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Olrun, un salon de thé restaurant bio et végétarien à Rostrenen

Depuis le printemps, un restaurant salon de thé a ouvert ses portes à Rostrenen. Sa particularité ? Une cuisine bio, locale et, au maximum, végétale ! Un pari réussit pour Chloé Dubocq, la gérante du lieu.

Depuis début avril, à Rostrenen (22), il est possible de manger végétarien. En effet, Olrun, un restaurant, qui fait aussi salon de thé, a ouvert ses portes dans la capitale du Kreiz-Breizh. « Mon père habite par ici. Et puis, il y a dans le coin un terreau de producteur bio. Ça m’a donné envie de faire revivre un petit commerce », confie Chloé Dubocq, la gérante du lieu.

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Pour elle, la cuisine servit dans son restaurant ne pouvait être que végétarienne. « C’est une cuisine qui correspond à mes valeurs éthique et environnementale. Je propose des recettes à base de produits bio et au maximum locaux, d’abord en végétarien et de plus en plus 100% végétal », détaille-t-elle.

Dans cette région riche en porc, en œufs et en lait, ouvrir un restaurant végétalien n’était pas gagné d’avance ! « Il faut réussir à casser la barrière de ceux qui ne franchissent pas la porte parce que c’est végétarien, leur faire découvrir des saveurs qu’ils n’ont pas l’habitude de manger. »

Un autre alimentation est possible

Un pari qui semble réussit puisque beaucoup de clients reviennent. « La plupart ne sont pas végétariens mais sont agréablement surpris par la découverte ! », se réjouit la jeune femme.

Le but de Chloé est aussi de montrer qu’une autre alimentation est possible, dans un pays où l’on consomme encore énormément de viande. « La France est en retard sur ces questions-là, soutient Chloé, qui a vécu au Canada. Il y a un réel besoin d’éducation sur le sujet. »

Pour son approvisionnement, Chloé travaille au maximum avec des producteurs locaux, particulièrement pour les fruits et légumes. Pour le reste, elle se fournit à la Biocoop. « Je propose un plat du jour au même prix que dans le bar à côté de mon restaurant », précise-t-elle.

Des produits bio et locaux, une cuisine saine, végétale et originale, c’est le pari qu’à fait Chloé Dubocq pour son restaurant. Si vous passez à Rostrenen, n’hésitez pas à vous y arrêter !

Pour aller plus loin

La page Facebook du restaurant

www.olrun.com




Au Mené, la transition est devenue réalité !

Le 7 novembre dernier, un car d’élus en provenance d’Ille-et-Vilaine a débarqué à Saint Gilles du Mené (22). Dans cette petite commune de 500 habitants, la transition est sur toutes les lèvres. En effet, l’initiative « Le Mené en transition » rassemble sept communes voisines dans un programme énergétique ambitieux. Objectif : devenir un territoire à énergie positive d’ici 2025-2030.

Naissance d’une mobilisation

10h, dans la mairie de St Gilles du Mené. Réuni autour d’une table, un groupe d’élus est arrivé d’Ille et Vilaine afin de découvrir le Mené en transition. Les participants suivent avec attention le récit du maire Jacky Aignel. Tout a commencé dès les années 60, alors que se réunissent des milliers de personnes inquiètes pour l’avenir de la commune. « On s’est dit que si on ne se bougeait pas dans nos petits territoires ruraux, on allait mourir », retrace Jacky Aignel. Les agriculteurs sont notamment mobilisés avec la volonté de défendre leur profession, face aux scandales environnementaux de plus en plus nombreux. Ils se regroupent dans les années 90 pour former l’association Mené Initiatives Rurales (MIR). « On voulait lutter contre la métropolisation et la mondialisation qui nous étouffaient », témoigne Jacky Aignel, agriculteur de profession.

Paul Houée, sociologue, retrace l’histoire du Mené

En 1999, les membres du MIR s’envolent pour le Danemark. Objectif : découvrir la gestion des déchets dans un pays en avance sur son temps. « On a découvert la méthanisation », explique Jacky Aignel, « et on s’est dit qu’on avait raté une étape ». C’est le début d’une réflexion qui se veut globale. Le groupe de militants découvre ainsi, étude à l’appui, que l’importation d’énergie coûte chaque année neuf millions d’euros au territoire du Mené. Comment relocaliser cet argent ? La décision est prise de lister l’ensemble des ressources disponibles localement sur le territoire du Mené, composé de sept communes. Et de monter un projet pour chacune de ces ressources.

