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Planter des arbres pour la biodiversité !

Que fait ici une bande d’enfants au milieu d’un champ, un mercredi après-midi ? Les enfants du Centre de Loisirs de Saint-Pabu se sont rendus jusqu’au champ de Mathieu Stephan, agriculteur biologique à Lampaul-Ploudalmézeau, pour planter des arbres.Cette sortie n’est qu’une des activités du projet « 1, 2, 3 Bocage ! », lancé il y a plus d’un an par l’association Le Petit caillou, de Lampaul- Ploudalmézeau, dans le Bas Léon.

Le Petit caillou, une jeune association

Le Petit caillou est une jeune association créée en avril 2009 dont le but est de « favoriser les actions d’éducation à l’environnement en direction de tous les types de publics, ainsi que toute initiative visant à créer du lien entre les personnes ou entre celles-ci et le territoire. »
Elle travaille sur le terrain dans les environs de la commune de Lampaul-Ploudalmézeau et souhaite mener à bien des projets concrets, sur le terrain, en lien avec le territoire. « 1, 2, 3 Bocage ! » est l’un d’entre eux.

Ce projet a été conçu en septembre 2011, avec plusieurs objectifs. En premier lieu, expliquer et faire prendre conscience de l’importance des talus et des haies pour les cultures et pour protéger la biodiversité. En second lieu, permettre aux citoyens de prendre part à la vie du pays et de collaborer sur un même thème, dans un même objectif. Et enfin, enrichir la biologie d’une région en plantant des arbres et en reconstruisant des talus. « Lampaul-Ploudalmézeau a été une des premières communes du département à remembrer les champs », explique Céline Chardin, à la tête de l’association Le Petit caillou, « et depuis, on a compris l’intérêt des haies et des talus, ne serait-ce que pour l’infiltration des pluies dans le sol. » En détruisant ce patrimoine, on produit des effets directs et indirects sur la qualité de l’eau, mais aussi de l’air et de la terre. Pour mener à bien ce projet, ils travaillent notamment de concert avec une autre association locale, L’Estran nature.

Sensibiliser et communiquer sur la richesse du bocage

Maintenant qu’un constat partagé existe sur les erreurs du remembrement l’association Le Petit caillou veut revenir sur le terrain pour refaire ce qui a été détruit, en travaillant avec des acteurs variés.
Tout au long de l’année passée, un ensemble de travaux ont été faits pour faire naître des échanges sur ce thème et pour prendre le chemin des actions concrètes. Pour débuter, c’est une promenade nature qui a été organisée dans la vallée du Frout, entre Lampaul et Ploudalmézeau, pour expliquer d’une manière ludique l’intérêt d’avoir des arbres et des talus sur le territoire. « Cela a été une belle réussite », dit Claude Colin, responsable de l’association L’Estran nature, « car nous avons réuni 30 personnes pendant deux heures le long des chemins. »
Et les mois suivants, d’autres événements se sont déroulés, en plus des promenades. Et
comme l’association Le Petit caillou travaille régulièrement avec des écoles, des ateliers
spécifiques ont étés organisés dans le cadre du projet « 1, 2, 3 Bocage ! ».
Au début de l’année 2012, l’association a organisé une projection du film documentaire La magie des haies, produit par Sébastien Bradu et Marie-Odile Laulanie, à la Salle Communale du Foyer Rural à Lampaul-Ploudalmézeau. Dans ce film on part à la rencontre, à travers la France, de personnes qui travaillent sur la problématique des haies, que ce soit en les étudiant ou en les protégeant, en replantant le bocage… Au long de ce reportage, on comprend combien les haies sont importantes pour la biodiversité, les champs, les animaux ou encore les nappes phréatiques.

Ce projet a également été l’occasion de parler de la faune sauvage des bois et des bocages, notamment an accueillant l’exposition Arroudenn (« Le passage des animaux », en breton), réalisée par le Centre Forêt-Bocage de la Chapelle- Neuve (22), durant deux semaines.
Cette exposition bilingue, en plus de présenter 8 animaux caractéristiques des bois, permet également de découvrir leur silhouette et leurs traces relevées dans la nature. La seconde semaine, l‘exposition a été mise en place dans l’école de Kéribin, à Ploudalmézeau.

Aller au-delà de la sensibilisation : planter des arbres !

