1

Avec Utopia56, les tentes des campeurs des Charrues retrouvent une deuxième vie

Suite de nos articles consacrés au Festival des Vieilles Charrues. Lors de notre périple sur la prairie de Kerampuilh, nous sommes allés à la rencontre de l’association Utopia56, présente pour la deuxième année consécutive sur le gigantesque camping du festival. Elle récupère le matériel de camping laissé ou déposé par les festivaliers pour l’offrir aux migrants. Interview audio avec Lucie, bénévole de l’association.

 

 




On sait comment être Slow Life aux Vieilles Charrues

Vous avez attendu des heures dans la file des toilettes. En 5 minutes vos potes avaient disparu engloutis par LA masse humaine. « La dernière salade de fruit du festival vient d’être vendue » vous annonce le bénévole de « La saladerie » alors que vous êtes en manque drastique de vitamine. Pour allez du camping à l’espace backstage vous avez subi 3 scan de bracelet, 2 contrôles de sac, 2 fouilles au corps. Vous avez mis 30 minutes entre la sortie de site et le campement, vos pieds sont enflés, votre sang circule mal. STOP STOP STOP ASSEZ !! Qu’est ce que c’est que ce festival monstrueux ou tout n’est que foule, attente et insatisfaction ?! Ah bon c’est vraiment ça les Vieilles Charrues ? Ben en fait non, pas tout à fait. On a mené l’enquête et on vous déniché les lieux slow life du festival.

1. Le Park du Château – Kerampuilh : le nouvel espace Chill

C’est le nouvel espace des Vieilles Charrues. Ici on écoute des mix électro de 11h00 à 2h00 du mat’ en s’allongeant dans l’herbe moelleuse. On vient chiller en grignotant, en causant ou en dormant. Ce grand carré de verdure accueille le manoir de Kerampuilh, construit en 1760, ancienne propriété du conseiller parlementaire Charles Robert. Le bâtiment est beau mais fatigué. Les revenus du festival permettent d’ailleurs de le remettre en état depuis quelques années.

2. Le poumon : l’espace détente des bénévoles

   

Ici les bénévoles viennent récupérer, se relaxer, se faire masser. Des professionnels en sophrologie, relaxation sont au petit soin des 6 800 bénévoles impliqués dans le bon déroulement du festival. Et on se fait masser avec le sourire ! Que demander de plus !

Petit point négatif : L’attente est aussi grande qu’à la buvette des bières bretonnes.
Point positif : les Vieilles Charrues est un des seuls festivals à prendre soin de ses bénévoles de cette manière.

3. Le Woodcamp – le campement luxueux pour être OKLM

Certains ont décidé que la fête s’arrêtait là où le sommeil commençait. Depuis 2014 le woodcamp, ce campement en dur constitué de tipi et de tentes de qualités et colorées, ne cesse d’agrandir et d’afficher complet. Pourtant les prix pourraient en faire réfléchir plus d’un : 180 euros pour une nuit en tipi six places OU 650 euros les 4 nuits. « L’emperor tente » pour 8 personnes coûte quand à elle 750 euros les 4 nuits. Alors tente 2 secondes à 40 euros ou nuit au Woodcamp géré par Sleep’em’all ? Entre les 45 000 festivaliers campeurs les avis divergent.

 4. Le chapiteau Gwernig – la buvette festive

Le chapiteau est le lieu des découvertes musicales. Il est entouré d’un espace de restauration avec de la cuisine locale, ou de la cuisine du monde…et depuis quelques années sont proposés aussi des plats végétariens et bio (notamment la galette-saucisse!).  Des tables et des bancs (absents dans le reste du festival), et une décoration fleurie sont également au programme. C’est un espace ou la foule est moindre. Le public y reprend pied, se ressource et s’ouvre à des découvertes musicales variées.

La programmation du Chapiteau Youenn Gwernig est à la charge de La Fiselerie depuis 2010. L’association est également organisatrice du festival Fisel à Rostrenen. Reconnue pour ses connaissances en musiques traditionnelles et musiques du monde, La Ficelerie a programmé des artistes comme le chanteur breton Eric Marchand accompagné du pianiste de jazz Bojan Z, le duo électronique tropical Dengue dengue dengue, la fanfare Meute, en passant par le rock turc de Gaye Su Akyol et bien d’autres pour cette édition 2017.

