De plus m’impliquer dans l’associatif et de découvrir le réseau. Cela m’a aussi appris comment rédiger des courriers officiels. J’ai pris plus d’initiatives. Et j’ai un peu aidé les collègues de ma tutrice. J’ai pu découvrir le milieu marin de la baie de Morlaix, ce qui est très instructif.

Maëlle : La première chose que cela m’a apporté c’est de combler une année sabbatique. J’ai pu faire mon BAFA car on me l’a proposé. Ça m’a permis de devenir très autonome et de comprendre la société, de travailler dans une structure associative, de comprendre tous les engagements qu’il y a, etc.

Sylvano : Ça m’a apporté beaucoup d’autonomie parce qu’avant j’étais à la Garantie Jeunes. Pendant 6 mois on devait développer notre projet professionnel mais à cause de la pandémie ça a été quelque peu gâché. J’ai pu découvrir le milieu associatif, je n’avais jamais fait de ma vie des missions avec des partenaires. J’ai donc appris du monde du travail. J’ai pris des initiatives. Par exemple avec Maéva nous avons monté des projets : pendant la semaine de la petite enfance, pendant 1 mois, tous les mercredis et jeudis, on changeait de thème, ce qui nous poussait à aller plus loin dans nos recherches de livres. Le fait d’être un peu rémunéré c’est aussi une sorte d’autonomie dans le sens où je n’avais plus à me demander “comment vais-je payer ça ?”. Cela m’a vraiment aidé à avancer dans mes petits projets personnels.

Ça m’a permis de devenir très autonome et de comprendre la société.

Maëlle à propos de son engagement

Maëlle et Sylvano, vous m’avez dit que cela vous avait apporté de l’autonomie… est-ce qu’avant vous aviez déjà eu des expériences professionnelles ?

Maëlle : Moi j’avais travaillé dans un hôtel, en tant que femme de ménage, et avec mes études (accompagnement sur les services à la personne) j’ai fait plein de stages dans des EPHAD, des hôpitaux, des écoles primaires…

Sylvano : Moi j’étais en alternance dans 2 entreprises en horticulture : les plus grosses Roué Pépinières à Garlan et à Plouganou. J’étais en production et aussi en cours à Plabennec.

Théo : J’ai 25 ans et j’ai pas mal baroudé ! Dans l’animation, en classes découverte… j’ai commencé par deux années où j’étais animateur périscolaire au sein d’une collectivité et je faisais aussi des heures de ménage car j’ai un CAP Petite enfance. C’est l’animation qui m’a fait entrer dans l’autonomie car il faut suivre, il faut mettre en place des activités.

Est-ce que vous avez aimé vous engager ?

Sylvano : J’ai bien aimé m’engager auprès de structures et plusieurs personnes parce que je sentais que j’étais en peu redevable envers eux car ils m’accueillaient. Donc je ne m’engageais pas uniquement car j’avais un contrat mais parce que je devais aussi prendre du temps, être actif, je devais prendre des initiatives. Ce Service Civique m’a poussé à aller plus loin, même si je n’ai pas peur d’aller vers les gens.

Maëlle : Oui ça m’a plu, sachant que je vais à MAJ depuis que je suis toute petite. Donc quand j’ai eu l’opportunité, je me suis dit que c’était le moment de les remercier pour tout ce qu’ils m’ont apporté avant ce Service Civique. Et même je trouve que c’est une belle chance quand on ne sait pas trop quoi faire ou bien où aller. C’est un engagement qui nous servira plus tard.

Théo : Je les remercierai car ils m’ont accueilli alors que je viens de loin (Toulouse) et l’ambiance était bonne. Un peu comme ce que mes deux camarades ont dit !

Ce Service Civique m’a poussé à aller plus loin.

Sylvano sur son expérience

Rebondissons sur ce qu’a dit Maëlle : que pensez-vous du Service Civique en lui-même ?

Maëlle : Je pense que quand tu ne sais pas quoi faire, c’est un bon tremplin pour un futur proche. Et comme tu l’as dit Sylvano, l’aspect financier aide. Tu commences à rentrer dans une vie active, même si plus tard tu reprends les études ou fais complètement autre chose. Ça peut convenir à tout le monde !

Théo : Oui exactement !

Sylvano : Quelqu’un qui a Bac+3, des grosses études et qui se dit qu’il a envie de voir autre chose… Mais il faut vraiment de la motivation ! C’est un engagement auprès de quelqu’un, mais aussi avec nous-même ! Sauf que n’est pas tout le monde malgré tout qui va se lever et aller aider les autres. Donc pas forcément pour tous…

Pensez-vous que certaines choses pourraient être améliorer dans les Service Civique ?

