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Samedi et dimanche, on compte les oiseaux !

Ce week-end, comptez les oiseaux dans votre jardin !

Samedi et dimanche, Bretagne Vivante et le Geoca (Groupe d’Etudes Ornithologique des Côtes d’Armor), en partenariat avec la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) proposent aux Bretons de recenser les espèces d’oiseaux présentes autour de chez eux. Le but : sensibiliser, informer, et mieux connaître l’évolution des populations d’oiseaux dans la région.

 

« Le comptage des oiseaux des jardins est une opération nationale qui  vise à recenser de façon ponctuelle, l’abondance des principales espèces d’oiseaux fréquentant les jardins en hiver.

Cette opération de sciences participatives se veut à la fois un moment de sensibilisation et d’information sur les oiseaux les plus communs. Elle constitue également un outil de connaissance sur l’évolution des populations de ces espèces qui connaissent, pour certaines, de dramatiques chutes d’effectifs ces dernières années. Elle est donc reconduite chaque année à la même période. », peut-on lire sur le site de Bretagne Vivante.

 

Pour participer à l’opération, c’est simple : il suffit de choisir un lieu d’observation (son jardin, un parc, son lieu de travail, une école…) et de choisir une journée, le samedi ou le dimanche. Il faut ensuite observer durant une heure et noter tous les oiseaux observés dans ce lieu, grâce à un formulaire disponible sur internet. Pour ne pas comptabiliser deux fois le même oiseau, il suffit de ne compter que le nombre maximal d’oiseaux vu en même temps (exemple : si on voit 2 mésanges, puis 4, puis 2, il faut noter 4). Si l’on ne peut pas identifier un oiseau, pas de panique : il ne faut pas le noter, mais on peut néanmoins le prendre en photo et la poster sur la page Facebook de l’opération. Des ressources illustrées sont également à disposition, sur le site de Bretagne Vivante, pour reconnaître facilement les oiseaux.

Une fois les volatiles observés, plusieurs possibilités pour renvoyer les résultats :

Soit directement en ligne sur le site de Bretagne Vivante

Soit par mail à enquetes-geoca@orange.fr

Soit par courrier postal : Geoca, Espace Keraïa, 18c Rue du Sabot, 22440 Ploufragan

L’an dernier, ce sont 3870 personnes qui ont participé à ce grand comptage en Bretagne. C’est le rouge-gorge familier qui se retrouve en haut du podium en terme de fréquence, suivi par la mésange charbonnière. Concernant l’abondance, c’est le moineau domestique qui est le vainqueur, suivi de la mésange bleue et du pinson des arbres. Le podium sera t-il le même cette année ? Pour le savoir il faudra compter !

 

 

Plus d’infos

Visitez la nouvelle plateforme dédiée au comptage des oiseaux des jardins, qui présente 10 ans de données : https://diffusion.bretagne-vivante-dev.org/ORA/oiseaux_des_jardins/#shiny-tab-ODJ




Programme Plages Vivantes, une nouvelle approche pour préserver nos plages qui bordent notre Bretagne

(Plume citoyenne) Comment concilier la préservation des habitats du littoral tels que la laisse de mer et les activités humaines en maintenant une logique à la fois économique et respectueuse de l’environnement ?

Plages vivantes” est un programme de sciences participatives mené par la station biologique de Concarneau en lien avec le Muséum d’Histoire Naturelle pour inviter tout un chacun.e à observer la biodiversité des hauts de plages dans la «laisse de mer».  Pour beaucoup de touristes, une belle plage est d’un blanc immaculé, vierge de toutes algues. Pourtant ces paquets d’algues laissés par la mer à marée haute témoignent d’une plage bien vivante. 

Les observer permettra aux scientifiques de mieux analyser l’intérêt de ceux-ci et de mieux caractériser ce qui composent ces laisses. De plus, cela pourrait offrir une meilleure compréhension et des prédictions plus justes des effets des changements globaux et locaux qui ont un impact sur ce milieu. 