5. Le bourg de KARAEZ à 10h du matin – boire sa binouze pénard

Le bourg de Carhaix n’est pas en reste. De nombreux festivaliers aiment à s’extirper quelques heures du camping et du festival pour retrouver le confort d’une buvette.

6. La piscine – une remise en forme corporelle

L’idée première en se rendant à la piscine de Plijadur (jeux de mot breton « plija » : plaisir et « dur » : eau) n’est pas forcément de se lancer dans un 200 m nage libre. Les festivaliers profitent de l’espace aquatique pour retrouver une hygiène décente dans un lieu propre. Le corps du festivalier fatigué de tous ces escouades et gesticulades au rythme de la zik en profite ensuite pour se glisser dans les différents espaces aquatiques dont un espace de jeux en plein air construit en 2013 par Poher Communauté (bassin, pateaugoire, pentagliss, splashpad, aire de jeux sur le gazon, plages, toboggan).

A savoir : la piscine a accueilli la première Aqua gavotte le 31 août 2016. https://www.youtube.com/watch?v=FVDdrFWhydo

Les vieilles charrues en speed : Le festival n’est inconnu pour personne. Plus grand festival d’Europe accueillant environ 270 000 festivalier par édition (son record en date 2016 : 278 000), liquidant 20 000 litres de bières, accueillant  plus de 70 artistes par édition. Bref le festivals des Vieilles Charrues c’est monstrueux. Une machine. Le festival est d’ailleurs sorti du Collectif des festivals en 2014, qui accompagne les événements culturels bretons dans leurs démarches en développement durable, pour collaborer avec les Eurockéennes et Rock en Seine, festivals de dimension comparables.




Sortie: Force 5 fête ses 15 ans le 15 juillet à 15h15!

Créée en mai 2002, l’association FORCE 5 a 15 ans ! 

Le samedi 15 juillet à partir de 15h15:  Rassemblement festif sur les dunes de Saint-Samson en Plougasnou (29630). Crêpes, buvette, jeux de plage, musique Folk-Blues et Jazz Manouche…

Venez nombreux, et que la force soit avec vous!

FORCE 5, ce sont 15 années de travail de terrain pour la protection de l’environnement et de de la santé publique. A l’origine, l’association a su anticiper les risques et « STOPPER » un projet d’incinérateur de fumiers de volaille expérimental pour chauffer des serres de tomates hors-sol sur un site littoral remarquable. Le « Canard  enchaîné » annonçait alors un nouveau Plogoff. La mobilisation de tous pour éviter de contaminer la terre de Saint-Jean-Du-Doigt avec les rejets de dioxine, puis un colloque de réflexion sur l’incinération à Locquirec, auquel le Docteur Claude Lesné participait, ont été déterminants.
En 15 ans, et grâce à l’agrément départemental de Protection de l’Environnement, que de dossiers juridiques (extractions de sable coquillier, algues vertes, centrale à gaz,… ), de mobilisation et de lutte pour l’environnement, ont été réalisés dans la région pour les générations futures !

https://fr-fr.facebook.com/associationforce5/




L’ULAMIR CPIE du pays de Morlaix

Le Centre Permanent d’Initiative pour l’Environnement du pays de Morlaix géré par l’association L’Union Locale d’Animation en Milieu Rural vous parle du carré « VIP » pour la biodiversité, des hôtels luxueux et gîtes pour pinces oreilles mais aussi des refuges pour les guêpes en marge de la société.

 

 




Le Festival des Utopies

Direction le Cloître Saint Thégonnec (29) samedi 1er juillet pour le festival des Utopies. Suite à la réussite de la première édition en septembre dernier, l’association Les Utopistes en Action récidive. Les fonds récoltés sont destinés au soutien des personnes en situation d’exil dans les camps de Calais et Grande-Synthe et aux populations locales dans le besoin.

Si les médias en parlent moins, la situation du camps de Calais continue à être le terrain de jouxtes entre les forces de l’ordre et les associations. Début juin dernier Utopia 56 titrait « Ce midi, les forces de l’ordre ont interdit les associations humanitaires de distribuer des repas aux exilés. Nous demandons au Président de la République et au Ministre de l’Intérieur de faire cesser les violences exercées par les forces de police sur les migrants et les pressions sur les bénévoles. » 1 . Les besoins sont donc toujours réels.