Puisque le but du projet « 1, 2, 3 Bocage ! » est d’aboutir à des réalisations concrètes,
plusieurs séances de plantations d’arbres ont été organisées, en particulier avec des enfants.
La première fois, ce sont des enfants des moyenne et grande sections de l’école maternelle de Ploudalmézeau qui sont intervenus pour la plantation de châtaigners. Une autre fois, ce sont les enfants du Centre de Loisirs de Saint-Pabu qui ont planté une dizaine d’aulnes sur les terres de l’agriculteur biologique, Mathieu Stéphan.
Alors que le projet « 1, 2, 3 Bocage ! » touche à sa fin, l’association va éditer un livret pour permettre à ceux qui le souhaitent de poursuivre la réflexion sur les arbres, les talus et le bocage. « Nous avons travaillé avec les enfants du CM1 de Kéribin afin de sélectionner 8 sortes d’arbres que l’on trouve fréquemment dans notre région » dit Céline Chardin, avant de poursuivre « et pour l’élaboration du livret, nous avons collaboré avec des professionnels afin qu’il soit beau et facile à utiliser ».
Comme l’imagination de Céline Chardin et de l’association Le Petit caillou est féconde,
d’autres projets ne tarderont probablement pas à être initiés. Est-ce que l’un d’entre eux sera l’écho d’une autre chanson de Gweltaz Adeux ? Et sera-t-on, par exemple, à l’écoute du birvilh an dour (« le bouillonnement de l’eau ») dans le Bas Léon ?

Plus d’infos

Association Le Petit caillou : http://lepetitcaillou.infini.fr/


Pour accéder à la version bretonne, cliquez ici

 

En partenariat avec:

 

 

 

 

 




Un circuit pour les fontaines et lavoirs à Morlaix

Inauguré en septembre 2013, le circuit des lavoirs dans Morlaix propose aux visiteurs, habitants et touristes, de découvrir six fontaines, lavoirs ou mares d’eau douce de la ville. Pour le réaliser, la Ville de Morlaix a fait appel à l’association ART (Association Recherche Travail) et à Bretagne Vivante. La structure travaille par ailleurs auprès de la ville sur d’autres projets, tels que l’installation de ruches sur un terrain municipal, ou la gestion du verger conservatoire de la vallée de Ty Dour. Concernant les lavoirs et fontaines, Bretagne Vivante a été plus spécifiquement chargée d’assurer la protection de ces lieux en tant que sites de reproduction pour de nombreux invertébrés, et salamandres, tritons, et crapauds communs. «  Ce patrimoine a été mis en valeur par une série de panneaux dont le contenu a été préparé par l’association, soulignant l’intérêt naturaliste et patrimonial des lavoirs et fontaines de la ville. Des bénévoles aidés par des riverains se sont répartis le suivi des sites. », explique François De Beaulieu, naturaliste et administrateur de l’association. « Morlaix est une ville parsemée de vieux jardins, de parcs, de sources, de lavoirs et de fontaines. C’est un milieu favorable pour la petite faune sauvage dès lors que l’on tient compte de sa présence. », poursuit-il.

 
Salamandre, tritons palmés et crapauds accoucheurs

 

Ces lavoirs et fontaines, patrimoine de la ville, sont, selon François De Beaulieu, « les témoins de la vie quotidienne à Morlaix au cours des siècles passés et, parfois, même, de l’histoire (fontaine des Anglais) ou des traditions populaires (Fontaine-au-Lait) ». Aujourd’hui, ils accueillent une biodiversité particulièrement, qui demande à être protégée. « Depuis les années 1960, les lavoirs ont été abandonnés par les laveuses. Ils ont progressivement été colonisés par de nombreuses espèces qui étaient présentes à proximité. Aujourd’hui, ils accueillent des amphibiens qui viennent s’y reproduire (salamandre, triton palmé, crapaud commun et crapaud accoucheur, tous protégés par la loi) mais aussi de petits invertébrés (crustacés, vers, escargots aquatiques, larves d’éphémères ou de libellules) et des plantes, en particulier des mousses et des fougères. », poursuit François de Beaulieu. « C’est pourquoi, dans le cadre de la convention signée par Bretagne Vivante ‒ SEPNB avec la ville de Morlaix, il a été prévu que l’association de protection de la nature assurerait un suivi des lavoirs et apporterait son conseil pour toute opération les concernant. C’est ainsi que de petites rampes facilitant la circulation des amphibiens et des seuils pour conserver un bon niveau d’eau ont été réalisés. », explique-t-il. Et plus largement, la Ville, l’association et ses naturalistes, invitent le public à s’informer sur ce patrimoine lié à l’eau, et à contribuer au maintien de la richesse de sa biodiversité. « Tout le monde peut participer à la protection de la vie sauvage en ville en créant de petites mares et des abris dans les jardins, en évitant les traitements agressifs, en ne jetant rien dans les lavoirs et les fontaines, en signalant ses découvertes aux associations. », indique ainsi François De Beaulieu.

