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Portrait de femme n°18 : Flavie Despretz : L’art de faire ensemble

Flavie Despretz est une bretonne pure souche, baignée dans les objets bruts depuis toute jeune. Le monde du recyclage a toujours fait partie d’elle. C’est tout naturellement qu’il a perduré à l’âge adulte. Et quoi de mieux que l’artisanat d’art pour l’exprimer, le montrer et le faire vivre.
« C’était une évidence […] nous avons tellement de matières intéressantes dans nos poubelles, tellement de choses qui sont là et que nous jetons ».
De la construction de cabanes dans les bois, aux luminaires avec des morceaux de canettes et de vieilles bandes de cinémas, le travail de la matière l’interroge.
Travailler les matériaux, les faire vivre de nouveau dans un environnement, questionner nos pratiques, nos habitudes. C’est dans cet objectif que Flavie a créé l’événement « La Balade Artistique »
.

« Le projet est de faire sortir l’art […] que les gens se ré- émerveillent de nos paysages
et de notre environnement ».

Plus d’une quarantaine d’artistes étaient présents le dimanche 19 mai 2024 à Carantec dans le Finistère. Le concept de la balade est de présenter une prestation artistique (tableaux, danse, land- art, sculptures…) en symbiose avec le littoral de Carantec. Pour que tous et toutes puissent découvrir l’art au-delà d’une galerie ou d’une exposition fermée.

Tableaux de Noelle Irvoas, photographie de Sophie Sanchez, Balade Artistique Carantec, 2024.

Lors de cette journée, Flavie a créé une œuvre souhaitant refléter la montée des eaux et la fragilité du littoral. « La commune de Carantec fait partie du littoral en danger […]Il est important pour moi de le montrer et de replacer l’humain face à la nature », rappelle Flavie.

Imaginez-vous d’ici trente ans, vous baigner dans le sable, comme si de rien n’était, car nous n’aurons pas changé nos habitudes face au dérèglement climatique. C’est l’idée que Flavie a souhaité montrer à travers ses œuvres saugrenues sur la plage du port de Carantec.
« C’est une reconnexion : de se parler, de regarder ce qu’il se passe, voir ce que l’on peut faire ensemble. Le jeu est surtout de ne pas paraître effrayant, mais plutôt de passer par le comique et l’ironie ».

Baignade sur la plage. Flavie Despre, photographie @DilineGwen, Balade artistique Carantec, 2024

« Parler ou faire parler d’écologie par le rire et non par la peur »

Avec tout ce que l’on voit dans les médias, sur les réseaux sociaux ou à la télévision, Flavie se sert de l’art comme moyen d’expression, pour faire passer un message différent. Pour que les personnes se rassemblent et échangent face à l’absurdité.
« Les gens font comme si de rien n’était alors que l’on sait que nager dans le sable c’est une horreur […] tout va bien dans le meilleur des mondes », assure-t-elle.
Techniquement les œuvres sont en « plâtre du Marais » un mélange de plâtre et de chaux aérienne
avec un corps en filasse.
Flavie a choisi ce matériau pour sa légèreté et sa flexibilité. Cela lui a permis d’aller chez les personnes et de faire des moules sur mesure.

« Les baigneurs de l’absurde, œuvres de Flavie Despretz, Balade Artistique Carantec, Sophie Sanchez, 2024

Autre proposition, l’ours blanc sirotant son cocktail tout en scrutant l’horizon, sur le plongeoir
de la plage de la Grève Blanche, donne matière à réflexion.
Un message simple réalisé collectivement par les bénévoles et autres artistes -dont Flavie en est la
cofondatrice avec Léa Roussy- de la journée.
« Passé le moment de surprise et de rire, les gens parlaient spontanément d’environnement »
C’est donc cela l’art selon Flavie Despretz. Le faire ensemble par l’humour et par l’amour.

L’Ours de Carantec, Œuvre Collective, Balade Artistique, Photographie de Sophie Sanchez, 2024.

Propos recueillis par Sophie Sanchez.
Merci encore à Flavie Despretz pour son temps et son incroyable travail lors de la journée Balade Artistique Carantec.

Retrouvez le travail de Flavie
Sur son site internet :
https://flaviedespretz.wixsite.com/home
Et sur Instagram :
@flavieluminariste
@baladeartistique_carantec




A Morlaix, l’artiste-jardinier Tiphaine Hameau : « un humain du sensible et du geste compagnon de la plante »

Il y eut au XVIIIe siècle en certains jardins aristocratiques, la mode du hameau d’agrément qui, nous dit l’encyclopédie libre en ligne wikipédia, « tout en adoptant une apparence rustique, n’était en fait que des « fabriques » (éléments d’architecture implantés dans le décor végétal d’un jardin), comme le hameau de Chantilly, ou le hameau de la Reine à Versailles. »

Mais quand le Hameau se fait homme, l’histoire jardinière s’en trouve bouleversée, en particulier celle des Jardins de la Manufacture des Tabacs de Morlaix ! Ceux-ci constituent en effet un héritage patrimonial d’un passé industriel de la ville dont les dirigeants de l’époque s’en réservaient alors l’usage exclusif.

Depuis cinq ans maintenant, ils sont confiés par Morlaix Communauté aux bons soins à la fois écologiques, esthétiques et poétiques de l’artiste-jardinier Tiphaine Hameau -auquel nous avions consacré un premier article et un entretien audio en décembre 2021*-, avec la volonté de les ouvrir à tout à chacun.e.