Les laisses de mer ne riment ni avec « sales » ni avec « laisser-aller ».

En effet, la laisse de mer est un écosystème à part entière, elle interfère dans la chaîne alimentaire de nombreuses espèces.  Il ne faut donc pas confondre algues vertes et laisses de mer ! Les apports massifs d’algues vertes sont le résultat d’un excès d’azote et de phosphore provoqué par les activités humaines, agricoles et non agricoles. Contrairement aux laisses de mer, elles n’ont aucun intérêt écologique et dégradent les écosystèmes côtiers. Leurs impacts visuels et olfactifs, préjudiciables au tourisme, conduisent très fréquemment les services municipaux à les évacuer.

Suivis naturalistes réalisés par les étudiant.es du lycée agricole de Suscinio, en Gestion et Protection de la Nature

Durant l’année 2022 – 2023, un groupe de 5 élèves en  BTS Gestion et Protection de la Nature ont réalisé un projet tutoré au côté de Géraldine Gabillet, chargée de mission environnement au CPIE (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement). Ce CPIE souhaite mieux connaître la qualité écologique des plages et du littoral du Pays de Morlaix. Particulièrement, il souhaite observer et étudier l’impact du nettoyage des plages ainsi que des activités de loisirs sur les espèces végétales et animales. Par conséquent, deux suivis naturalistes sur cinq plages différentes du littoral du Pays de Morlaix ont été réalisés. Ces suivis ont permis de récolter des données,  en vue de les enregistrer sur la base de données des sciences participatives. Les différents  protocoles ont été effectués sur  deux saisons différentes afin d’avoir des résultats comparables selon les périodes de l’année. Le premier protocole, ALAMER, permet grâce à des clés de déterminations simplifiées, de reconnaître les différentes espèces d’algues qui ont été déposées par la marée. Grâce à la participation d’un maximum de personnes (touristes, locaux etc…), les scientifiques sauront  dans quelle mesure les espèces d’algues de la laisse de mer sont différentes d’une plage à l’autre ou au cours des saisons. 

Le protocole dit OLAMER,  est encore expérimental et complémentaire du protocole précédent. Il est dédié aux oiseaux du littoral et plus spécifiquement de l’estran et sa laisse de mer qui constituent des habitats essentiels pour l’alimentation de nombreuses espèces d’oiseaux. Pour finir le protocole OSPARITO, est un programme ludique à destination d’élèves de cycles 2 et 3 pour étudier et s’approprier la problématique de la pollution marine. 

A travers un protocole scientifique développé autour de l’univers de l’enquête policière, les élèves participeront à la collecte de données scientifiques sur les déchets aquatiques. Néanmoins, ce protocole peut être décliné et simplifié: une simple collecte de déchets incitant chacun.e à en faire autant au quotidien. Finalement les résultats de ces protocoles apporteront des informations sur l’état de conservation des plages. En comparant les différents résultats, diverses interprétations seront émises. En comparant aussi ces données à des systèmes de références, elles faciliteront et contribueront à la prise de décisions des communes et autres collectivités locales. C’est pourquoi son évolution est fortement corrélée avec les activités humaines. Il est donc important et nécessaire de valoriser cet habitat pour répondre au changement climatique. 

Pour conclure le projet tutoré, les étudiants de Suscinio ont proposé à une école primaire de la ville Santec une animation autour des protocoles afin de sensibiliser les futures générations à l’importance de l’environnement et tout ce qui nous entoure en général.

 

 

Liens des protocoles : 

https://www.plages-vivantes.fr/alamer/edito/le-protocole-olamer

https://osparito.surfrider.eu/participer-au-projet/  




Un manifeste pour la forêt bretonne

France Nature Environnement Bretagne a présenté son « manifeste pour la forêt bretonne ». Il propose des actions concrètes, notamment autour de la préservation de la biodiversité. Extrêmement fragile face au réchauffement climatique, aux menaces de sécheresse et d’incendies, la forêt est pourtant essentielle, grâce à son rôle dans l’atténuation des émissions de gaz à effets de serre. Explications avec Dominique Pirio, présidente de l’association Clim’Actions Bretagne Sud, et membre du groupe « forêt bretonne » au sein de France Nature Environnement Bretagne.