 

                      




Rapport du GIEC : Combien en faudra-t-il encore pour dépasser l’immobilisme ?

Depuis près de 25 ans, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme porte, avec d’autres, la nécessité d’agir. Depuis des années, les rapports s’empilent, les discours s’enchainent mais l’action politique reste nettement insuffisante.

La Fondation Nicolas Hulot espère que la France saura tirer les conséquences de ce rapport d’autant plus qu’elle accueillera, en 2015, la Conférence internationale sur le climat, et se doit à ce titre d’être exemplaire. Pour témoigner de sa volonté d’aboutir à un nouvel accord mondial sur le climat ambitieux et juridiquement contraignant, le gouvernement doit dès maintenant envoyer des signaux forts à la communauté internationale :

– Au niveau européen, en soutenant un paquet climat énergie pour 2030 aux objectifs élevés: 55% de réduction d’émissions des gaz à effet de serre (GES) par rapport à 1990, 45% d’énergies renouvelables dans la production énergétique, priorisation des politiques d’efficacité énergétique. Mais aussi en relevant l’objectif de réduction d’émissions de GES de 20% à 30% à échéance 2020.

– Au niveau français, en agissant notamment sur deux échéances clés pour changer la donne: la loi sur la transition énergétique et loi de finance 2014.
– Au niveau local, en encourageant et en multipliant les initiatives de lutte de contre le changement climatique.

Dans cet esprit et face à la persistance du climato-scepticisme, la Fondation Nicolas Hulot va prochainement s’adresser à l’ensemble des maires de France. Un courrier accompagné d’un document pédagogique qui décrypte le changement climatique et ses répercussions leur sera envoyé début octobre.

Par ailleurs, Nicolas Hulot, Jean Jouzel et Laurence Tubiana animeront une conférence mercredi 2 octobre sur le thème “Défi climatique : comment dépasser l’immobilisme ?”. Organisée en partenariat avec la Chaire développement durable de Sciences-Po, cette conférence est gratuite et ouverte à tous (sous réserve des places disponibles).

Plus d’infos

www.fnh.org




Emmanuel Hussenet rentre d’expédition et fait le point sur l’état des banquises

-OUI, contrairement à ce qui était attendu, l’été 2013 autour de l’océan glacial Arctique n’a pas suivi la tendance de 2012 et s’est révélé plus froid que ces dernières années.

Les températures relevées au nord du détroit de Smith, région polaire inhabitée et située entre la mer de Baffin et l’océan glacial Arctique, ont été de -1°C fin août, contre 1°C habituellement. La différence peut paraître minime, mais elle est décisive : la fonte estivale des banquises pluriannuelles a été interrompue deux semaines en avance. Ainsi, avec l’arrivée précoce de la neige et le retour du gel au nord du Groenland, la banquise a atteint son minimum dès le premier septembre. Sur l’ensemble de l’Arctique, selon le National Snow and Ice Data Center, la banquise pluriannuelle couvrait mi-septembre 5,1 millions de km2, contre 3,4 millions de km2 en 2012, qui est le minimum historique.

 

– OUI, le froid imprévu a entravé de nombreuses expéditions qui cherchaient à approcher les glaces polaires.

 

À bord du voilier Vagabond, l’explorateur et écrivain Emmanuel Hussenet n’est pas parvenu à dépasser le 79° degré nord et n’a pas atteint l’océan Arctique comme il l’espérait. Les glaces dérivantes, très abondantes, ont empêché l’explorateur de gagner l’extrême nord, mais lui ont permis de constater que la route commerciale du Pôle, que le Canada et le Danemark frontaliers cherchent à contrôler, est encore loin de s’ouvrir. Le brise-glace canadien Amundsen est le seul navire à avoir emprunté ce passage cette année.

 

– NON, ce constat ne remet pas en cause le réchauffement global de la planète.

 

Même si l’été sous les très hautes latitudes s’est montré bref et frais, la tendance reste au réchauffement : l’hiver 2012/2013 a été particulièrement doux, et les banquises annuelles étaient moins présentes que les hivers passés. Dans le village de Qaanaaq (Thulé), village le plus au nord du Groenland et du monde, les habitants affirment que la banquise s’est formée au mois de décembre, au lieu d’octobre habituellement, et, fait exceptionnel, qu’il a plu au mois d’avril, mois de l’année parmi les plus froids.