Dans le premier volet de ce triptyque d’articles publiés au cours de ce mois de septembre, nous vous invitons à découvrir ou mieux connaître Tiphaine Hameau, à la fois si singulier dans son rapport poétique à ce lieu qui l’habite véritablement, et si pluriel dans ces héritages et approches. Celles-ci constituant un entrelacs entre expressions d’une nature on ne peut plus observée, respectée et expressions d’artistes par elle inspirées. Ces dernières seront au coeur du deuxième volet, tandis que le troisième et dernier s’attachera aux pas d’étudiant.e.s en BTS Gestion et protection de la nature du lycée de Suscinio que Tiphaine accueille en stage, dans une volonté de transmission d’un rapport de bon compagnonnage aux vivants de ce jardin.

« La Manu et son jardinier », un documentaire consacré à Tiphaine Hameau sera présenté en avant-première mardi 17 septembre prochain, au cinéma morlaisien La Salamandre au cours d’un ciné-rencontre**, en sa présence ainsi que celles de Élodie Trouvé (réalisatrice), Anaïs Trouvé (cheffe opératrice et monteuse) et Marie Legras (productrice).

Tiphaine Hameau où l’art de resituer poétiquement le réel des jardins

Volet 1/ Autodidacte, Tiphaine Hameau revendique l’influence de Gilles Clément, à la fois jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste, écrivain, dont il applique l’idée du laisser-faire dans une certaine mesure, ainsi développée par Gilles Clément:« Le jardin en mouvement privilégie les dynamiques dans l’espace, les changements de place des plantes, mais il n’interdit pas le travail du jardinier. On ne laisse pas tout faire. Dans un jardin, l’homme intervient, mais il fait avec la nature et non pas contre elle. Faire le plus possible en allant le moins possible contre les énergies en place. Les jardiniers savent depuis des siècles que la maîtrise de la nature est une illusion. La nature transforme et invente sans arrêt.» (https://reporterre.net/Gilles-Clement-Jardiner-c-est-resister).

Et puis il y a aussi et surtout l’influence de Liliana Motta, artiste-botaniste dont Tiphaine Hameau fut l’assistant. Voici ce qu’il en dit : « C’est auprès d’elle que j’apprendrai à lire le paysage, « à donner à voir » celui-ci. Le questionnement des invasives, des mauvaises herbes, cet arbitrage symbole de la main-mise de l’humain sur le devenir des êtres. Parmi les nombreuses découvertes, lors de mon assistance auprès de Liliana, la pensée de l’ethnobotaniste  Pierre Lieutaghi a enclenché un rapport décisif ; certes je suis pas ou peu pratiquant de la plante dans ses usages domestiques, médicinaux, symboliques mais ce que j’ai appris de La Plante compagne, son ouvrage de référence, a tissé des liens intimes ; « faire le plus possible avec et le moins possible contre », « Rien ne sort, tout se transforme », « Ne rien arracher à l’existant du paysage » ne sont-ce pas là des témoignages d’une volonté de partager l’espace, le temps, une volonté de cohabiter apaisée ; je formulerais volontiers l’idée d’être un jardinier – un humain du sensible et du geste – compagnon de la plante. Un compagnonnage mû par une pratique artistique du jardin. »

Cette intervention jardinière « minimaliste » ne laisse pas de surprendre, voire d’en bousculer certain.es , plus habitué.es à des espaces maîtrisés et « propres », c’est-à-dire sans « mauvaises herbes » ni « belles fleurs »! D’où la pertinence des visites guidées au cours desquelles Tiphaine explicite sa démarche.

De son apprentissage avec Lilana Motta, Tiphaine Hameau garde aussi le goût pour le land art et surtout l’Arte Povera.

Le premier, plus connu du grand public, est né de la volonté d’artistes de sortir l’art des musées et autres galeries pour lui faire prendre le bon air de la nature. Utilisant les ressources matérielles de cette dernière telles que branches et bois flotté, feuillages, galets et pierres, plumes et poils laissés par leurs propriétaires… les artistes interviennent sur l’espace et les composantes du paysage, leurs œuvres ayant un caractère éphémère.

L’Arte povera trouve quant à lui son origine dans un mouvement artistique italien au milieu du siècle dernier déterminé à répondre au productivisme par la sobriété, la simplicité.

« Attentifs aux traces, aux reliefs, aux plus élémentaires manifestations de la vie, les artistes de l’ Arte Povera et plus largement de « l’art pauvre » revendiquent des gestes archaïques. Les matériaux qu’ils utilisent sont souvent naturels et de récupération. La volonté de ces artistes n’est pas de faire de l’or avec de la paille ou des chiffons, mais d’activer un nouveau pouvoir symbolique des matériaux », précise Frédéric Paul, conservateur au Musée national d’art moderne de Paris, commissaire d’une exposition que le Centre Beaubourg consacra à l’Arte povera en 2016.