D’où vient l’idée de rédiger ce manifeste ?

FNE Bretagne, Fédération bretonne des associations de protection de la nature, a été créée en 2017.Historiquement, les grandes structures environnementales telles que Eau et Rivières de Bretagne ou Bretagne Vivante ne travaillaient pas sur la forêt. Quelques personnes ont alors voulu créer un groupe de travail sur cette thématique, ouvert aux personnes extérieures. L’idée était d’avoir une définition commune de ce qu’était la forêt, et de favoriser l’interconnaissance sur ce thème. Cela fait maintenant deux ans que nous travaillons sur ce manifeste. C’est le premier du genre, à notre connaissance, en France.

Quel en est l’objectif ?

L’objectif avec ce manifeste, c’est de replacer la forêt au cœur des sujets, des enjeux pour l’environnement en Bretagne, et de mobiliser toutes les associations environnementales autour. On souhaite aussi qu’il soit diffusé auprès du grand public, pour que celui-ci s’approprie un sujet qu’il connait finalement encore assez mal. C’est également un outil qui nous permet de dialoguer avec les professionnels de la filière bois.

Que contient-il ?

Il y a une première partie dans laquelle nous faisons un état des lieux de la forêt en Bretagne. Il faut savoir qu’en France, la superficie forestière représente 30% de la superficie totale du pays. Alors qu’en Bretagne, on compte 400 000 hectares de forêt, soit 14% de la surface du territoire. Dans notre région, la forêt est essentiellement constituée de feuillus, dont beaucoup de chênes. Et plus de 90% des forêts sont privées ! Il y a également beaucoup de petits boisements, les quelques grands massifs qui existent traversent le centre Bretagne.

Après cette remise en perspective, nous développons trois priorités, à savoir :

  • Mettre la biodiversité au cœur de la gestion forestière. Pour avoir des écosystèmes complets, il faut une biodiversité importante. C’est essentiel aussi pour rendre les forêts résilientes.
  • Assurer la résilience de la forêt face au changement climatique. Elle est utile pour séquestrer le carbone, mais est fragile face à la sécheresse et aux incendies.
  • Prendre en compte la diversité des attentes de la société : il faut communiquer davantage sur les différentes fonctions de la forêt, et la considérer comme un écosystème à part entière et pas seulement comme une production d’arbres.

Nous faisons également trois préconisations :

  • Produire mieux sans accroître les prélèvements, et notamment promouvoir les essences indigènes régionales et maximiser la diversification des essences,
  • Eco-conditionner les aides. Nous proposons par exemple que les propriétaires forestiers aient une indemnisation en échange du fait de laisser leur forêt en « libre évolution ».
  • Améliorer la protection de la forêt bretonne, en atteignant par exemple l’objectif de 30% de forêt protégée fortement en 2030, et en construisant un réseau régional de sauvegarde de la biodiversité forestière.

Quels sont les premiers retours sur ce manifeste ?

Des rendez-vous sont en cours pour le présenter à la Région, et à la Préfecture de Région. Nous l’avons présenté à l’ONF, où l’accueil a été très favorable, le retour est positif, ils sont d’accord avec la plupart des priorités et préconisations. Nous avons aussi rencontré la Fibois, qui représente les professionnels de la filière forêt-bois en Bretagne. Eux aussi se sont montrés plutôt satisfaits. C’est un document qui est toujours améliorable évidemment, mais qui peut permettre de trouver un terrain d’entente entre les différents acteurs. Travailler ensemble pour avancer sur le sujet est essentiel.

