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Fil & Fab : Les glaneurs de filets de pêche

A Brest une jeune association s’implique dans la reconversion des filets de pêche. Née en 2016 à l’initiative de quatre jeunes étudiants en art, Fil & Fab s’interroge, recherche, observe et expérimente les moyens de faire renaître ces filets sous une apparence nouvelle. Sans répondre aux soucis majeurs de la pollution plastique Fil & Fab compose habilement avec les problématiques du moment.

Des filets brûlés ou enterrés

Rémi Mercier, Yann Louboutin, Thibault Uguen et Théo Desprez étaient tous les quatre étudiants en Arts Appliqués. « On était à la recherche d’un projet commun » explique Théo Desprez, président de l’association, « En trainant sur le port on a découvert de nombreux filets de pêche usés semblant abandonnés ». Ils discutent alors avec des pêcheurs du coin qui leurs expliquent qu’il n’y pas de récupération mise en place pour ses filets. Ils seront soit enterrés ou brûlés. « Il y avait quelques chose à faire » rétorque Theo Desprez. Les pêcheurs s’accordent à cette idée et l’association Fil & Fab est créée sur l’idée d’une requalification des filets de pêche en avril 2016.

Réutiliser la matière

L’organisation est lancée, ils récupèrent les filets des pêcheurs de Brest et s’arrangent avec le parc marin d’Iroise pour se charger d’une partie des stocks retrouvés. Les acteurs maritimes s’y retrouvent. Chacun y voit une solution dans le traitement de ses déchets. Le rapport de Surf Rider, association qui s’occupe du ramassage des déchets sur les plages, précisait en 2015 que les déchets plastiques et le polystyrène représentent 83,3 % des déchets retrouvés dans le Parc Marin d’Iroise dont les filets et les cordages – qui se positionnent en troisième place des objets les plus trouvés. La matière était donc largement disponible pour les quatre curieux.

S’ensuit une phase de test. La matière plastique, constituée de dérivés du pétrole et du charbon a remplacé les fibres naturelles telles que le chanvre et la manille au cours du XXème siècle. Ces cordages en polyamide, polyéthylène ou polyester sont environ 10 fois plus résistants que les cordages naturels mais trouvent difficilement une seconde vie. Les filets sont détressés puis Fil & Fab utilise la thermofusion pour les retravailler en s’inspirant de la fabrication des semelles des espadrilles en jute. Cependant la réalisation d’une étude de marché sur le lancement d’un produit espadrille dissuade Fil & Fab de se lancer : trop risqué. L’association rebondit alors vers les dessous de verres.

Des dessous de verre en filets de pêche recyclés

L’association grandit, trouve le soutien de Brest Métropole en participant notamment à Brest 2016, crée un engouement. Le projet trouve l’intérêt de brasseries locales dans leur recherche de prestataires et l’étude de la filière les conforte dans leur décision : se lancer dans la création de dessous de verres.

Aujourd’hui l’équipe a trouvé place au C4, un accélérateur de Start Up situé rue de Siam. Le lieu permet d’être mêlé à différents types de projets et satisfait pleinement la dynamique de Fil & Fab selon Théo Desprez. Pour autant le stockage des filets n’est pas encore optimisé, le lieu ne le permettant pas. Il traitent donc uniquement des petites quantités. Quand aux outils de production, la créativité de l’équipe a une fois de plus résolu la question. Ils mettent la main à la patte pour fabriquer une machine compresseur que l’on trouve en open source sur internet avec un coût de revient de 300 euros. Celle-ci leur permettra de travailler les fibres plastiques efficacement.

L’association s’est depuis bien étoffée et a trouvée le soutien de nombreux acteurs locaux. La débrouillardise de l’équipe, l’originalité du projet et la fraîcheur du président Théo Desprez sont leur marque de fabrique. En parlant de fabrique, Fil & Fab fait parti des finalistes du grand concours de la Fabrique Aviva qui doit prochainement dévoiler ses gagnants. Affaire à suivre et à ne pas lâcher !

Pour voir plus loin :

http://blog.fil-et-fab.fr
https://www.facebook.com/filetfab/




Fêtez Noël malin à Morlaix !

Ce samedi, Morlaix Communauté, accompagnée de nombreux acteurs associatifs du territoire, propose une opération « Faîtes Noël », à la ressourcerie des Chiffonniers de la Joie. Au programme : des ateliers, de la cuisine festive et créative, un ciné-débat et des jeux et quizz pour un Noël malin, alternatif et sans déchets !