Tiphaine Hameau précise cependant : « De ce que j’ai perçu de ce mouvement, il me semble davantage lui appartenir qu’au land art dont les manifestations, notamment du côté américain du Nord, sont plus que critiquables si on interroge les procédés et l’impact de leur mise en oeuvre. On doit pouvoir trouver une articulation entre le faire le plus possible avec (l’existant en tout point de vue) et les ressorts de l’arte povera ; les « matériaux » à disposition ne sont pas nobles, ici dans le cadre de mes autres réalisations, oh paille de blé, d’orge, fagots de saule, vieilles briques, parpaings, cailloux, combien de fois vous ai-je regardé avec la plus grande des considérations!   Je songe également aux nouveaux réalistes que leur défenseur Pierre Restany avait défini comme un « recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire » ; il me semble pouvoir définir les tas d’herbes situés, notamment, comme un recyclage poétique du réel, sous-entendant de l’activité de jardinage, sous-entendant le réel d’un paysage donné dans lequel on se propose de faire jardin, dans lequel on tenter ce dialogue avec l’existant qui m’est cher. »

* Eco-Bretons s’était fait le plaisir de vous faire découvrir Tiphaine Hameau en décembre 2021 : (http://www.eco-bretons.info/rencontre-tiphaine-hameau-en-ce-lent-jardin/ et https://soundcloud.com/user-174646550/tiphaine-hameau)

** « Avant-première du film documentaire « La Manu et son jardinier ». Projection et débat, mardi 17 septembre à 20h30, au Cinéma la Salamandre à Morlaix, en présence de Tiphaine Hameau (artiste-jardinier), Élodie Trouvé (réalisatrice), Anaïs Trouvé (cheffe opératrice et monteuse) et Marie Legras (productrice. Quelques mots d’Elodie Trouvé, en résonance avec les nôtres : «Tiphaine Hameau est un artiste-jardinier autodidacte, qui réalise des jardins comme des œuvres-manifestes, dont il sublime les qualités écologiques et esthétiques. Comme si c’était le sien, celui qu’il n’avait pas encore. Depuis juin 2019, il fait renaître un lieu emblématique du Finistère et de la mémoire ouvrière de la ville de Morlaix : les jardins de la Manufacture royale des Tabacs de Morlaix. Dans ce jardin anciennement privé et longtemps laissé à l’abandon, il met en scène le moindre élément naturel oublié et entreprend un important travail de réaménagement pour une ouverture au public en ayant comme ligne de conduite : « Rien ne rentre, rien ne sort, tout se transforme ».

Cinéma La Salamandre, Sew – Manufacture des tabacs
39 TER quai du Léon, 29600 Morlaix

https://cinemalasalamandre.fr/la-manu-et-son-jardinier




Eau Fête : Retour sur une journée dédiée à l’eau à Morlaix

Le 7 juin, les acteurs et actrices de l’eau, du littoral et de la biodiversité du Pays de Morlaix étaient réunis à la Manu à Morlaix pour la deuxième édition de l’événement « Eau Fête ». Cette année, l’accent était mis sur la qualité des eaux littorales. Au programme : stands, expositions, ateliers, fresque océane…mais aussi une table-ronde avec des scientifiques sur la pollution des eaux.

Après une première édition 2023 sur la presqu’île Saint Anne à Saint-Pol-De-Léon autour de la thématique de la sobriété en eau, la deuxième édition de « Eau Fête », organisé par le Sage Léon-Trégor et co-porté cette année avec le Sage Baie de Lannion et An Dour, a pris ses quartiers à Morlaix, au sein de la Manu. « L’objectif, c’est de communiquer et de vulgariser les connaissances, montrer et démontrer ce qui se fait sur notre territoire concernant l’eau », a expliqué Guy Pennec, président du Sage Léon-Trégor, en ouverture.

Près d’une trentaine de structures (associations, collectivités, établissements publics…) étaient présentes : Sage Léon-Trégor, Sage Baie de Lannion, An Dour, Ulamir-CPIE, Au Fil du Queffleuth et de la Penzé, Station Biologique de Roscoff, Eau et Rivières de Bretagne…Toutes étaient réparties dans quatre espaces thématiques : usages, recherches, actions bassin-versant, et faune-flore.

Il était ainsi possible de découvrir la mulette perlière, bivalve d’eau douce en danger, à travers une expo présentée par Bretagne Vivante ; de découvrir les poissons et s’initier à la pêche avec l’AAPMA ; de prendre connaissance des différentes actions des deux Sage, sur trois baies, notamment concernant la lutte contre les algues vertes ; de participer à une « fresque des océans », de mieux comprendre l’impact des pollutions sur la qualité des eaux littorales avec Lannion Trégor Agglomération….Des outils tels que des aquariums, un scaphandre, et même des casque des réalité virtuelle pour plonger au cœur des herbiers littoraux de la baie de Morlaix, étaient disponibles.

Des scolaires sont également venus sur la journée. Ils ont pu participer à divers ateliers, comme par exemple celui animé par Bretagne Vivante : il s’agissait pour les élèves de se mettre dans la peau d’un scientifique, et d’identifier sur de grandes photos de nids d’oiseaux marines des macro-déchets.

Le soir, une table-ronde, animée par Denis Cheissoux, animateur bien connu de « Co2 Mon Amour » sur France Inter, a réuni plusieurs scientifiques : Philippe Potin, de la Station Biologique de Roscoff, Luc Aquilina, du laboratoire Géosciences de l’Université de Rennes, titulaire de la chaire « Eau et territoire », Jean Laroche, de l’UBO (Université de Bretagne Occidentale), et Alix Levain, du CNRS. Les échanges ont porté sur la caractérisation d’un bassin versant et la provenance de l’eau qui circule dans les rivières, sur les pollutions qui s’y diffusent, sur les algues et leur rôle, et sur l’histoire des marées vertes. De quoi disposer de toutes les informations nécessaires pour, à son tour, prendre soin de la terre et des eaux en amont, avant que cela ne touche les eaux littorales en aval.