 

 

Pour lire le manifeste pour la forêt bretonne, cliquez sur l’image :

 




Tara, Observatoire du plancton… Et du plastique

Etudier les plastiques qui arrivent sur nos côtes, voir comment ils vieillissent et quels types de plancton s’y agglomèrent… un observatoire, unique en France, scrute le littoral de Port-Louis, dans le Morbihan. Un travail complémentaire à la mission du bateau d’exploration scientifique lorientais Tara sous de lointaines latitudes.

 

Plastique et plancton - Ramassage de plastiques sur la grande plage de Port-Louis et animation sur le thème "La vie dans une goutte d'eau".
L’équipe scientifique de l’Observatoire du Plancton est composée de deux médiateurs, Roman Portanguen et Jérôme Even, et d’un chargé d’études littorales, Antoine Charpentier. En haut et en bas à gauche, le dernier ramassage de plastiques sur la grande plage de Port-Louis dans le Morbihan, le 28 avril 2022.  En bas, L’Observatoire du Plancton a une mission de vulgarisation et d’éducation. Elle organise des animations à destination du grand public toute l’année.

 

Les deux médiateurs scientifiques et le chargé d’études littorales de l’Observatoire du Plancton, accompagnés de bénévoles, ramassent quatre fois par an depuis quatre ans tous les plastiques qu’ils trouvent sur les plages. L’objectif est de suivre l’évolution de ces déchets et de permettre aux chercheurs de bénéficier de données sur le plastique et ses concentrations. Une démarche à laquelle prend part Tara dans le cadre d’un projet de sciences participatives avec les écoles.

Des études

«Nous faisons le tri en fonction des caractéristiques des plastiques pour, notamment, mettre en évidence le taux des emballages à usage unique, comme les emballages alimentaires ou de produits ménagers. Nous comptons les particules et renseignons nos bases de données pour comprendre ce que l’on retrouve», explique Antoine Charpentier, chargé d’études littorales.

Chaque année, la base de données s’enrichit. «Ces données doivent permettre d’avancer dans la recherche de matériaux de substitution», poursuit Antoine. En janvier 2020, une stagiaire est venue renforcer l’équipe pour travailler sur la colonisation des plastiques en mer par le plancton.

En faisant vieillir différents types de plastique, l’Observatoire souhaite découvrir quel matériau se dégrade une fois que le plancton s’y est aggloméré, et si ce plancton est majoritairement toxique ou non. Le projet est réalisé en collaboration avec les plaisanciers et le laboratoire de recherche de l’Université de Bretagne Sud.

Des prélèvements en rade

Sur commande de Lorient Agglomération et en collaboration avec la Sellor pour le maintien de sa labellisation Ports propresl’Observatoire a aussi augmenté le rythme de ses prélèvement dans la rade à l’entrée du Blavet. «Nous avons huit stations de prélèvement, qui sont échantillonnées chaque mois de mars à décembre avec les plaisanciers, ce qui représente dix journées de prélèvement par an».

Les échantillons sont étudiés par les scientifiques pour caractériser le plancton de la rade, mieux comprendre le fonctionnement et l’évolution des écosystèmes de ses côtes et déterminer s’il y a des variations saisonnières et annuelles.

«Nous recherchons les planctons et les nutriments (nitrates, phosphates et silicates) présents dans l’eau. Des éléments qui permettent par exemple d’expliquer pourquoi nous avons des marées vertes», précise Antoine.

 

D’où viennent ces particules ?

Les analyses au niveau planétaire montrent que l’origine des microplastiques n’est pas seulement due à la peinture des bateaux ou à la fragmentation en mer des gros plastiques sous l’effet des vagues et du soleil.

Une partie de ces déchets arrivent déjà dans les océans sous forme de microplastiques par la voie des fleuves ou par voie aérienne. Elles sont notamment issues du lavage des textiles synthétiques et de l’usage des véhicules (usure des pneus, freinage), dans des proportions inattendues.