Ces constats, selon Emmanuel Hussenet, vont dans le sens d’une déstabilisation générale du climat, laquelle rend de plus en plus difficile tant les prévisions des scientifiques que l’adaptation des populations locales. Dans le haut Arctique comme ailleurs, les repères saisonniers vacillent. Le retour précoce du gel sous les très hautes latitudes ne signifie pas pour autant que l’hiver sera froid. Rien n’indique non plus que l’été 2014 ne sera pas marqué par une nouvelle fonte record des banquises polaires. Dans ce contexte climatique placé sous le signe du dérèglement, tout pronostic reste plus que jamais hasardeux.

 

– OUI, l’été frais constaté sous les très hautes latitudes est une bonne nouvelle pour l’humanité.

 

La présence de glaces permanentes sur l’océan glacial Arctique est essentielle pour le maintien des climats dans notre hémisphère et le dynamisme des courants océaniques. Cette bonne nouvelle ne doit pas nous faire oublier que la tendance des vingt dernières années va vers une réduction très nette des banquises pluriannuelles, en étendue mais aussi en épaisseur. Pour l’écrivain Emmanuel Hussenet l’heure n’est plus à la bataille de chiffres et à la polémique, car les paramètres qui interfèrent sur le climat restent très complexes et difficilement mesurables, mais à la recherche d’une action unifiée. Le dérèglement climatique est un symptôme parmi d’autres des mauvais traitements que subissent les écosystèmes dont nous dépendons. Le défi contemporain tient à une réconciliation de l’homme avec la nature et avec lui-même.

 

– NON, le passage du pôle Nord ne s’ouvrira pas demain à la navigation !

 

Les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest se sont révélés moins navigables en 2013 qu’en 2012. Cela n’a pas empêché la traversée du Nord-Est par un cargo chinois cet été, traversée très remarquée par les médias, mais la possibilité d’une ouverture prochaine de la troisième route de l’Arctique, le « passage de Nord-Nord » ou « passage du Pôle », reste à l’heure actuelle utopique. Cette route qui part du détroit de Smith et relierait la mer de Baffin à la mer de Behring, attise depuis de longues années les convoitises des transporteurs et des compagnies pétrolières, et stimule des projections que la nature a encore, jusqu’à présent, mises en échec. L’été 2013 contraint les industriels à reconsidérer temporairement leurs ambitions.

 




Conférence environnementale : des réactions partagées

50% de consommation d’énergie en moins d’ici 2050. C’est l’objectif fixé par François Hollande dans son discours d’ouverture de la conférence environnementale, vendredi. Un objectif qui fait partie intégrante de la transition énergétique dans laquelle veut s’engager la France. "La transition énergétique n’est pas un choix de circonstances, n’est pas un compromis, n’est pas une négociation. La transition énergétique, c’est une décision stratégique. Ce n’est pas un problème, c’est la solution", a-t-il ainsi rappelé, tout en précisant que la loi sur cette transition énergétique devrait être conclue pour fin 2014.
Plusieurs mesures ont été annoncées par le chef de l’état. Parmi elles, le passage de la TVA concernant les travaux de rénovation énergétique des batîments de 10% à 5% en 2014, le lancement d’un plan d’aide à la rénovation thermique avec octroi d’une aide financière aux ménages, la réaffirmation de la fermeture de Fessenheim en 2016 et de la limitation de la part du nucléaire à 50% dans le mix énergétique d’ici 2025, ou encore la mise en place d’une fiscalité écologique, la fameuse « taxe carbone », qui sera instaurée de façon progressive à partir de 2014.

« Il reste du chemin à parcourir »

Ces annonces, et plus largement la conférence environnementale, ont divisé. Europe Ecologie-Les Verts « prend acte et salue les grandes orientations sur la transition énergétique fixées par le Président de la République lors de son discours d’ouverture de la seconde Conférence environnementale », selon Jean-Philippe Magnen, porte-parole du parti politique. Les associations environnementales se montrent plus critiques. La plupart estiment que le thème de l’énergie a occulté les autres thématiques, notamment celles discutées lors des tables rondes (eau, biodiversité marine, économie circulaire…). « Il nous reste visiblement du chemin à parcourir pour que le président de la République intègre un certain nombre d’enjeux de la transition écologique. Ce discours est une redite de celui de l’année dernière, mais avec un périmètre réduit à la seule transition énergétique », commente ainsi France Nature Environnement.