De nombreux projets solaires et éoliens

Les élus d’Ille et Vilaine découvrent avec attention l’état des lieux du Mené et les nombreux projets mis en place. Céline Blaison, chargée de développement durable du Mené, détaille les différentes sources d’énergie répertoriées sur le territoire. Le Mené en transition a par exemple choisi d’utiliser la ressource solaire. Des panneaux photovoltaïques ont ainsi été installés chez des particuliers, mais aussi chez un agriculteur, sur une surface de toiture de 300m2. Le même dispositif recouvre également les toits de bâtiments publics : école de Plessala, plateformes bois-énergie du Gouray, de Saint Gouëno et de Langourla. « Mais si on veut atteindre l’autonomie énergétique, il faut réduire de moitié les dépenses de chauffage », prévient Céline Blaison. Dans cette optique, un programme solaire thermique a été lancé, avec la construction de 35 maisons solaires : celles-ci ne nécessitent aucune dépense de chauffage.

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Une éolienne (image d’illustration)

Par ailleurs, la ressource éolienne a été valorisée sous une forme originale : un parc éolien participatif a vu le jour en 2013. Il est détenu à 30 % par 147 ménages du territoire réunis en Clubs d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Épargne Solidaire (CIGALES). L’initiative fait réagir : dans la salle, les questions des élus fusent. En tête des préoccupations des visiteurs, la question de l’acceptabilité sociale. Jacky Aignel les rassure. « L’éolien ne fait pas le même bruit quand on a participé financièrement », plaisante-t-il. Pour autant, il conseille d’être raisonnable. « Il ne faut pas en mettre partout, ça n’est pas notre intention », explique-t-il, « mais pour arriver à l’autonomie énergétique sur un territoire, c’est un outil très performant ». « C’est le mélange de plusieurs énergies différentes qui est intéressant », approuve un élu dans la salle.

Valoriser la biomasse

La suite de la journée est consacrée aux visites. A l’honneur : la biomasse, dans tous ses états. Le groupe se rend tout d’abord sur le site de Geotexia, une unité de méthanisation inaugurée en 2011 à Saint Gilles du Mené. La visite suit le parcours des effluents, de leur arrivée à l’usine jusqu’à leur transformation en biogaz puis en électricité. Les installations, impressionnantes, permettent à 35 agriculteurs regroupés en coopérative (CUMA) de traiter leurs lisiers. L’unité de méthanisation est également utilisée par des entreprises agroalimentaires locales. Casques vissés sur la tête et gilets jaunes de sécurité sur le dos, les élus bretillien écoutent les explications de Céline Blaison. Ils découvrent ainsi la partie de l’usine réservée au traitement de l’eau. Une fois le processus achevé, ce sont 58000m3 d’eau propre qui sortent de Géotexia. Cette eau sert à alimenter des plantations de taillis à très courte rotations, destinés à fournir en bois les chaufferies collectives.

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Les élus en visite à Géotexia

C’est sur la visite de l’une de ces chaufferies que se conclut l’après-midi. A Collinée, une chaudière communale collective à été installée en 2013. Changement d’atmosphère pour les élus en visite : la chaleur du local confiné remplace la fraicheur extérieure. Reliée à 1km de réseau, la chaudière alimente bâtiments publics et particuliers, grâce à la combustion de bois local. Un approvisionnement de proximité encore difficile à stabiliser. Pour le pérenniser, le Mené en transition a choisi de favoriser le reboisement : un programme de plantation de 40 hectares de taillis a été mis en place, et 17km de haies ont d’ores et déjà été replantées chez des agriculteurs. Un chiffre à faire progresser. Pour cela, le Mené en transition cherche encore à mobiliser. « On aimerait être plus nombreux », souligne Jacky Aignel, « les politiques sont juste un maillon de la chaîne et il n’y a pas forcément besoin d’être élu pour agir ».

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Les élus découvrent le remplissage de la chaudière collective

 




Un FabLab au cœur de la Bretagne

Depuis près de deux ans, une dizaine d’habitants du Kreiz Breizh se réunit régulièrement afin de mettre sur pied un FabLab à Rostrenen (22). Le dernier week-end d’octobre, ils organisaient, en partenariat avec les Petits débrouillards, de nombreuses animations sur la place de l’église. Et ils comptent bien ne pas en rester là !

Ils sont neuf. Neuf habitants du centre-Bretagne qui se réunissent depuis près de deux ans pour créer un FabLab à Rostrenen (22). « Nous avons des profils très différents, se réjouit Emmanuel, l’un des membres du collectif. Nous avons des passionnés d’informatique et du logiciel libre, des jeunes, des femmes… »

Jusqu’à présent, le collectif s’appuyait sur l’association Trema, qui a pour buts de « développer la solidarité et la culture ; agir pour un développement durable et solidaire et de promouvoir l’utilisation de Linux et des logiciels libres ». Le collectif va bientôt se constituer en association sous le nom d’Esprit FabLab.