L’usure des pneus serait à elle seule responsable du dépôt océanique annuel de 100 000 tonnes de microparticules par voie aérienne (particules fines de moins de 10 microns) et 64 000 tonnes par voie fluviale. Les chiffres proviennent d’une étude de modélisation publiée le 14 juillet 2020 dans la revue Nature Communications.

En juillet 2022, les derniers ramassages à Port-Louis, en haut de plage, ont surtout recensé des matières légères et volumineuses, comme le polystyrène qui, poussées par le vent, finissent bloquées le long des murs qui bordent la plage. On y trouve également des preuves plus directes de la présence humaine (sac plastique, bouteille…).

Dans la laisse de mer, se nichent de nombreux petits plastiques fins à usage unique qui restent collés aux algues, des emballages de petits gâteaux notamment. On y trouve également des matières plastiques vraisemblablement transportées par les algues (tissu, filet…). Plus bas, près de l’eau, il est courant de repérer des morceaux plus lourds comme des bouts de tuyau.

Le prochain ramassage est prévu en novembre 2022 avec la classe science d’une école de Port-Louis. Peu de surprises attendues. Les collectes de l’Observatoire du Plancton «restent sensiblement les mêmes d’une opération à l’autre».

Une simulation scientifique démontre que les déchets plastiques peuvent être réduits de 80 % à l’horizon 2040 en combinant trois actions simples : amélioration de la collecte et de l’élimination des déchets plastiques, amélioration des techniques et des capacités de recyclage et réduction de l’utilisation du plastique, notamment les emballages à usage unique.

 

 

 

La vie dans une goutte d’eau

L’Observatoire du Plancton est une association loi 1901, agréée Jeunesse et Sports. Sa vocation est de rendre accessible à tous la connaissance des milieux aquatiques et de favoriser leur protection durable. Il propose des animations et conférences toute l’année à Port-Louis et développe des animations estivales. Elle propose des sorties nature et des ateliers à destination des scolaires.

Adresse : 1 Bd de la Compagnie des Indes à Port-Louis.
Tél. : 02 97 82 21 40 / Site web : http://observatoire-plancton.fr

 

La Fondation Tara Océan en perpétuelle exploration

 

5 000 miliards de morceaux de plastiques flottent à la surface de nos océans. C’est ce qu’a estimé Tara Océan, la première fondation reconnue d’utilité publique consacrée à l’Océan en France. Sa goélette est rentrée à son port d’attache de Lorient, le 15 octobre dernier, après avoir parcouru 70 000 kilomètres en deux ans.

 

Sur une période de six mois, de mai à novembre 2019, la goélette scientifique Tara a parcouru les quatre façades maritimes européennes et prélevé des échantillons dans neuf des principaux fleuves d’Europe. Il s’agit de la première mission dédiée à la pollution plastique des grands cours d’eau réalisée à cette échelle. Elle a été initiée par la Fondation Tara Océan, en partenariat avec 17 laboratoires de recherche et coordonnée scientifiquement par le CNRS.

 

 

Le 12 décembre 2020, elle a repris la mer pour une expédition de deux ans sur 70 000 km. 21 escales étaient programmées le long des côtes sud-américaines et africaines, jusqu’en Antarctique. Sa mission : analyser le «microbiome» de l’océan, c’est-à-dire l’ensemble des micro-organismes (virus, bactéries, plancton…) qui peuplent l’Atlantique Sud, et comprendre comment ils réagissent au changement climatique et à la pollution. Ces organismes marins minuscules (moins d’un millimètre) constituent le premier maillon de la chaîne alimentaire et sont essentiels à tout l’écosystème océanique.

 

Un monde invisible qui représente au moins deux tiers de la biomasse des océans

 

Ils «captent notamment le dioxyde de carbone atmosphérique à l’échelle planétaire et produisent en retour l’oxygène que nous respirons chaque jour. Rouage essentiel de la grande machine climatique, le fonctionnement de ce monde invisible reste pour l’heure encore largement méconnu», explique Colomban de Vargas, co-directeur scientifique de la mission, chercheur au CNRS à la station biologique de Roscoff. Ils représentent pourtant «au moins deux tiers de toute la biomasse des océans», soit quatre fois plus que la biomasse cumulée de tous les insectes sur terre.