Sylvano : Le renseignement ! (Maëlle et Théo approuvent unanimement) Avant que j’aille en mission locale, je n’avais jamais entendu parler du Service Civique de ma vie, alors que c’est quelque chose d’important. Ça te pousse dans la vie active, c’est un pilier important pour certaines personnes ! Et le fait qu’on ne t’en parle pas, je trouve ça nul. C’est quelque chose d’important, ça peut être un bon tremplin dans ta vie et c’est une chance d’avoir ça. Plus en parler ce serait bien mieux parce qu’aujourd’hui c’est un peu “c’est bien, faites-le” mais on nous dit pas trop qu’il y a ça.

Théo : J’allais dire la rémunération ! (Rires) Non mais je rejoins clairement mes deux camarades. Comme eux, je n’en ai pas entendu beaucoup parler quand j’étais scolarisé.

Ça te pousse dans la vie active, c’est un pilier important pour certaines personnes !

Sylvano à propos du Service Civique

Pensez-vous continuer à vous engager dans le cadre associatif ou autre après ?

Théo : Oui, peut-être dans le culturel, pas forcément dans l’environnement. J’avais déjà un peu cette envie avant.

Maëlle : Moi je vais continuer à MAJ. J’y suis engagée, je compte y rester !

Nous sommes donc à la fin de notre projet “D’une mer à l’autre”, comment l’avez-vous vécu de l’annonce à aujourd’hui ?

Sylvano : Cela a été plein de rebondissements ! De base c’était l’année dernière qu’ils devaient partir à la Réunion mais ça a été annulé à cause du coronavirus. Ensuite on nous a dit qu’on irait “probablement” à la Réunion. Puis ça a été annulé et donc au final on est allé à Crozon. Mais c’est tout aussi bien, je n’avais jamais été dans ce coin-là et je trouve que c’est très joli et que ça change de Morlaix ! Même si ce n’est pas la Réunion “l’île paradisiaque”, ça me plaît d’être ici et je suis avec des gens gentils et sympas !

Maëlle : Moi je suis d’accord avec toi Sylvano ! Je suis contente d’être là et pourtant j’étais un peu réticente face au projet parce que je devais venir seule. Même pour le celui de base parce que je ne connaissais personne et donc je me disais “mince, je vais partir loin avec des gens que je ne connais pas… si ça ne se passe pas bien, comment est-ce que ça va se passer pour moi ?”. Mais au final, je ne regrette pas d’avoir continué.

Théo : C’est très bien, c’est très vrai ce que tu dis Maëlle ! Parce que ça s’est senti, au début tu étais plus réservée et là ça va hyper bien ! Moi je m’étais un peu préparé car ils nous avaient répété que ce n’était pas sûr pour la Réunion. Même si je suis très déçu… c’était bien qu’on puisse quand même partir. Et finalement c’est bien qu’on ne soit pas tant que ça car si on avait un peu plus nombreux peut-être que cela aurait été moins bien. J’ai trouvé que quand on était plus, on avait du mal à s’organiser, notamment au niveau de la prise de parole. Je l’ai beaucoup ressenti quand on discutait sur Discord pour organiser les activités. J’ai remarqué que certains avaient du mal à exprimer ce qu’ils voulaient faire.

C’était bien qu’on puisse quand même partir.

Théo sur le changement de destination

Avez-vous bien aimé le principe qu’il y ait plusieurs jeunes de différentes associations invités dans le projet ?

Théo : Complètement ! On a pu découvrir ce qu’ils faisaient dans leur structure et c’est très intéressant !

Sylvano : Ça apporte de la fraicheur, on est neuf mois avec toujours les mêmes personnes et partir avec des nouveaux ça change la chose !

Théo : On apprend à se connaître !

Qu’avez-vous aimé et moins apprécié au cours de cette semaine ?

Théo : Le baptême de plongée était excellent ! Je n’avais jamais fait ça. C’est vrai qu’au début j’étais un peu en galère, je n’arrivais pas trop à marcher… mais ça aide beaucoup à contrôler sa respiration, même si je n’ai pas vu beaucoup de poissons. Sinon le kayak je n’ai pas trop aimé ! Ça tanguait pas mal ! Dans mes souvenirs ce n’était pas comme ça, c’était plus tranquille ! Et en plus je suis allé plusieurs fois dans les rochers, ce n’était pas très agréable ! (Rires)

Sylvano : Moi j’ai adoré le kayak ! C’était la première que j’en faisais, tout comme le reste des activités nautiques. La plongée j’ai adorée aussi, j’ai vu plein de poissons !

Maëlle : Moi la chose que j’ai le moins apprécié c’était la plongée parce que je n’ai pas réussi et en plus la météo était mauvaise. Et le truc que j’ai le plus aimé… bah j’ai tout aimé ! Surtout la visite d’hier de toute la presqu’île, le kayak aussi et les jeux de société !

Sylvano : C’était trop bien !