Depuis deux ans, Esprit FabLab organise régulièrement des événements comme les Install-party, où les visiteurs sont invités à tester ou à installer Linux sur leurs ordinateur, ou participe à des ateliers EcoLab de l’habitat durable. Le dernier week-end d’octobre, le collectif est passé à la vitesse supérieur puisque Rostrenen accueillait le Tour du code. Au programme, découverte de la programmation, présentation de logiciels libres, démonstration d’imprimante 3D et de drones fait-maison… « Nous avons organisé cet événement avec Les petits débrouillards. C’était un premier test et il est très concluant ! », précise Emmanuel.

Ils sont nombreux à avoir fait le déplacement à Rostrenen le dernier week-end d'octobre.
Ils étaient nombreux à Rostrenen fin octobre.

Depuis plusieurs mois, le collectif Esprit FabLab est à la recherche d’un local. « Nous n’avons toujours pas de lieu, déplore Emmanuel. C’est un frein pour certaines activités. Avoir un lieu est absolument nécessaire pour un tas de projets même si ça ne nous empêche pas de faire des choses. »

Le collectif se donne six mois pour trouver un local. En attendant, Esprit FabLab est à la recherche de vieux ordinateurs afin de les remettre en état puis à disposition de personnes qui n’ont pas accès au numérique. Le groupe est également ouvert à de nouveaux membres : « Les FabLabs sont définis par les participants-utilisateurs. Chacun vient avec ses compétences et ses envies. L’esprit FabLab, c’est faire du lien, des rencontres, échanger des connaissances… », conclut Emmanuel.

Pour aller plus loin

La page Facebook du collectif

Le réseau français des FabLabs




Idée sortie. C’est parti pour le mois de l’ESS !

A partir du 03 novembre débute le mois de l’Économie Sociale et Solidaire. Véritable rendez-vous national, il est l’occasion de mettre en avant les multiples initiatives qui foisonnent sur le territoire. Le mois de l’ESS, ce sont ainsi des événements organisés partout en France, avec un seul objectif : revendiquer une autre économie.

Promouvoir l’Économie Sociale et Solidaire

L’année 2016 marque la neuvième édition du mois de l’Économie Sociale et Solidaire. Organisée par les Chambres Régionales de l’Économie Sociale et Solidaire (CRESS) et le Conseil National des CRESS (CNCRESS), elle a pour but de faire découvrir à un large public l’existence d’un modèle économique alternatif. Pour cela, de nombreuses initiatives sont mises à l’honneur au travers de manifestations diverses et variées : projections, fêtes, conférences, marchés, formations, etc.

Comme un avant goût de cet événement, les prix de l’ESS précèdent le mois de l’ESS de quelques jours. Il en constitue le lancement : le 25 octobre, quatre entreprises se sont ainsi vu remettre des prix. Et pour le prix de l’impact local, c’est une initiative bretonne qui a été récompensée. Humaid, une plateforme de financement participatif basée à Nantes, a en effet été élue par les internautes parmi une sélection de quinze candidats.

Une sélection d’événements à venir en Bretagne

Dans les Côtes d’Armor, un événement festif et solidaire est prévu le samedi 05. Le collectif disco soupe de Saint Brieuc organise ainsi une disco soupe à Lamballe. Le principe : préparer ensemble une soupe géante à partir de légumes invendus. Un rendez-vous sur le thème de la collaboration et du partage, qui débutera à 17h.

En Ille et Vilaine, une conférence gesticulée aura lieu à Rennes le lundi 7 novembre. Intitulée « et si je refusais de m’insérer ? Itinéraire d’un motard en colère ou une autre histoire de l’économie sociale », elle est animée par William Tournier. Ce salarié de l’association d’éducation populaire « la boîte sans projet » retrace au cours de sa conférence l’Histoire du mouvement coopératif et de l’économie sociale.

Et plein d’autres rendez-vous à découvrir sur le site internet du mois de l’ESS.




L’idée sortie : Libres en littérature 2016

Ce weekend débute la sixième édition de l’événement littéraire Libres en littérature. Organisée par la Fédération des cafés-librairies de Bretagne, cette manifestation propose des débats, des rencontres avec des auteurs, des projections de films et de documentaires ou encore des expositions. En 2015, le thème retenu était « au bout du monde ». Cette année, ce sera « rêvons demain ».