Les premiers scientifiques ont embarqué en février à Punta Arenas au sud du Chili. La goélette a ensuite longé l’Amérique du Sud jusqu’au canal de Panama, transité par les Antilles françaises, redescendu le long de l’Amazonie, de l’Argentine, puis mis le cap sur la mer de Weddell, en Antarctique. Les scientifiques ont pu étudier le panache du fleuve Amazone, qui «est en train de changer ses caractéristiques à cause de la déforestation et des mines», précise Daniele Ludicone, co-directeur de la mission. Ou encore de prélever des échantillons autour d’icebergs alors qu’ils «s’effondrent de plus en plus à cause du changement climatique». La goélette est rentrée à son port d’attache de Lorient, le 15 octobre 2022, à l’occasion de la Fête de la Science.

 

 

Une base internationale au Pôle Nord

 

15 ans après une première expédition de 500 jours en Arctique, la Fondation Tara Océan se prépare à lancer une nouvelle exploration scientifique au long cours en direction du Pôle Nord. L’Arctique abrite une vie marine unique. La fonte des glaces, sur ce territoire gelé en permanence, est prévue pour 2045. Cette expédition a pour but de renforcer la recherche française et internationale sur ce milieu, parmi les plus extrêmes de notre planète, afin de mieux comprendre l’impact du changement climatique sur la biodiversité et les capacités d’adaptation des espèces endémiques.

Base internationale, la Tara Polar station, sous forme de dôme flottant ovale, devrait se laisser piéger dans les glaces en 2024 ou 2025. Elle embarquera des scientifiques du monde entier, au sein d’un équipage de 12 à 20 personnes pour des missions de 18 mois consécutifs jusqu’en 2045. Climatologues, biologistes, physiciens, glaciologues, océanographes, médecins, mais aussi artistes, journalistes et marins vont s’unir et cohabiter au cœur de Tara Polar Station pour effectuer des observations et mener des expériences sur place, sous des températures oscillant entre -20° et -45° en plein cœur de la nuit polaire en hiver.

 

 

Sources :

  • Entretien avec Antoine Charpentier,
  • «L’Echopépode» n° 28 (août 2020), publié par l’Observatoire du Plancton.
  •  Fondation Tara Océan

 

A lire

Plastique et planton - Le livre bleu de Tara Océan

Le Livre Bleu de Tara – Aux sources de la pollution plastique

téléchargeable ici en version PDF

Et en complément :

L’économie circulaire, une solution aux pollutions plastiques ? (fondationtaraocean.org)

 

 

 

Pour en savoir plus

OCEANS. LE PLASTIQUE, VRAIMENT PAS FANTASTIQUE, une série documentaire en trois parties.

 

[1] LE PLASTIQUE, TUEUR ET PERTURBATEUR EN SERIE

Il y a assez de plastique dans les océans pour faire 400 fois le tour de la Terre. Toutes les 60 secondes, 17 à 20 tonnes de déchets plastiques, soit le poids de 5 éléphants, y sont déversées. C’est un tueur en série et un perturbateur. Il cause chaque année la mort d’un million d’animaux marins et touche plus de 800 espèces. Le plastique est un fléau à éradiquer par les 3 R : réduire, réutiliser, recycler. 175 pays se sont retrouvés au Kenya, à Nairobi, en février 2022, pour ouvrir la voie à un traité international dans le cadre de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement. Un accord juridiquement contraignant est attendu pour 2024.