Lors des Fêtes de fin d’année, le volume de déchets produits augmente de 15% sur le territoire de Morlaix Communauté, selon des chiffres révélés par la collectivité. Comment faire alors pour que les poubelles soient plus légères en cette période de l’année qui rime généralement avec surconsommation ? Passer à un Noël « malin et sans déchets », c’est l’objectif du deuxième salon « Faîtes Noël », organisé par Morlaix Communauté en compagnie d’acteurs locaux. L’événement se tiendra au siège de la ressourcerie morlaisienne des Chiffonniers de la Joie, de 14h à 18h.

Ateliers créatifs, conférence et ciné-débat

Au programme : le plein d’idées et d’astuces pour consommer autrement et réduire ses déchets pour Noël. Des ateliers créatifs permettront aux visiteurs de fabriquer des petites compositions florales, des décos de Noël en bois de récupération, des tawashis (éponges japonaises, ndlr), des cartes de vœux en papier recyclé, des chocolats, du tartare d’algues, des jeux de société…Un ciné-débat autour du court-métrage « Rêve de Noël » et d’un film sur l’action des Chiffonniers sera proposé par Eco-Bretons. Les associations Don Bosco, Au Fil du Queffleuth et de la Penzé, Ulamir-CPIE, Cap Santé, et les Jeannettes, l’Hêtre et Avoir, Toun Nature seront présentes. Enfin, autres événements de la journée à noter : une grande tombola qui permettra de gagner des lots en lien avec les ateliers proposés.

Plus d’infos sur le site de Morlaix Communauté




A Morlaix, on glane solidaire !

Récupérer les légumes laissés dans les champs après la récolte, et en faire dons à des associations d’aide alimentaire, tel est le principe du « glanage solidaire ». Déjà en place sur Saint-Malo et Rennes, ce type d’opération voit aujourd’hui le jour sur le territoire de Morlaix. Une première opération-test, portée par l’Adess du Pays de Morlaix, a eu lieu au lycée agricole de Suscinio il y a quelques jours.

En ce jeudi après-midi d’automne, nous avons rendez-vous sur l’exploitation du lycée agricole de Suscinio, à Morlaix. C’est là que se tient la première opération de « glanage solidaire » organisée sur le secteur. Une « opération-test, afin de voir comment ça fonctionne », explique Baptiste Bertrand, chargé de mission « économie circulaire » à l’Adess (Association de Développement de l’Economie Sociale et Solidaire) du Pays de Morlaix. Une expérimentation qui prend exemple sur des campagnes de glanage solidaire déjà menées à Saint-Malo, par le pôle ESS du secteur, depuis 2015, et depuis 2016 à Rennes. Là bas, des campagnes de glanage sont organisées deux à trois fois par semaine !

Le principe du « glanage solidaire » est simple : il s’agit de ramasser les légumes qui restent dans les champs après la récolte. Tout ce qui est ainsi récupéré va à une association. « Ici,nous récoltons pour le Secours Populaire », précise Baptiste. Une partie des légumes servira également pour un ciné-débat sur l’économie circulaire organisé le lendemain. Le glanage solidaire est ouvert à tous. Ce jeudi à Suscinio, des bénévoles de l’association morlaisienne des Temps-Bouilles, qui porte un projet de ressourcerie alimentaire sur le territoire, sont par exemple de la partie. « L’idée est aussi, avec ce type d’opération, outre la lutte contre le gaspillage alimentaire, de favoriser l’inclusion et la mixité sociale. Les glaneurs peuvent être des personnes suivies par des structures sociales, en insertion, bénéficiaires de l’aide alimentaire, en situation de handicap, ou toute personne volontaire. On souhaite d’ailleurs travailler avec des structures d’insertion du territoire. Don Bosco, le CCAS et la Mission Locale se sont déjà montrées intéressés », détaille Baptiste. Lors de cette première opération, ce sont 20 kilos de tomates, 16 kilos d’aubergines, 5 kilos de poivrons, et 180 kilos de potimarrons qui ont été récoltés ! Un résultat encourageant qui devrait amener l’organisation d’autres campagnes de glanage. Un appel aux producteurs du territoire intéressés est lancé !