L’association les Utopistes en Action organisent des vastes récoltes de vêtements, de produits d’hygiènes, de matériels et de produits alimentaires pour les réfugiés des camps de Calais et de Grande Synthe mais aussi des populations locales dans le besoin. Par ailleurs, ils réorganisent une grande journée de solidarité au profit des réfugiés ce samedi.

La journée promet d’être haute en couleur et en animations : Concerts avec Loig Troël, le groupe Stool, Sébastien Legoff parmis tant d’autres, conférences, expositions d’arts, marché bio et artisanal, stands de médecines douces se dérouleront le temps d’une journée, et enfin arts du spectacles avec la Cie La Case ou encore le spectacle « Souvent je regarde le ciel » seront au rendez-vous.

L’entrée est au doux prix de 2 euros.

La programmation est à retrouver ICI

contact : lesutopistes.en.action@orange.fr
FB

Pour aller plus loin :
https://www.facebook.com/asso.utopia56/?pnref=story




Le Carré Libre : une école Démocratique

Le Carré Libre c’est une école un peu particulière à Quimper (29) qui vient d’achever sa première année d’existence. Ecole privée car elle refuse de suivre le programme de l’éducation nationale. Ecole Démocratique car elle appartient à ce courant de pensée. Elle se distingue des pédagogies Freinet, Montessori, Steiner car comme nous l’explique Nathalie Gandon, l’une des parentes à l’origine du projet, « L’Ecole Démocratique n’est pas une pédagogie alternative puisqu’il n’y a pas d’intention éducative ». Quel fonctionnement adopte cette école dite du 3ème type ? En cette fin d’année scolaire, découvrons une école alternative à l’école traditionnelle.

Des parents à l’initiative d’une école

Laure Doupeux, Nathalie Gandon et Estelle Renaudineau sont toutes les trois mères. Nathalie et Estelle avaient leurs enfants à la même école et ont très vite eu l’envie de voir autre chose. Le système éducatif ne les satisfait pas. C’est alors qu’elles découvrent un article dans la presse d’une autre mère, du côté de Bénodet, Laure Doupeux. La jeune femme est à la recherche de parents qui souhaiteraient ouvrir une école alternative.

Les trois mères se rencontrent et décident d’en faire une priorité. Comme galop d’essai elles lancent une première réunion en 2014 qui invite les citoyens intéressés par le lancement d’un nouveau type d’école à se rassembler. Dès la première réunion publique, plus d’une centaine de personnes affluent : parents, instituteurs, professeurs, orthophonistes. Certains viennent curieux du projet mais beaucoup « venaient exprimer leur colère et la souffrance de leurs enfants au sein du modèle traditionnel ». L’association Les semeurs d’école est lancée.

Les trois femmes se donnent pour premier objectif de s’informer en lançant un cycle de conférence. La première année est donc dédiée à la rencontre d’individus permettant d’approcher le développement de l’enfant : Claire Lecomte chronobiologiste, Bernard Collot, instituteur à la retraite créateur de l’école du troisième type, André Stern, qui n’est jamais allé à l’école car ses parents étaient « convaincus que l’école contrariait les attentes naturelles  de l’enfant », Thierry Pardo, chercheur sur l’éducation sans école, et enfin Claire Abelard, réalisatrice du film Être et Devenir.

En Décembre 2015, un an après le commencement du cycle de conférence, l’association découvre l’Ecole Démocratique Dynamique de Paris, une école « libérée des programmes, des emplois du temps et des classes d’âge ».  « C’était exactement ce que l’on recherchait depuis le début, une liberté totale au niveau des apprentissages » précise Nathalie Gandon. « Avec cette école on franchit un cap supplémentaire, on voulait faire éclater un cadre mais c’est plutôt que le cadre n’est pas au même endroit ».

Le fonctionnement d’une école démocratique



Dans le centre de Quimper, avenue de Ty Bos, il existe désormais une école appelée Le carré libre, créée par l’association Les semeurs d’Ecole. Ouverte depuis septembre 2016, Nathalie Gandon nous éclaire sur son fonctionnement.