Les Nuits des Forêts reviennent du 7 au 16 juin dans 12 forêts de Bretagne

Événement d’envergure nationale et à destination du grand public, le Festival Nuits des Forêts – organisé par l’association du même nom – revient du 7 au 16 juin dans plus de 200 forêts partout en France métropolitaine, en Guyane, à la Réunion et pour la première fois à Mayotte et en Martinique. Avec 12 sites présents en Bretagne, cette 5ème édition s’annonce riche ! Petit tour de la programmation…

D’année en année, l’appel de la forêt grandit et les activités en plein air connaissent un second souffle post-confinement. Imaginées et conçues pour célébrer et questionner les liens qu’entretiennent les humains à leur environnement, les Nuits des Forêts (https://www.nuitsdesforets.com/) œuvrent au rapprochement des mondes forestier, culturel et scientifique, et souhaitent ainsi porter l’idée qu’un nouveau rapport au vivant est possible et ce, à l’échelle de chaque territoire.

Pensées comme une invitation à (re)découvrir la forêt proche de chez soi, les Nuits des Forêts œuvrent à sensibiliser les citoyens à l’importance des forêts. Pendant 10 jours, le festival permet d’aller à la rencontre de celles et ceux qui contribuent à l’entretien et à la protection des forêts, et de se reconnecter à la nature de manière sensible à l’occasion de spectacles, expositions d’œuvres et autres expériences atypiques et immersives, de jour comme de nuit.

La Bretagne est une région peu boisée : ses forêts, étendues sur 430 000 hectares, représentent 15% de son territoire (contre des régions boisées, en moyenne, à hauteur de 30% au niveau national). Elle est à 92% privée, partagée par plus de 100 000 propriétaires. Malgré sa petite taille et son morcellement, son rôle environnemental demeure essentiel, puisqu’elle séquestre 10% des émissions de GES régionales. 62% du bois récolté est valorisé en bois d’œuvre, et la filière bretonne représente plus de 3 000 entreprises et 22 000 emplois.

Découvrez l’agenda des Nuits des Forêts en Bretagne !

FINISTERE (29)

JARDIN DU CONSERVATOIRE BOTANIQUE DE BREST – 14 ET 15 JUIN avec l’association Deliou Brav et La Lune et les Indiens

Un trésor pour la biodiversité terrestre française et mondiale… à Brest ! Il est régulièrement amené à conserver en dehors des milieux naturels les plantes les plus menacées. C’est pourquoi ce Conservatoire abrite aujourd’hui l’une des plus grandes collections au monde de plantes en danger dans son Jardin, ses espaces techniques et sa banque de graines. Conservatoire mais aussi lieu de détente, vous pourrez y admirer les floraisons ainsi que les différentes espèces animales sauvages qui peuplent cette vallée aux paysages grandioses. L’association Deliou Brav et l’association La Lune et Les Indiens vous proposent un rendez-vous écologique et artistique les 14 et 15 juin prochains au vallon du Stangalar où vous pourrez profiter d’ateliers pédagogiques autour des plantes, de pique-nique Philo’nature mais aussi de land art et veillée contée.

FORÊT DE KEROUMEN, RELECQ-KERHUON – 7 JUIN avec La Gare, centre d’art et de design Forêt publique présente sur le territoire de la commune du Relecq-Kerhuon, la forêt départementale de Keroumen fait partie des forêts du Finistère et relève du régime forestier français. En convention avec la Ville du Relecq-Kerhuon, l’Association Ultra est installée à La Gare, lieu de design ouvert et vivant. Située dans le cadre idyllique du Bois de Keroumen qu’elle jouxte, La Gare est un lieu de création, d’hospitalité et de découverte des pratiques artistiques résilientes. Venez découvrir le 7 juin prochain la performance “Mascarade” réalisée avec l’IME de l’Elorn, Pauline Marx, Maette Lanuzel et Anna Duval Guennoc. Vous y découvrirez des costumes et masques liés aux imaginaires et aux approches d’une nouvelle culture de la forêt conçus par les élèves de la section SIFPRO. Le 8 et 9 juin, dans la même lignée de la performance “Mascarade”, l’association vous proposera des ateliers de création de masques végétaux autour des 5 sens (couleurs, odeurs, textures, bruits, saveurs). → Pas d’inscription nécessaire !

FORÊT DE TRAON NEVEZ, DOURDUFF EN MER EN PLOUEZOC’H 6 15 ET 16 JUIN avec l’association Traon Nevez

Vallon boisé de part et d’autre d’un ruisseau menant jusqu’à la mer en rade de Morlaix, le bois de Traon Nevez se développe autour d’un incroyable tilleul centenaire. Peuplé de différentes essences, le bois y accueille l’association Traon Nevez qui a pour vocation de développer ce site comme un site de rencontre et de sensibilisation à la nature entre terre et mer. Désireuse de mieux faire connaître son bois, l’association Traon Nevez propose les 15 et 16 juin prochain deux journées d’activités pédagogiques et de découverte d’installations et œuvres artistiques pour mieux le découvrir (conférence promenade, ateliers, promenade cueillette de plantes comestibles, atelier de fabrication de papier…). → Inscription par mail : nuitsdesforets.traonnevez@gmail.com

ILLE-ET-VILAINE (35)