L’idée sortie. Forum « Faites de la récup et du développement durable » à Loperhet

Ce samedi a lieu le forum « Faites de la récup’ et du développement durable » à Loperhet, dans le Finistère. Un événement qui se déroule dans le cadre de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, et qui a pour objectif de sensibiliser le public à la protection de la planète.

Demain à Loperhet, on se bouge pour la planète ! C’est en effet ce samedi que se déroule un forum consacré à la récup’ et au développement durable, à la salle du Trimaran. Proposé par l’association Armorécup, il s’inscrit dans le cadre de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets (Seurd). Cette semaine, qui a lieu tous ans à la fin du mois de Novembre, vise à sensibiliser le public à la nécessité de réduire la quantité de déchets produits, et donner des clés pour agir au quotidien.

Au programme donc de l’événement : des stands, de ateliers nature et santé, des conférences…

Diverses associations et acteurs du développement durable seront présents : Communauté de Communes du Pays de Landerneau-Daoulas, Agence Locale de l’Energie et du Climat du Pays de Brest, Héol, la monnaie locale citoyenne et solidaire du Pays de Brest, Cellaouate, Mego, Zéro Waste Finistère Nord…Des associations récupéreront également directement des dons sur place : Abi29 (textiles, chaussures, sacs, peluches…), la recyclerie Le Tri-Porteur (tous objets en bon état), le Secours Populaire (vêtements), Association Loperhetoise pour Cellaouate (collecte de journaux), Mégo (mégots de cigarettes), et l’association Armorécup, organisatrice du forum, à qui on peut donner des bouchons plastiques, des bouchons liège, des piles usagées, des instrument d’écriture hors d’usage, des cartouches d’imprimante vides, et des téléphones portable vétustes. A noter également, une conférence sur l’Héol, la monnaie locale complémentaire du Pays de Brest, de 11h à 11h30, des ateliers nature et santé en après-midi pour fabriquer soi-même ses produits de beauté, ainsi qu’un espace enfants !




Un projet alimentaire de territoire pour le Finistère

Les premières Assises départementales de l’alimentation se sont déroulées le 17 novembre à Quimper. Organisées par le Conseil départemental du Finistère, elles ont été l’occasion de réunir les acteurs locaux du secteur, de présenter différentes initiatives mises en place sur le département, et d’évoquer le Projet Alimentaire Territorial, démarche transversale et coopérative porté par le Département, et qui vise à rapprocher la consommation locale de la consommation locale, tout en ayant accès pour tous à une alimentation de qualité.

Etre un temps de débats permettant d’établir un état d’avancement des actions engagées, tel était l’objectif des premières Assises de l’Alimentation en Finistère, qui se sont déroulées le 17 novembre à Quimper. 250 personnes étaient réunies pour évoquer notamment, en plus des différentes initiatives existantes sur le département, les résultats des travaux communs engagés dans le cadre du Projet alimentaire territorial. Ce dispositif, issu de la loi d’avenir pour l’agriculture, vise à « rapprocher les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les collectivités territoriales et les consommateurs et à développer l’agriculture sur les territoires et la qualité de l’alimentation », d’après le ministère de l’agriculture. Il visent à rapprocher la production locale de la consommation locale. Ils s’appuient sur « un diagnostic partagé », « faisant un état des lieux de la production agricole locale et du besoin alimentaire exprimée au niveau d’un bassin de vie ou de consommation, aussi bien en termes de consommation individuelle que de restauration collective ». S’articulant autour du Programme national pour l’alimentation (PNA) piloté par l’Etat, les Projets alimentaires territoriaux doivent être ancrés localement, initiés par des acteurs du territoires (collectivités locales, associations, entreprises…), être transversaux et multi-partenariaux.

En mars 2017, le Conseil départemental du Finistère a fait partie des 47 lauréats récompensés par le Ministère de l’Agriculture pour le lancement de son Projet alimentaire de territoire, dans le cadre de l’appel à projet 2016-2017 du PNA. Le PAT est également l’un des cinq projets emblématiques inscrits dans dans le projet départemental 2016-2021.

Le PAT du Finistère vise, sur la période 2016-2021, à « Former et informer les Finistérien(nes) aux questions alimentaires, adapter les modes de distribution, développer la demande en produits locaux et favoriser l’adaptation des systèmes agricoles pour mieux y répondre, et fédérer les acteurs et actrices du territoire ».