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[2] DU PLASTIQUE PARTOUT DANS LE MONDE

On produit et on utilise du plastique aux quatre «coins» du globe. Les déchets qui en découlent affluent en quantités variables dans l’Océan en fonction de la plus ou moins bonne gestion locale de leur collecte et de leur traitement. Dimanche 17 septembre 2022, un World Clean Up Day sera organisé un peu partout dans le monde. Qui sont les principaux pollueurs de l’océan par les plastiques et quelles sont les mesures prises à l’échelle du globe pour enrayer cette pollution ? Réponse dans la deuxième partie du dossier documentaire «Plastique, vraiment pas fantastique».

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[3] COMMENT ERADIQUER L’INQUIETANT «7e CONTINENT» ?

Seulement 9% des déchets plastiques sont recyclés dans le monde. Une multitude d’innovations ont vu le jour pour valoriser ces déchets, devenus des ressources précieuses, et pour tenter de les extraire de nos océans. Ils sont traqués jusque dans les fleuves et les rivières ou à la sortie des réseaux d’eaux pluviales. L’économie circulaire ne s’attaque pas à la racine du problème : les plastiques entretiennent la filière polluante des hydrocarbures. Des voix s’élèvent : nous devons changer de paradigmes. Le meilleur déchet plastique, qu’il soit recyclé ou non, même biosourcé, est celui qui ne sera jamais produit.

Lire

 

Un article écrit par Béatrice Mingam




Une plongée au cœur du monde végétal avec le festival La Baie des Sciences à Saint-Brieuc

Du 1er au 16 octobre, le festival La Baie des Sciences prend ses quartiers dans l’agglomération de Saint-Brieuc pour une cinquième édition. Au programme : sorties, expositions, spectacles, conférences…autour du « monde végétal ». Nous vous proposons d’écouter deux interviews audio : Francis Martin, directeur de recherche émérite à l’Inrae de Nancy, qui est venu le 4 octobre à Ploufragan donner une conférence sur les arbres, et Coralie Le Bouvier, coordinatrice au sein de l’association Le Temps des Sciences, qui organise le festival. Interviews réalisées par Françoise Ramel.

 

Francis Martin est directeur de recherche émérite du laboratoire ‘‘Interactions Arbres/Micro-organismes’’ et du Labex ‘‘ARBRE’’ de l’INRAE de Nancy. Le 4 octobre, il était à Ploufragan pour une conférence baptisée « Intelligence, sensibilité et communication chez les arbres entre faits scientifiques et contes de fées ». Françoise Ramel a pu échanger avec lui sur son domaine de recherche.

Eco-BZH · ITW Francis Martin

 

Coralie Le Bouvier est la coordinatrice de l’association Le Temps des Sciences, qui organise le festival. L’objectif de la structure est de promouvoir la culture scientifique, technique et industrielle sur le Pays de Saint Brieuc.

Eco-BZH · ITW Coralie Le Bouvier

 


La suite et la fin du festival….

Au menu des derniers jours du festival, qui s’achève dimanche 16 :

 

-Jeudi 13 octobre

14h15 : Balade nature en breton à Saint-Brieuc

18h : mini-conf : plantes et insectes, une collaboration réussie, à Saint-Brieuc

 

– Samedi 15 octobre

10h : Atelier « cuisiner des plantes sauvages comestibles » à Langueux (Complet)

15h30 : Atelier « histoire de graines », à Langueux

de 10h à 12h et de 14h à 16h : sieste musicale à l’écoute de la mélodie des plantes, à Saint-Brieuc

 

-Dimanche 16 octobre

14h à 18h : Fête pour les 5 ans du festival, à Saint-Brieuc

16h30 à 17h30 : spectacle pour enfants « petites pousses, contes des herbes folles », à Saint-Brieuc

 


Plus d’infos

https://baiedessciences.fr/

 




Sur l’Ile Callot, on tente de freiner l’invasion des Griffes de sorcière

La Griffe de sorcière est l’une des plantes invasives qui concerne la Bretagne. Elle est source de menace pour la flore locale. Afin de freiner son expansion, des chantiers d’arrachage sont organisés, comme cela a été le cas les 5 et 6 octobre sur l’Ile Callot à Carantec (29), à l’initiative de Morlaix Communauté, du Département du Finistère, de la Mairie de Carantec et du Conservatoire Botanique de Brest. Deux classes de BTS Gestion et Protection de la Nature du lycée agricole de Suscinio de Morlaix y ont participé.