FORÊT DOMANIALE DE FOUGÈRES – 7, 8, 14 ET 15 JUIN avec Fougères Agglomération Hêtraie s’étendant sur deux communes, Landéan et Laignelet, la forêt de Fougères n’a pas toujours été une forêt. Les traces de vie de la préhistoire au haut Moyen-Âge, cachées sous le couvert boisé, confirment cette découverte. Des enclos, retranchements et même un village, ont existé sur le territoire qu’occupe maintenant la forêt de Fougères. Elle abrite de nombreux sites et vestiges historiques avec la présence de menhirs et de dolmens (le Cordon des Druides, La Pierre Courcoulée, la Pierre du trésor…). Pour partir à sa découverte, Fougères Agglomération propose plusieurs animations les 7, 8, 14 et 15 juin 2024, en soirée ou à l’aube. Six actions sont prévues et seront animées autour de différentes thématiques : la verrerie, l’eau, la gestion forestière, le récit d’histoires, de poèmes ou encore la pratique de la gymnastique douce en milieu forestier. Inscriptions : https://www.helloasso.com/associations/nuits-des-forets/evenements/nuits-des-forets-en-foret-domaniale-de-fougeres

FORÊT DE RENNES, LIFFRÉ – 14 JUIN avec l’association Là-Haut Le massif de la forêt de Rennes, aussi connu sous le nom de forêt de Liffré, s’étale sur 3300 hectares. Dans cette forêt domaniale de Bretagne gérée par l’ONF, l’association Là-Haut vous propose, cette année encore, une très belle programmation le 14 juin prochain, en s’associant à l’association Faon/zine qui agit pour la sensibilisation à la diversité du vivant et à sa préservation en croisant les approches scientifiques et artistiques. En fin de journée, venez profiter d’une balade poétique nocturne pour en apprendre plus la forêt de Rennes et les oeuvres artistiques qu’elle abrite. Cette balade se clôturera par l’écoute d’une lecture perchée dans un hêtre grâce à des cordes d’accès pour les personnes lectrices et un filet d’écoute perché pour le public. → Inscription via https://framaforms.org/nuit-des-forets-vendredi-14-juin-18h30-1712152571

LES VALLÉES DE BEAUCEL, SAINT-GANTON – 8 ET 9 JUIN avec ses propriétaires Forêt située en partie Est de la commune de Saint Ganton, sur les points culminants de la cluse de la Vilaine à Corbinières, cette grande zone boisée est traversée par trois ruisseaux qui convergent dans un premier étang aux Forges pour former un fond de vallée humide. Elle deviendra votre terrain de jeu le temps d’un week-end ! Pour contribuer à l’amélioration du lien entre la forêt et les humains (les grands comme les petits), les propriétaires de ces parcelles proposeront diverses activités : – découvrir le milieu forestier, sa faune et flore, ses acteurs : sorties nature, ateliers nature avec les équidés pour les enfants, projection documentaire, conférence sur la faune sauvage ; – vous ressourcer : bain sonore, méditation guidée, danse libre et intuitive, musique avec les plantes ; – passer un moment convivial : spectacles vivants, repas partagé, veillée nocturne.

→ Inscription par SMS au 06 33 12 74 40 et sur place le jour J dans la limite des places disponibles.

ENTRE ILLE-ET-VILAINE (35) ET MORBIHAN (56)

FORÊT DE BROCÉLIANDE La forêt de Brocéliande, riche en patrimoine naturel et culturel, fait cette année à nouveau partie des sites emblématiques des Nuits des Forêts en Bretagne. Ce massif, en grande partie privé et comportant de nombreux sites protégés sera cette année à découvrir au travers de deux événements : avec la Confrérie des Guides Conteurs de Brocéliande le 7 et 15 juin et avec la Cabane 55 le 8 juin.

avec La Confrérie des Guides Conteurs de Brocéliande – Concoret/Paimpont (56) – 7 ET 15 JUIN La Confrérie des Guides Conteurs de Brocéliande et le CPIE vous invite à découvrir la forêt enchanteresse de Paimpont autour d’une veillée contée sous le ciel étoilé le 7 juin et d’une balade nocturne au crépuscule le 15 juin. Inscriptions : https://www.helloasso.com/associations/nuits-des-forets/evenements/decouvrez-la-foret-de-paimpont-broceliande-avec-les-guides-conteurs

avec l’association Cabane 55 (35) – 8 JUIN Le temps d’une journée, l’association Cabane 55 vous invite à découvrir son site grâce à des activités aussi ludiques que pédagogiques. Au programme : ateliers autour des espèces qui habitent la forêt, création d’une cartographie, collages, dessins, enregistrement des bruits de la nuit et repas collectif zéro déchet… → Inscription via https://www.billetweb.fr/nuits-des-forets-cabane-55

FORÊT DE TRÉMELIN – 7, 8, 9, 14 ET 15 JUIN avec l’association TreMerzhin Proche d’anciennes forges (dites Forges d’Hennebont, fermées en 1966), la forêt de Trémelin était exploitée pour la fabrication du charbon de bois utilisé par l’industrie. Créé en 1943, l’étang artificiel du Ty-Mat servit aux Allemands durant la Seconde Guerre mondiale pour alimenter l’arsenal de Lorient. Cette forêt chargée d’histoires de 665 ha abrite une faune et flore particulièrement riche. Le 7, 8, 9, 14 et 15 juin, l’association TreMerzhin vous invite à découvrir sa forêt pour renforcer la dimension onirique de Trémelin, dont le relief et les arbres couverts de mousse sont propices à l’invention de nouvelles légendes, tout en vous sensibilisant au respect et à la préservation des espèces. Profitez de plusieurs veillées et parcours contés pour tous publics, d’un parcours botanique ou encore d’un parcours accompagné d’une technicienne de l’ONF. → Inscription par mail à tremerzhin@gmail.com