L’école est une école privée hors contrat, c’est à dire qu’elle n’est pas tenue de suivre le programme de l’éducation nationale. Pour le moment, même s’ils préféreraient trouver une autre source de financement, l’école est financée par les parents à raison de 150 euros par mois et par enfant. L’école est à la charge des salariés, à raison de deux personnes en contrat aidé, et des bénévoles, les parents des enfants qui ont des disponibilités pour encadrer les journées d’école.

Dans cette école comptant une cinquantaine d’enfants, vous ne trouverez pas de classe par année de naissance. Ici des enfants de 3 a 19 ans se mêlent. Les plus âgés peuvent aider les plus jeunes dans leurs demandes. « Avec les recherches, les livres lus et les personnes rencontrées on s’est rendu compte qu’un continuum d’âge était très important. Il y a un trou qui n’est pas naturel en primaire. Ils ne voient pas les adolescents. » De plus la communauté s’établit sans hiérarchie. L’adulte salarié ou bénévole n’est pas un référent, ni l’autorité, mais il assure un cadre affectif.

Les enfants sont libres de mener leurs journées comme bon leur semble dehors ou à l’intérieur. Il ne doit pas y avoir d’intention de la part de l’adulte encadrant juste une notion d’accompagnement. D’ailleurs le recrutement de l’équipe est fait en ce sens. Ces salariés doivent être en mesure d’accepter cette manière de développer l’enfant qui considère que « chaque personne est capable de faire son chemin d’apprentissage ». « Par contre si l’enfant a besoin d’aide pour évoluer dans un domaine qui lui tient à cœur, comme la musique, entrer au conservatoire nous lui donnerons les clés pour réussir, cela peut passer par des cours particuliers, faire les démarches vers les structures. » précise Nathalie Gandon.

Il existe des organes de décisions : le conseil d’école et le conseil de justice. « Grâce à eux la démocratie et la liberté peuvent s’installer. » Toutes les transgressions à l’école sont traitées par le conseil de justice où siègent 3 adultes et 2 enfants tirés au sort ( qui tournent). « L’enfant qui a porté plainte vient se présenter devant l’enfant accusé et le conseil. On recherche ensemble une sanction réparatrice. » «  C’est un organe très fort de responsabilisation et de justice. On ne va pas pouvoir les embêter impunément. » Le conseil d’école se réunit quant à lui une fois par semaine et sert à examiner les propositions de vie en commun  et à les débattre. Le vote ne se fait qu’à la majorité absolue. Le règlement intérieur est ensuite affiché de manière à ce que tout les enfants puissent le consulter.

« Les apprentissages sont en effet démocratiques. Chaque enfant peut aller jusqu’au bout de ce qu’il aime.  On ne peut pas s’assurer qu’ils vont passer à côté d’une passion mais des apprentissages peuvent être bloqués par la méthode traditionnelle. On laisse l’enfant aller vers l’apprentissage, mais quand il est prêt pour ça. »
 

Des graines semées en Bretagne : des projets à venir

L’association a donné envie à d’autres. En fédérant les acteurs du renouveau de l’éducation d’une partie de la Bretagne et en développant un modèle qui trouve écho, le projet s’est diffusé à d’autres communes. En ce moment une dizaine d’Ecoles Démocratiques pourraient ouvrir d’ici 3 ans : à Douarnenez, Concarneau, Rennes, Ploërmel, Dinan…etc. Les porteurs de projets se réunissent deux fois par ans pour s’épauler dans leurs démarches de création de projet.

Quand à l’école de Quimper, le Carré Libre, cette première année est enthousiasmante : « On a vu se déconstruire les anciens schémas chez les adultes et les enfants. » confie Nathalie Gandon, « les enfants sont heureux et très occupés. Ils font plein de propositions et font plein de choses » rajoute t’elle. Elle nuance en parlant de quelques cas inadaptés « Certains parents ne se sentaient pas prêt finalement dans leurs croyances et leur posture et il y a eut des départ. Quelques cas étaient inadaptés a ce cadre là comme des enfants hyperactifs mais en règle générale le bilan est positif. ». Il ne faut donc pas hésiter à contacter l’école car les inscriptions sont ouvertes même en cours d’année à lecarrelibre@gmail.com  .

Le carré libre > page Facebook
                                       site web
02 29 20 42 69

>> Des conseils de lecture :

GRAY Peter, Libre pour apprendre