Du côté de Greenpeace, ce sont les annonces concernant le nucléaire qui n’ont pas convaincu. « Le président de la République a réaffirmé la fermeture de Fessenheim d’ici fin 2016 mais c’est loin d’être suffisant : la promesse faite de faire baisser la part du nucléaire à 50% passe forcément par la fermeture de 10 réacteurs d’ici 2017 et 20 réacteurs d’ici 2020. », déclare l’association. La Fédération Nationale des Usagers des Transports (Fnaut) "approuve la création d’une Contribution Energie-Climat (CCE), mais regrette que le secteur des transports ne soit pas concerné à court terme. Le gouvernement maintient par ailleurs la hausse de la TVA sur les transports collectifs et d’autres décisions contradictoires avec ses objectifs : la FNAUT exprime son incompréhension". Le rendez-vous est d’ores et déjà pris pour l’année prochaine, où une conférence environnementale devrait se tenir à nouveau.

 

Plus d’infos

www.developpement-durable.gouv.fr/-La-conference-environnementale,5900-.html




La CFDT, l’ARF et la Fondation Nicolas Hulot portent en commun quatre mesures concrètes pour l’emploi

1. Mieux accompagner les salariés et demandeurs d’emplois, les entreprises et les territoires en mettant en place, dans chaque région, une gestion territoriale des emplois et des compétences «transition écologique» (GTEC TE). Pilotée par l’Etat, les régions et les partenaires sociaux organisés à l’échelle régionale, elle doit être dotée de moyens adaptés et territorialisée en fonction des enjeux locaux. Un diagnostic territorial partagé doit permettre de cibler prioritairement l’identification des secteurs et des compétences qui doivent évoluer. Une volonté d’opérationnalité, la définition de scénarios prospectifs, la mobilisation des dispositifs existants (conseillers en évolution professionnelle, plateformes d’information et d’orientation sur les métiers) sont autant de conditions de réussite de cet exercice.
Dans les cas d’arrêt d’activités, un dispositif de reconversion s’appuyant sur les opportunités de l’économie verte sur les territoires affectés pourrait être systématiquement mis en place, dans le cadre du dialogue social et en utilisant les outils de droit commun.

 

 

2. Changer d’échelle sur la formation des professionnels du bâtiment. Les formations disponibles pour les professionnels du bâtiment (qui sont et seront mobilisés pour répondre aux besoins liés à la réduction de la consommation énergétique des bâtiments) sont aujourd’hui insuffisantes. Un changement d’échelle quantitatif et qualitatif est nécessaire. Le renforcement du dispositif FEEBAT est à envisager à l’aune d’une amélioration du niveau des formations, de la montée en compétence des formateurs et de son inscription dans le processus d’obtention du label RGE qui devient le pivot de l’éco-conditionnalité des aides. Le développement d’une offre adaptée pour les entreprises de la maîtrise d’œuvre est par ailleurs essentiel car elles seront les interlocuteurs privilégiés des ménages sur des chantiers complexes. Les conditions de financement doivent être assurées.

 

3. Accélérer l’évolution de l’offre de formation initiale et continue. L’offre de formation doit être orientée par les besoins de demain, intégrant l’ensemble des domaines concernés par la transition écologique. Pour cela, il sera nécessaire de couvrir tous les niveaux de formation : lycées généraux, professionnels, lycées agricoles, centres de formation d’apprentis, formation continue…
Les Régions devront également mobiliser pleinement le levier de la commande publique de formation pour développer des nouveaux modules ciblés et favoriser un renforcement global de la qualité des formations aux «métiers verts».
Le renforcement et la généralisation des observatoires prospectifs de branche prévus par l’accord interprofessionnel de 2009 contribueront aussi utilement à une meilleure gestion de l’offre. Plus globalement, l’Etat pourrait lancer une dynamique pour inciter les partenaires sociaux à lancer des négociations de branche sur la transition écologique

 

4. Favoriser l’attractivité des métiers de la transition écologique
Une meilleure valorisation des métiers de l’écologie (dont ceux de la biodiversité encore méconnus) est nécessaire. Elle doit faire l’objet de campagnes de communication grand public, par exemple à l’initiative de l’ADEME. Il convient également d’inciter les organismes impliqués dans l’orientation (Pôles Emploi, Missions Locales, Maisons Emploi Formation, PLIE, etc) à mieux appréhender les opportunités offertes par la transition.
Les organismes prescripteurs de formations doivent également mieux intégrer la transition écologique dans leurs référentiels.