FORÊT DU MOULIN À PARTICULES, SAINT-JACUT-LES-PINS – 8 ET 9 JUIN avec l’association Le Moulin à Particules Située au sein de la commune de Saint-Jacut- les-Pins, la forêt du Moulin à Particules se compose de nombreuses roches naturelles avec des veines de schiste sortant de terre de part et d’autre, offrant une couleur bleutée au paysage. L’objectif de l’association Le Moulin à Particules se concentre sur la connexion entre culture et nature avec l’accueil de spectacles, la transmission de savoir-faire ancestraux et la mise en avant de la biodiversité dans ce lieu. Les 8 et 9 juin prochains, l’association organisera des événements culturels, de bien-être et pédagogiques autour de la forêt et du vivre avec cette forêt qui nous entoure… → Inscription  via https://www.billetweb.fr/les-nuits-des-forets1

MORBIHAN (56)

BOIS LEVEUFRE, MONTERBLANC – 15 JUIN avec la Commune de Monterblanc

Bois acquis par la Mairie à la suite de sa vente par Monsieur Leffeuvre, le bois Leveufre constitue une incitation à la préservation des ressources et de la biodiversité du site. C’est dans cette optique que l’achat du Bois bénéficie du soutien du Parc naturel régional du Golfe du Morbihan, qui entreprend de nombreux inventaires botaniques et faunistiques pour mieux comprendre le site et adapter sa gestion en conséquence. L’objectif est de déterminer sa valeur environnementale et de le positionner comme un site emblématique de sensibilisation à l’environnement au sein de la commune. Le temps d’une journée, le 15 juin prochain, la Commune de Monterblanc vous invite à rencontrer les spécialités locales et acteurs locaux autour d’un marché. Partez ensuite à la découverte du bois grâce à de nombreuses activités pédagogiques et ludiques (découverte des oiseaux et des variétés botaniques forestières, atelier cyanotype, jeux de bois, spectacle).

→ Inscription via le formulaire Google Docs : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSd1Kfy-NYvvwd9C7vLlMhiA2ekVfb6dyUWp6RR1Tauhv52baw/viewform

FORÊT DE CAMORS – 11 ET 12 JUIN avec l’association DELIOU BRAV Parmi les 3 massifs forestiers Florange, Lanvaux et Camors, la forêt de Camors s’étend sur 648 hectares, représentant 44% de la commune de Camors. Inscrite en ZNIEFF (Zone Naturelle d’intérêt Ecologique Faunistique et Floristique), elle est parcourue par des ruisseaux et étangs dans lesquels évoluent une faune et flore d’intérêt. Pleine de mystères, la forêt de Camors cache quelques menhirs, lavoirs et fontaines et se constitue de chênes, hêtres, châtaigniers, houx, bouleaux, poiriers et résineux, favorisant le maintien des insectes pollinisateurs, et d’autres animaux. L’association Deliou Brav souhaite aborder, les 11 et 12 juin prochains, le rôle des plantes mellifères des forêts tout en faisant le lien avec les insectes pollinisateurs en menant différents ateliers dont les végétaux et insectes sont les fils conducteurs.

ET AUSSI EN LOIRE ATLANTIQUE

PARC NATUREL RÉGIONAL DE BRIÈRE, HERBIGNAC I 7 ET 8 JUIN

avec l’association Le souffle des histoires, le PNR de Brière, PNR de Brière et Dastum

L’histoire de ce territoire est intimement liée à l’eau : d’abord par l’abaissement du niveau de la mer et l’arrivée des eaux douces du Brivet, puis par les paysages redessinés par les Hommes et par l’usage qu’ils ont fait de l’agriculture. Les 7 et 8 juin, à la tombée du jour, partez lors d’une balade entre chien et loup, en lisière des marais, et découvrez les bois qui murmurent leurs secrets. Deux conteuses vous emmènent dans une exploration sensorielle à la rencontre d’arbres, de plantes et d’animaux. Prêts pour un voyage hors du temps ?

→ Inscription par téléphone 02 40 91 68 68 ou via l’agenda sur le site www.parc-naturel-briere.com

FORÊT DE LA COMMUNE DE NOTRE-DAME-DES-LANDES | 16 JUIN

avec l’association Landes’art et la Communauté de communes d’Erdre et Gesvre

Dans la forêt de la commune de Notre-Dame-desLandes, venez participer à une journée d’immersion artistique et botanique en forêt, co-organisée par la Communauté de communes d’Erdre & Gesvres dans le cadre des Nuits des Forêts. A travers un programme aussi bien didactique que ludique, l’association Landes’art vous invite, le temps d’un instant, à vivre une balade botanique avec JeanMarie Le Dréan, naturaliste intervenant au Jardin des Plantes de Nantes, autour du thème “La vision de cette forêt en 2050”. Vous pourrez également profiter des contes sur la nature avec Gigi Bigot, d’un bain de forêt ou encore d’un spectacle de tissu aérien avec la compagnie Erézance et d’un atelier Land Art avec Isabelle Faccini.

→ Inscription sur place !

