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Watermark, l’empreinte de l’eau.

Ce documentaire nous entraîne à travers différentes histoires et de multiples paysages somptueux, filmés en survol, évoquant cette empreinte de l’eau sur la planète. De l’Inde au Canada, en passant par les États-Unis, le Bangladesh, la Chine, le Mexique, le Groenland et l’Islande, ce film met en avant l’utilisation parfois extrême de l’eau (lacs artificiels, barrages hydrauliques, pollutions industrielles,…) et l’impact négatif de l’homme sur cette ressource vitale pour sa survie.

Laissant la parole aux habitants de ces pays, ce film ne se veut pas moralisateur avec un commentaire dramatique, il laisse les images et témoignages, parfois poignants de ces gens, s’exprimer d’eux-mêmes.

De l’assèchement prématuré de vastes étendues d’eau au Colorado à l’utilisation des rivières comme dépotoirs par de nombreuses entreprises industrielles au Bangladesh et ailleurs, ce film dresse un portrait peu rassurant de ces utilisations de l’eau par l’homme, et des conséquences sur notre environnement. Ce qui nous amène donc à nous poser la question de la qualité et de la quantité d’eau que nous laisserons aux générations futures…

 

L’Aquifère d’Ogallala, région fertile du Texas, où 70 % de l’eau utilisée par l’homme va à l’agriculture.

Pivot Irrigation #11, High Plains, Texas Panhandle, USA. Photo par Edward Burtynsky.

 

Marine Aquaculture #1, Luoyuan Bay, Fujian Province, Chine. Photo par Edward Burtynsky

 

Construction du plus grand barrage voûte du monde, situé sur le cours supérieur du plus long fleuve d’Asie, le Yangzi Jiang. Barrage dont la taille est de six fois celle du barrage Hoover construit il y a presque un siècle sur le fleuve Colorado.

Xiluodu Dam, Jinsha River, Chine. Photo par Edward Burtynsky.

DVD à retrouver sur le site Wild Side

Voir la bande-annonce

Découvrez ici les travaux d’Edward Burtynsky.

 

 

 




Et si on cuisinait les plantes sauvages ?

Ortie, bourrache, salicorne, pissenlit dent de lion, menthe sauvage…mais aussi les moins connues nombril de vénus, pimprenelle, tamier, silène…Toutes ces plantes, et d’autres encore, sont mises en lumière dans l’ouvrage d’Amandine Geers et Olivier Degorce, baptisé « Je cuisine les plantes sauvages », et disponible aux éditions Terre Vivante. En 143 pages, les deux auteurs, animateurs de l’association « What’s For Dinner » qui propose des ateliers de cuisine, font découvrir au lecteur pas moins de 24 plantes à cueillir dans la nature. Pour chacune, on trouve une description accompagnée de photos, ainsi qu’un récapitulatif des vertus pour la santé, des dates de récolte, et des mises en garde éventuelles.

Mais ce n’est pas tout : on trouve également 50 recettes de plats sucrés et salés, à réaliser avec les plantes présentées. Les plats plus « classiques » (gougères à la bourrache, galettes roulées au pesto d’orties, croque-monsieur à la consoude et à la mimolette) rivalisent avec d’autres plus originaux (seiche au nombril de vénus, câpres de bouton de mauve…). Le tout avec des photos grand format.

 

Bien présenté et agréable à lire, avec d’intéressantes illustrations, le livre « Je cuisine les plantes sauvages » ravira les amateurs de botanique ainsi que ceux de cuisine facile, rapide et économique. Il trouvera facilement sa place dans la cuisine, grâce à son format carré.

 

 

Je cuisine les plantes sauvages, Amandine Geers et Olivier Degorce, éditions Terre Vivante, 143 pages, 12 euros.




Le feuilleton de l’été : Jean de Maillard « l’arnaque : la finance au-dessus des lois et des règles »

A partir de ces exemples tellement exotiques, on peut faire d’intéressants parallèles avec nos mœurs financiaro-politiques françaises de ces trois dernières années. Dans le domaine, nous n’avons pas trop à rougir : de ce point de vue nous sommes bien mondialisés.