Depuis mars 2017, un travail collectif de diagnostic a été engagé. Il a permis de repérer 5 défis à relever :

  • Connaître les dynamiques alimentaires. Cette connaissance doit passer notamment par une étude sur les pratiques et attentes alimentaires des Finistériens, à l’échelle de chaque territoire. Le Conseil Départemental va également assurer une veille, avec ses partenaires, pour repérer et valoriser les actions autour de l’alimentation développées sur les territoires.

  • Un consommateur acteur de ses choix : développement d’actions d’information et de sensibilisation pour que chacun puisse adopter « une alimentation qui lui convienne », lutter contre le gaspillage alimentaire et rendre lisible la traçabilité des aliments.

  • Fédérer une diversité d’acteurs : les mettre en réseau, veiller à la coexistence des filières de production, distribution et transformation.

  • Favoriser une alimentation pour toutes et tous issue du territoire : favoriser l’ancrage locale des productions au plus près des consommateurs, notamment dans la restauration collective. Permettre l’accès à tous à une alimentation de proximité

  • Conforter l’alimentation comme vecteur de lien social : préserver le temps du repas, transmettre le patrimoine culinaire, et faire de l’insertion un levier de la mise en œuvre du PAT.

Dans le cadre du PAT, un questionnaire est d’ores et déjà en ligne, destinés à tous les finistériens. Il a été conçu par l’association Aux Goûts du Jour, qui mène par ailleurs actuellement deux diagnostics pour la mise en place de PAT à une échelle plus locale, sur les Pays de Brest et de Cornouaille. Le questionnaire a pour objectif de « mieux connaître les habitudes de vie des Finistériens et leurs attentes en matière de consommation alimentaire ». On peut y répondre sur le site www.alimentation29.fr




À Landerneau, l’Ara Hôtel est tourné vers l’ESS

[REDIFF] À Landerneau, l’ancien Brit Hôtel est devenu Ara Hôtel. Repris en juillet 2015, cet établissement recrute plus de 80% de travailleurs handicapées. Il est également engagé dans une démarche globale de développement durable grâce à des fournisseurs locaux et Bio et une gouvernance coopérative.

Repris en juillet 2015, l’ancien Brit Hôtel de Landerneau est devenu un Ara Hôtel. « Il s’agit d’un établissement pilote d’un nouveau réseau d’entreprise adaptée, c’est à dire que 80% de notre personnel est reconnu travailleur handicapé », explique Solène Lagathu, responsable d’exploitation de l’hôtel.

Et l’Ara Hôtel va plus loin que ça puisque l’établissement est totalement engagé dans une démarche de développement durable : « On essaie d’être à 100% dans l’économie sociale et solidaire. Tous nos fournisseurs sont des entreprises adaptées ou viennent de l’ESS. Par exemple, la nourriture servie dans l’hôtel vient de la biocoop de Landerneau ou de producteurs locaux et bio ». L’hôtel compte d’ailleurs décrocher l’Ecolabel.

L’Ara Hôtel vise aussi le label Tourisme et handicap, qui « apporte une garantie d’un accueil efficace et adapté aux besoins indispensables des personnes handicapées ». « C’est cohérent avec nos valeurs », souligne Solène Lagathu.

 Un Trophée d’excellence

Depuis la mi-mai, des travaux sont en cours dans l’hôtel. Les 41 chambres ont été refaites, ainsi que les pièces communes. L’inauguration officielle de l’hôtel aura lieu le 14 octobre. « Tout est refait du sol au plafond », se réjouit Solène Lagathu. Durant toute la durée des travaux, l’hôtel est resté ouvert. Une campagne de crowdfunding est en cours pour financer les travaux et une nouvelle enseigne pour l’hôtel. « Nous avons la volonté d’associer le maximum de personnes au projet », soutient Solène Lagathu.

Associer le maximum de personnes, c’est d’ailleurs ce qui prime également dans la gouvernance de l’hôtel puisqu’il est administré par une SCIC. « Nous avons un collège d’acteurs de l’ESS, dont nos fournisseurs, un autre collège pour les fondateurs, un pour les salariés et un dernier pour les banques », détaille Solène Lagathu.

L’ouverture, pour le Pays de Brest du mois de l’ESS, aura lieu à l’Ara Hôtel. Un forme de reconnaissance pour cet établissement qui a déjà remporté, au printemps, le Trophée de l’excellence des entreprises adaptés.

 Pour aller plus loin

www.arahotel.fr