LE DUO PARC DE LA GOURNERIE X FORÊT DOMANIALE DU GÂVRE I SITE AMBASSADEUR DES NUITS DES FORÊTS 2024

Cette année, la région nantaise met ses forêts à l’honneur, avec deux événements d’envergure au Parc de la Gournerie (St Herblain, 44) et en Forêt du Gâvre (44). Le Parc de la Gournerie s’étend sur 70 hectares au Nord de Nantes. Véritable forêt urbaine, le parc abrite près d’un tiers des arbres les plus remarquables de la commune (chênes, cyprès ou séquoias vieux de 150 ans). A 40 kilomètres au Nord de Nantes, la Forêt du Gâvre est l’unique forêt domaniale de Loire-Atlantique. Elle s’étend sur 4 500 hectares, gérés par l’ONF.

Le samedi 8 juin, venez découvrir l’une des facettes du Parc de la Gournerie : sa forêt, un espace refuge pour la biodiversité. Entre balade au milieu des arbres remarquables du parc, découverte des plantes sauvages comestibles, identification des chants d’oiseaux ou encore l’observation des insectes et animaux qui le peuplent, le Parc de la Gournerie vous propose de vivre une belle expérience en partant à la rencontre de la forêt. Vous pourrez également créer votre propre nichoir en bois ou faire la connaissance de Ronan Moinet et de sa conférence lors de laquelle il retracera son expérience de vie perchée pendant 7 jours dans un chêne centenaire. Enfin, vous pourrez danser jusqu’à la nuit tombée avec la Compagnie Système B !

→ Inscription via https://www.billetweb.fr/nuits-des-forets-gournerie

Le samedi 15 juin, c’est au tour de la Forêt du Gâvre de s’animer tout au long de la journée. Les oiseaux, insectes, arbres, plantes sauvages, exploitants forestiers, pompiers… ces héros qui peuplent la forêt seront à l’honneur pour découvrir leurs super-pouvoirs. Balades-découvertes, jeu de piste des athlètes en forêt, démonstration en cas d’incendie, spectacle perché, balade contée et bien plus encore ! → Inscription auprès de l’Office du tourisme (Erdre Canal Forêt – ACCUEIL DE BLAIN), par téléphone au 02 40 87 15 11 ou par mail à accueil-blain@erdrecanalforet.fr
https://nuitsdesforets.com/evenement_2024/nuits-des-forets-en-foret-domaniale-de-fougeres



Dans les Abers, des rencontres de l’eau, sensibles avec le Collectif Mammennou Dour

Créé en mars dernier pour sensibiliser le plus grand nombre de personnes de son territoire sur l’importance de l’eau, le Collectif Mammennou Dour dans les Abers organise une Marche de la Source de l’Aber Wrac’h jusqu’à l’embouchure au cours de cette dernière semaine de mai. Un parcours qui laisse toute sa place au sensible…

Un parcours sur 7 étapes le long des rives de l’Aber Wrac’h a commencé samedi 25 mai à Trémaouezen, avec un rituel d’ouverture à la fontaine Saint-Jean. Il s’achèvera le samedi suivant 1er juin avec un temps fort qui débutera au Centre de la mer de l’Aber Wrac’h. Les participant.es se poseront toute la journée sur le port pour élargir les échanges avec celles et ceux qui partagent les préoccupations du collectif, notamment par des retours d’expériences d’autres territoires et des festivités.

Le but de cette Marche de la source à la mer est de poser un regard croisé sur l’Aber et sur l’eau en s’appuyant sur la traçabilité de la présence des personnes sur le territoire, et en ouvrant le dialogue pour mieux envisager ensemble l’avenir, avec toutes les actrices et tous les acteurs du territoire.

Son itinéraire est ponctué de pauses conviviales dans les différentes communes traversées – Trémaouezan, Ploudaniel, Trégarantec, Le Folgoët, Le Drennec, Lanarvily, Loc-Brévalaire, Jernilis, Plouvien, Lannilis, Plouguerneau, Landeda – dans le but de favoriser les rencontres intergénérationnelles, entre élèves d’écoles et de collèges, aîné.es, membres actifs d’associations, riverain.es et autres actrices et acteurs du territoire. Cela se fait surtout dans une approche globale et sensible qui allie les arts, les sciences, les mémoires, la transmission, la bonne humeur et la fête.

Car là réside l’originalité de la démarche du collectif Mammennou Dour, à l’instar des Atlas socioculturels de l’eau, initiés par l’association Eau & Rivières de Bretagne* et portés collectivement par différentes actrices et acteurs dans les territoires. Une approche stimulante qui permet d’associer et de relier les unes et les autres en convoquant, outre les usages et les savoirs, leurs rapports au sensible, à la mémoire, aux émotions que cela suscite, à travers l’eau, la rivière, la mer. Des temps sont ainsi consacrés à une perception attentive de l’environnement (ce qui nous environne mais aussi ce qui nous traverse), ainsi qu’à l’expression artistique.