Carprobotus Edilis, ou bien Carpobrotus acinaciformis. Plus communément, « Griffe de sorcière ». Cette plante grasse et rampante au nom un peu étrange est originaire d’Afrique du Sud. Elle a été introduite en Europe dès 1680, dans des jardins de Leyden en Hollande. Avec sa forme originale et ses jolies fleurs roses pourpres ou jaunes, elle a du succès auprès des jardiniers. Mais au fil du temps, la Griffe de sorcière est devenue une plante invasive. Elle prolifère sur le littoral breton, sur les espaces dunaires et les falaises notamment, ce qui constitue une menace pour la biodiversité locale, en prenant la place et en « étouffant » les espèces endémiques. Les collectivités confrontées au problème essaient de trouver alors des réponses. C’est le cas par exemple de Morlaix Communauté, confrontée à une colonie importante de Griffes de sorcière sur l’Ile Callot, à Carantec. Depuis 2018, une opération d’arrachage est ainsi organisée chaque année avec la mairie, le Conseil Départemental du Finistère, le Conservatoire Botanique National de Brest et le lycée agricole de Suscinio. « L’année dernière, 18 tonnes de plantes avaient été arrachées », précise Benjamin Urien, du service biodiversité de Morlaix Communauté. Les deux classes de BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN) du lycée de Suscinio, ont participé au chantier durant deux jours, les 5 et 6 octobre. « C’est une application de ce qu’on peut voir en cours, notamment en génie écologique », explique Suzanne, l’une des participantes. « En plus, cela peut être valorisé pour valider notre BTS ». Les plants de Griffes arrachés sont par la suite acheminés jusqu’à des bennes, avec une charrette tractée par un cheval, pour ensuite être compostés en déchetterie. «  Et les étudiants vont aussi planter des oyats, dans les espaces sensibles à l’érosion, car ils permettent de mieux maintenir en place les dunes», développe Benjamin Urien. Pour cette session 2022, ce sont ainsi 15 tonnes de plantes qui ont été arrachées de l’ïle Callot.

 

Ailleurs en Bretagne, les espèces exotiques envahissantes posent aussi problème

Hormis les Griffes de sorcière, d’autres plantes posent également problème dans la région. L’Observatoire de l’Environnement en Bretagne estimait en 2019 que sur 645 espèces non indigènes, 67 sont considérées comme « invasives avérées » et 53 comme « invasives potentielles ».

Certaines sont directement sorties des jardins et colonisent de nombreux milieux (bords de routes, littoral…) comme par exemple le Rhododendron, le Laurier-sauce, l’Herbe de la pampa, le Buddleia (arbre à papillons), le Cotonéaster… Certains secteurs de Bretagne sont concernés particulièrement par une plante : le Baccharis dans la ria d’Etel dans le Morbihan, la Jussie, le Myriophylle ou l’Elodée dans le bassin de la Vilaine, la Griffe de sorcière sur les côtes du Finistère…Des opérations d’arrachage sont régulièrement menées sur ses zones.

Certaines plantes, en plus du fait qu’elles constituent une menace pour la biodiversité locale, représentent également un danger pour l’homme. C’est le cas de l’Ambroisie, très allergène, de la Berce du caucase qui peut causer des brûlures au troisième degré lors d’un contact avec la sève combiné à la lumière, ou encore du Datura, plante toxique qui renferme des alcaloïdes et qui, si on la consomme entraîne hallucinations et intoxications.

Plus d’infos : https://bretagne-environnement.fr/liste-plantes-vasculaires-invasives-bretagne