Les leçons non tirées des crises successives

1. Les errements du capitalisme financier de la fin du XX° siècle ont commencé avec la crise des « savings & loans », ces caisses d’épargne mutualistes américaines dont le modèle d’équilibre financier vertueux a été mis à mal par la hausse vertigineuse des rémunérations des autres produits financiers poussant ces Caisses d’Epargne locales à se lancer dans des opérations financières de plus en plus risquées pour lesquelles elles n’avaient ni les compétences, ni les moyens financiers. Un parallèle peut être aisément fait avec ce qui s’est passé récemment en France. Premier temps, on réduit l’attractivité des livrets A en baissant de manière autoritaire les taux de rendement et en élargissant le nombre des opérateurs possibles. Le produit devient banal. Du coup, les Caisses d’Epargne, principales opérateurs sur ce produit, se retrouvent sans base et la porte est ouverte à toutes les aventures ;

Deuxième étape, on termine de banaliser les Caisses d’Epargne, banques coopératives en les fusionnant avec une autre banque, coopérative elle aussi, la Banque Populaire. Voilà, les éléments sont en place pour une crise des « savings & loans » à la française!

Que ce soit le conseiller du Président qui a conçu ce montage qui se retrouve à la tête de cet ensemble, au mépris de toutes les règles d’éthique de la haute fonction publique dont il est issu, et s’y octroie des rémunérations plantureuses n’est dès lors plus qu’une péripétie. Que les deux mariés soient de statut coopératif montre que ces gens-là manient en plus avec beaucoup de cynisme l’humour noir. 

2. L’organisation de la pénurie sur les marchés des matières premières, et notamment de l’énergie, est une des conséquences des dérégulations imposées à ces marchés dont une des manifestations patentes est la suppression de toutes les limites sur achats à terme et à découvert pour tous opérateurs professionnels, seuls les spéculateurs étant limités. Ces hausses spéculatives qui sont une des causes de la crise actuelle n’ont été possibles que parce que les autorités de régulation ont reconnu que les spéculateurs étaient des opérateurs professionnels sur ces marchés. Incidemment, constatons que 19 ans après les autorités américaines, l’Etat français a reconnu de jure cette qualité à deux des plus gros prédateurs du marché financier : Goldman Sachs et JP Morgan, qui via leur filiale installée à Londres, sont autorisés à négocier du gaz sur le marché français (décrets publiés au J.O. de la République Française à quelques jours d’intervalle en janvier 2010). Du coup, ils peuvent dans tous les pays être considérés comme opérateurs professionnels, fournisseurs de gaz sur le marché dérégulé français pour prendre toutes les positions spéculatives sans limite sur ce marché. On peut donc craindre le pire quand on sait qu’au début de la chaîne les fournisseurs initiaux de cette matière première ne sont pas non plus d’une probité au-dessus de tous soupçons.  Le marché du gaz sera-t-il la prochaine bulle spéculative ? (une bulle dans le gaz, hilarant, n’est-ce pas?)

3. Concernant la cause la plus visible de la triple crise déclenchée au cours de l’été 2007 : la prolifération des prêts immobiliers accordés à des emprunteurs de moins en moins solvables, on ne peut que se féliciter, si tant est qu’on puisse se féliciter d’une catastrophe économique et sociale, que cette crise ait éclaté avant que le président Sarkozy ait eu le temps de mettre en œuvre la totalité de son programme et notamment la mise en place des instruments permettant l’accession à la propriété de centaines de milliers, voire de millions, de Français. Pour des raisons similaires, mais cette fois-ci impulsée par l’Etat et non par un marché financier déréglé, nous aurions vu apparaître sur les marchés financiers une masse considérable d’actifs financiers risqués.

Conclusions provisoires

1. Lorsqu’il a conçu son programme, le candidat Sarkozy et son équipe, où proliféraient les inspecteurs des finances et autres experts financiers de haut vol, étaient forcément au courant des avis alarmistes publiés sur la montée inexorable vers ce qu’on a appelé ensuite la crise des subprimes;

2. Lorsque le gouvernement Fillon accorde par décret à deux des plus grosses banques américaines le droit de vendre du gaz en France avec tout ce que cela implique comme privilège d’intervention sur les marchés, les cabinets ministériels, des ministères de l’économie et de l’énergie, peuplés de moult inspecteurs des finances, ingénieurs des mines et autres experts de haut niveau sur les marchés mondiaux de l’énergie ne pouvaient pas ne pas savoir que c’est la décision de la CFTC (régulateur états-unien des marchés de matières premières) en 1991 qui avait permis aux banques de tripatouiller les cours des matières premières au premier rang desquelles l’énergie, pétrole, gaz et électricité.