Dans l’excellent édito de son numéro de l’automne/hiver 2022/2023, la revue d’Eau & Rivières de Bretagne donnait la plume à Antoine Lauginie, pilote de la commission Eau «  Culture de l’association. Celui-ci y développait très pertinemment l’intérêt d’une approche socioculturelle de notre rapport à l’eau. En voici un extrait : « Face à l’urgence et à la gravité des enjeux actuels, l’approche culturelle et artistique – parce qu’elle en appelle à notre expérience du monde, à nos mémoires partagées et à notre sensibilité – porte un espoir : celui d’élargir le combat écologique au-delà du cercle militant et de le faire avec comme mots-clés le plaisir et l’élan de la création et du partage. Il s’agit alors d’explorer le champ des possibles pour, dans les temps inquiets que nous vivons, nous laisser encore ravir par « la merveille de la nature ». Il s’agit aussi de dire nos manières de ressentir et d’habiter le monde et de contribuer ainsi à construire un récit commun fait de voix multiples partagées. Cette approche culturelle de ce qui nous relie au vivant peut nous amener à requestionner la gouvernance de la gestion de l’eau et des rivières, pour y associer, au-delà de la sphère technique et administrative, ce qui touche au domaine des attachements et du vécu de la rivière.(…) »

Crédits photos : Marjolaine Abaléa.

* http://www.eco-bretons.info/atlas-socioculturels-de-leau-faire-comprendre-que-la-culture-fait-aussi-partie-du-dialogue-environnemental/




A Morlaix, une soirée autour de la mobilité et du vélo à la Virgule Verte

Mai, c’est le mois du vélo. Le mardi 7, rendez-vous était donné à la Virgule à Morlaix, pour une « Virgule Verte » autour des mobilités, par la ville de Morlaix et Morlaix Communauté. L’occasion de visionner le film « Virage vers le futur » et d’échanger autour les alternatives au tout voiture, et bien entendu parler des trajets du quotidien en vélo.

«Comment se passer de sa voiture en zone rurale ? ». Voilà la question à laquelle les habitant.e.s de Morlaix Communauté étaient invité.e.s à venir réfléchir le 7 mai, lors d’une « Virgule Verte », organisé par la Ville de Morlaix, en compagnie du service mobilité de Morlaix Communauté. Une interrogation de plus en plus cruciale, quand on sait que dans les campagnes, le recours à la voiture engendre pas moins de 40% des émissions de gaz à effet de serre des habitant.e.s de ces territoires. Loin des centres urbains et de leurs transports en commun et de la proximité des services, difficile de se déplacer dans notre sacro-sainte automobile lorsqu’on habite en zone rurale. Pourtant, des solutions existent, certaines initiatives innovantes se mettent en place. C’est le cas par exemple dans l’Aveyron, département mis à l’honneur dans le documentaire « Virage vers le futur », diffusé en amont des échanges lors de cette Virgule Verte.

« On est dans un quotidien où il faut accéder à tout très vite »

Ce film, impulsé par six associations locales, a été réalisé par « Les Utopiens », alias Samantha Duris et Olivier Perrot. Il propose un état des lieux de la question de la mobilité en zone rurale, et met en lumières des solutions alternatives pour se déplacer sans voiture, en limitant l’impact carbone et le recours aux énergies fossiles. On découvre ainsi le fonctionnement de « Rézo Pouce », un service d’autostop organisé avec des points de prise en charge stratégiquement disposés sur le territoire, l’achat en commun d’un véhicule à partager entre plusieurs personnes, l’autopartage avec des réseaux coopératifs tels que Citiz, qui permet de louer une voiture en libre-service pour de courtes durées, le transport à la demande avec des navettes….Le vélo électrique est aussi utilisé, tout comme de nouveaux véhicules plus léger, hybrides, comme le « Veloto », développé à Millau (On pense aussi au Vhéllio dont on vous a déjà parlé sur Eco-Bretons, ndlr…). L’intermodalité n’est pas oubliée, car oui, on peut mixer plusieurs mode de transports alternatifs à la voiture, comme le vélo et la marche par exemple. Des témoignages d’habitant.e.s utilisateur.rice.s viennent enrichir le tout, ainsi que des interventions de chercheurs et chercheuses, comme par exemple Marie Huygue, consultante et formatrice en mobilité. Pour elle, « On est dans un quotidien où il faut accéder à tout très vite. Comment faire pour faire se rendre compte aux gens que nos modes de vie sont basés sur des distances qui sont intenables? ». Se pose là la question de nos comportements de tous les jours, de notre rapport aux temps et à l’espace, de notre consommation et bien sûr de l’aménagement du territoire. Le film pose aussi la question de la volonté politique pour contraindre l’usage de la voiture, dans un monde où nous devons diminuer nos émissions carbones.

Suite à la projection, les échanges avec le public ont porté sur diverses solutions apportées par Morlaix Communauté, comme par exemple la gratuité des transports en commun, la location de vélo électrique, les subventions pour l’achat de vélo, la navette électrique gratuite qui traverse la ville, le développement du covoiturage avec l’association Ehop et la plateforme OuestGo…Les questions du public ont porté sur les aménagements territoriaux liés à la pratique du vélo, notamment concernant les itinéraires pour aller à Plouigneau ou Carantec. « C’est le département qui a la maîtrise d’ouvrage sur le sujet » a souligné Roger Héré, vice-président de Morlaix Communauté à la mobilité. D’autres interrogations ont porté sur le transport des vélos dans les cars, et sur l’accès des personnes à mobilité réduite, des points visiblement à améliorer. La bicyclette était l’un des sujets-phares de la soirée, c’est l’occasion de rappeler qu’à Morlaix, l’association Apav (A Pied et à Vélo) encourage les mobilités douces et l’usage du vélo dans le secteur, que le collectif de « Rideuz in Morlaix » propose régulièrement des balades à vélo réservées aux femmes , et que des « Vélorutions » sont organisées tous les samedis de chaque mois par Ekoloké, pour circuler ensemble en vélo entre Locquénolé, Morlaix et Plouezoc’h. Place à la petite reine !