Le programme en 2016

En lien avec l’actualité, le thème de l’année 2016 invite à réfléchir à l’avenir commun de nos sociétés. Partant du constat de l’apparition de crises successives -sociales, écologiques, économiques- les organisateurs ont choisi de faire la part belle aux alternatives et aux transitions. « Partout en France et dans le monde, des hommes et des femmes souhaitent un monde plus juste, un monde partagé, un monde respectueux de la Terre », écrivent-ils dans le texte présentation de l’événement. Au programme de l’édition 2016, de nombreuses rencontres sont prévues avec des auteurs engagés. Rendez-vous donc avec Bénédicte Manier, journaliste ; Marc Petit Jean, photographe et cinéaste ; Hervé Kempf, journaliste ; Aram al Masri, poétesse syrienne, et bien d’autres encore. Des projections sont également organisées, notamment celle du désormais célèbre film « Demain ». Et à chaque fois, la rencontre se tient dans un café-librairie breton.

Les prochaines dates à retenir

La première de ces rencontres a lieu à Gavres (56) avec Paul Jorion, chercheur en sociologie et anthropologie. Les discussions porteront sur son nouvel essai, intitulé « le dernier qui s’en va éteint la lumière, essai sur l’extinction de l’humanité ». L’auteur y dénonce le désastre environnemental causé par les activités humaines et y prône le bien commun.

Le mercredi 26 octobre à Nantes (44), le café-libraire « Les biens aimés » accueille Pascal Greboval, rédacteur en chef du magazine Kaizen. Cette revue met en avant les initiatives en faveur d’une société plus juste et écologique. Elle est notamment très proche du mouvement Colibris.

Sur l’île de Groix (56), deux artistes syriennes seront mises à l’honneur le samedi 29 octobre. Le café-librairie « L’écume… » reçoit ainsi Maram al Masri et Maryam Samaan, la première poétesse et la seconde, plasticienne. La soirée sera rythmée par la projection du documentaire « la poétesse aux pieds nus » consacré à Maram al Masri, par un débat, la lecture de poèmes mais aussi la présentation du travail de plasticienne de Maryam Samaan.

Pour aller plus loin

Le programme de Libres en littérature 2016




Aux « Champs gourmands », on cultive l’insertion et on fait germer des projets en maraîchage bio.

« Les Champs Gourmands », c’est le nom d’une entreprise d’insertion basée à Léhon dans les Côtes d’Armor, qui mène un projet original d’exploitation maraîchère mêlant deux types de public : personnes en insertion et porteurs de projets souhaitant s’installer en maraîchage biologique. Elle est nominée pour le « Prix de l’Impact Local », dans le cadre de la deuxième édition des Prix de l’ESS.

L’aventure des « Champs Gourmands » a pris naissance autour de l’année 2010. L’idée revient à l’association « Les Amis du Jardin » à Léhon, non loin de Dinan, dans les Côtes-d’Armor, qui fait partie du réseau des « Jardins de Cocagne », réseau d’exploitations maraîchères biologiques qui sont aussi des chantiers d’insertion. « Il y avait de plus en plus de demandes pour fournir des légumes bio à la restauration collective locale », se souvient Julien Hurault, directeur des Champs Gourmands. « Mais les Amis du Jardin ne pouvaient pas assurer tout le volume demandé ». D’où l’idée de fonder l’entreprise d’insertion « Les Champs Gourmands », un type de structure qui était d’autant plus absente dans le bassin de Dinan.

Un label « Cocagne Innovation »

L’activité a ensuite démarrée fin 2014. Actuellement, huit personnes en insertion, en contrat de six mois renouvelables, travaillent au sein de l’exploitation. « Des personnes aux profils variés, des gens assez proches de l’emploi, qui ont réussi à lever les freins vers celui-ci », précise Julien Hurault. Tous travaillent sur l’exploitation qui comprend 22 hectares, et fournit en légumes les grossistes locaux et la restauration collective locale. Mais Les Champs Gourmands s’adressent également à un autre type d’usagers : les porteurs de projet en maraîchage, qui peuvent ainsi acquérir davantage d’expérience, se perfectionner et tester leur future activité. Cette originalité fait que l’association Les Champs Gourmands, qui est ainsi la première structure à la fois entreprise d’insertion et incubateur de projets professionnels en système légumier biologique à destination de la restauration collective, bénéficie du label « Cocagne Innovation », qui met en valeur des innovations sociales et environnementales. En outre, elle est également nominée pour le prix de l’Impact Local, prix soumis par le réseau des Cress (Chambres Régionales de l’Economie Sociale et Solidaire) au vote du public sur internet. Pour voter pour le seul représentant breton en lice, un petit clic sur le site du Mois de l’Economie Sociale et Solidaire (qui aura lieu comme tous les ans en Novembre), rubrique « Vote », suffit ! Et ce jusqu’au 15 octobre !

Pour voter pour les Champs Gourmands :

http://www.lemois-ess.org/votez-pour-le-prix/p22.html