3. On est alors en droit de se poser des questions sur les qualités techniques et morales de ceux qui ont inspiré et pris ces décisions.

Solutions

 A. Mettre la dérégulation des marchés « de réseau » sous haute surveillance du Parlement européen, à défaut de renationaliser le service public de l’énergie c’est-à-dire en fait s’occuper très sérieusement du pilotage des directives européennes en la matière (directive « services » notamment)

B. Remettre le marché immobilier sous perfusion publique : l’important est actuellement de se loger, non de posséder son logement.

C. Redéfinir le métier de banquier et rétablir les règles de prudence qui à la fin des années 30 puis en 1945 avaient permis à deux reprises de redonner confiance aux opérateurs économiques, les producteurs, envers d’autres opérateurs économiques, les financeurs. Là aussi notre président dispose de conseiller éclairé (voir le rapport de Jacques Lepetit sur le risque systémique remis en avril 2010).

Tous ça est évidemment à creuser.

Evidemment, ce livre, écrit il y a 5 ans, ne pouvait pas prendre en compte toutes les turpitudes que ces mêmes entreprises ont pu commettre depuis. A vous d’essayer de les repérer à partir de cette petite grille de lecture.

 

 




Un premier imagier pour le gallo !

Savez-vous ce qu’est le dansouere, le qhézinier, le touzou de pai ? Tous ces mots, et bien d’autres encore, sont présents dans « l’imagier du gallo », paru chez Le Temps Editeur.. Un « imagier » pour découvrir le vocabulaire de la langue gallèse, qui fait partie des « langues d’oil », et est parlé dans toute une partie de la Bretagne, à l’Est d’une ligne allant de Saint-Brieuc à Vannes. « Le gallo est une langue en danger », explique Anne-Marie Pelhate, auteure de l’ouvrage. « Il y a eu une rupture dans la transmission entre les générations depuis une trentaine d’années », précise-t-elle. « Longtemps rejeté des salles de classe, le gallo est aujourd’hui enseigné de la maternelle à l’université, et les élèves peuvent même le passer au brevet et au bac ! », se réjouit Anne-Marie, animatrice en gallo sur la radio associative Plum’Fm, qui donne également des cours dans des écoles, et auprès des adultes. « Mais il existe encore peu d’outils pédagogiques », déplore-t-elle. D’où la création de l’imagier, sous l’impulsion de Dihun, une association de parents d’élèves de l’enseignement catholique qui promeut l’enseignement du breton et du gallo.

Du vocabulaire, et des éléments de culture

L’imagier du gallo regroupe ainsi 650 mots se rapportant à la vie quotidienne, et classés par thèmes (la plage, la cuisine, les métiers, la météo, la ferme, les vêtements, les arbres…). « Les enfants pourront alors découvrir et s’initier à la langue gallèse en compagnie de leurs parents ou grands-parents. », explique Anne-Marie. Les enseignants pourront également l’utiliser en classe. Illustré par Nolwenn Thos, graphiste rennaise, l’imagier et ses 650 mots comprennent également des « élements de culture bretonne », selon l’auteure. « On y retrouve les ustensiles pour confectionner des galettes de blé noir, le parlement de Bretagne, le jeu de palets… ». A noter également, la présence de « Devinailles », petites devinettes de gallo, comptines, jeu et recettes, qui agrémentent ce livre joliment illustré et qui s’inscrit dans la même dynamique que « la panvolette », livret-cd de chants et de contes en gallo précédemment illustrés et réalisé également par Anne-Marie et Nolwenn.

 

L’imagier du gallo, d’Anne-Marie Pelhate, illustré par Nolwenn Thos, 64 pages, Le Temps Editeur.

 

 




Saison brune, un état des lieux sans concession

Alors qu’il rédigeait la bande-dessinée Dol, consacrée aux politiques libérales mises en place par les différents gouvernements des années 2000, Philippe Squarzoni se rend compte que la question de l’environnement et du réchauffement climatique pourrait remplir un volume entier.

A peine Dol terminé, il se lance donc dans l’écriture de Saison brune. Il y consacrera six ans. Six ans de recherches et de rencontres dont il rend compte dans ce récit écrit à la première personne.

Il s’inspire des rapport du GIEC, rencontre des personnalités comme Hervé Le Treut, Jean Jouzel, Hervé Kempf, Jean-Marc Jancovici, Stéphane Hallegatte ou Hélène Gassin.

Il en tire un livre dense et complexe, un état des lieux sans concession de l’état du monde et des politiques ultra-libérales appliquées dans la plupart des pays du globe. Il analyse bien sûr les impacts économiques et écologiques mais aussi les enjeux sociaux et sociétaux qu’implique la société de consommation.

On suit l’auteur à travers ses doutes et ses interrogations. Doit-il prendre l’avion pour se rendre à une résidence en Asie ? Difficile quand on sait que rien que le trajet rejette trois fois plus de CO2 qu’il ne faudrait en émettre par an pour limiter le réchauffement climatique à 2°C… Pourtant, il a très envie de d’y aller. Doit-on sacrifier ses désirs sur l’autel de l’écologie ? Ces interrogations, tout le monde se les pose un jour ou l’autre. Surtout quand on sait que le niveau d’émission de CO2 « acceptable » est celui d’un Indien des classes populaires. Les parallèles que l’auteur construit ainsi donnent à réfléchir et amènent à penser à un autre modèle de vie. Cette fois-là, Philippe Squarzoni n’a pas pris l’avion. Il le reprendra, plus tard, pour partir en vacances avec sa famille.

Ici, pas de remède miracle, pas de solution clé en main. Pour Squarzoni, c’est à chacun de prendre ses responsabilités, de se prendre en main, de placer le curseur là où on le souhaite. Il ne s’agit pas de changer le monde mais de vivre en accord avec ses principes.




Il a plu sur le grand paysage : un film et une discussion à Morlaix

Le Pays de Herve est situé à l’Est de la Belgique, au nord-Est de la province de Liège, en Wallonie. Région herbagère, son agriculture est essentiellement constituée de petites et moyennes exploitations familiales, dont la production principale est le lait. C’est sur ce territoire que le réalisateur Jean-Jacques Andrien a posé ses caméras pour le documentaire Il a plus sur le grand paysage. Un retour sur des terres dont il est originaire, et qu’il avait déjà visité en 1981 pour Le grand paysage d’Alexis Droeven. un film fictionnel sur, déjà, le thème de l’agriculture. Cette fois-ci, il a choisi d’axer son film sur la crise agricole, notamment laitière, et le ressenti des agriculteurs belges sur ce sujet. Neuf paysans prennent ainsi la parole, à tour de rôle, et témoignent de leur vie d’avant, de leur vie maintenant, de leurs diffucultés, notamment financières, mais aussi de leurs visions de l’avenir.

Avenir de la Politique Agricole Commune, réglementations, investissements, disparition des quotas laitiers…sont autant de thématiques qu’ils abordent.

Les témoignages face caméra sont entrecoupés d’images de paysages belges et de manifestations agricoles. On voit ainsi les agriculteurs se regrouper au centre d’une ville avec leurs tracteurs. Ou encore déverser des milliers de litres de lait dans un champ, témoignage de leur détresse. Mais ce sont lors des réunions de syndicats agricoles que le désarroi est le plus palpable : la caméra passe de regards en regards, qui sont lourds de sens.

Avec ses témoignages, parfois bouleversants, ses images de la campagne belge sous la pluie ou la neige, le documentaire « Il a plus sur le grand paysage » peut parfois s’avérer un peu austère et triste. Mais il n’en reste pas moins un film fort qui marque les esprits, fait réflechir, et incite au débat.

 

 

 

Le film « Il a plus sur le grand paysage » sera diffusé le mardi 2 juin, dans le cadre de la Semaine de la Semaine du Développement Durable.

 

Au programme de la soirée :

20h30 : Projection du film suivi d’une discussion en salle avec deux agriculteurs bio du secteur, qui fonctionnent en systèmes herbagers. Echange animé par Eco-Bretons.