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ESS : La coopération fait la force !

Qu’est ce que le RTES ?

Le Réseau des collectivités Territoriales pour une Economie Solidaire (RTES) est, comme son nom l’indique, un réseau de collectivités locales qui s’engagent autour d’une charte pour le développement de l’économie sociale et solidaire. Lancé il y a maintenant 11 ans par des élus, le réseau est un précurseur au sujet des politiques publiques de l’ESS. Son objectif est d’être un lieu de partage d’expériences entre des élus qui ont une délégation dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, et d’être un interlocuteur pour l’Etat dans ce domaine.

Quelles sont les missions du réseau, et quels sont les outils qu’il utilise ?

Le RTES a plusieurs missions : il contribue à l’accompagnement des élus et des techniciens oeuvrant dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, il cherche également à renforcer la place de l’ESS dans les politiques publiques.
Le réseau utilise pour ce faire plusieurs outils : une lettre d’information électronique est envoyée qui permet de faire de la veille informationnelle, et maintenir un échange entre collectivités locales. Des journées de formations sont également organisées. L’idée est ici de définir quel rôle peuvent jouer les collectivités, comment elles peuvent accompagner l’économie sociale et solidaire sur leur territoire. Nous éditons également des ouvrages, consacrés à l’utilité sociale sur le territoire par exemple.

Quel est l’objectif de la journée du 12 septembre ? Et comment va-t-elle se dérouler ?

Nous avons souhaité le 12 septembre organiser simultanément 4 journées de rencontre dans des régions de France, dont une en Bretagne, à Rennes. L’objectif est d’être dans l’échange, pour les élus et techniciens. Tous les échelons seront présents : la région, mais aussi les départements, les agglomérations, les intercommunalités, les communes…
Ce sera un grand moment d’échange entre collectivités. Il s’agira de montrer comment les collectivités territoriales peuvent coopérer ensemble sur un territoire, dans le domaine de l’ESS. Tous échangeront sur leurs pratiques, et des propositions pour une meilleure adéquation avec les politiques publiques menées devraient émerger de cette journée.
La finalité de ce temps d’échange, c’est aussi de sensibiliser les députés et les sénateurs avant le vote de la loi sur l’ESS. D’autant plus que les collectivités locales occupent peu de place dans le texte de loi. L’une de nos revendications est d’ailleurs l’inscription de l’économie sociale et solidaire dans davantage de projets de lois de développement territorial, dans différents mode de contractualisation avec l’Etat.

Que peut-on dire de l’engagement des collectivités locales pour l’économie sociale et solidaire ?

On constate que les collectivités locales s’engagent de plus en plus. L’économie sociale et soldaire est désormais prise en compte sérieusement. Avant, c’était plus compliqué, elle était considérée comme une économie de réparation, d’insertion. Mais avec la crise la donne a changée. L’économie sociale et solidaire apparaît comme une économie qui reste sur le territoire. Grâce également à la nomination d’un ministre délégué, elle est plus identifiable. Mais il n’en reste pas moins que nous sommes actuellement en période de restriction budgétaire dans les collectivités locales. Les acteurs de l’ESS sont reconnus et pris au sérieux, mais on dû mal à être soutenus financièrement. Il y a là un vrai paradoxe…

 

Une journée régionale sur l’innovation sociale à Rennes

Le 24 octobre se déroulera à Rennes une journée consacrée à l’innovation sociale en Bretagne. Baptisée "Innov’Deiz", elle est à l’initiative de la Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire de Bretagne (Cress). A travers la ville, de nombreuses animations innovantes seront programmées : labs, speed-dating, cafés-témoignages… Un prélude au mois de l’ESS qui se déroulera au moins de novembre.

Plus d’infos

www.ess-bretagne.org/actualites-rediffusees/2826-super-innovess-un-evenement-regional-l-ess-et-innovation-sociale-r.html
 

 




Une politique de com’ humoristique pour protéger l’environnement à Arradon (56)

Le groupe Eau planche donc sur la campagne, jusqu’à recevoir une proposition originale d’un photographe-graphiste, Olivier Dupont-Deslestrain : des panneaux humoristiques et décalés, qui ne laissent pas de marbre… « Que celui qui jette un papier sur cette plage soit mangé par les crabes ! » « Les chiens, les lamas et les autruches sont interdits sur la plage du 1er juin au 30 septembre ». Le ton décalé des 6 panneaux ne fait tout d’abord pas l’unanimité au sein de la commission et de la municipalité, mais progresse petit à petit dans les esprits et à force de retravail et d’allers-retours, est finalement validé.

"Les panneaux ne laissent pas indifférents"

9 panneaux sont ainsi disposés sur 5 sites emblématiques de la commune, et font sensation : « Les touristes se prennent en photos devant, les publient sur internet et sur les réseaux sociaux… », commente Dominique Pirio, adjointe à l’environnement. Victimes de leur succès, certains ont même été volés ! Devant la demande, la municipalité a édité des cartes postales dérivées des panneaux. 300 ont été vendues cet été. Malgré le trait d’humour, le message n’en demeure pas moins très sérieux. Difficile cependant d’estimer l’efficacité d’une telle campagne sur le comportement des usagers… « Une chose est sûre, les panneaux sont lus et ne laissent pas indifférents ! » conclut D. Pirio.

Contact Mairie : Arradon / 02 97 44 01 56




Oeufs : la crise couve encore !

Des centaines de milliers d’œufs. Voilà le volume détruit en août par des producteurs bretons, dans plusieurs villes de la région. Des opérations « coups de poing », par lesquelles les producteurs ont voulu faire entendre leur raz-le-bol, notamment d’une trop grande faiblesse des cours.
Des cours qui dégringolent, selon eux, du fait d’une surproduction, entraînée notamment par une nouvelle directive européenne sur le bien-être animal. Des investissements lourds ont dû être entrepris, entraînant du même coup une augmentation de la production chez certains, afin de les rentabiliser.
Combinée à une baisse de la mortalité des animaux, et la suppression des aides à l’exportation, la situation a entraîné une hausse du volume d’oeufs disponible sur le marché.
Résultat : une grosse colère des producteurs. Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, les a réunis lors d’une entrevue le 13 août à Rennes (35). Entrevue à l’issue de laquelle diverses mesures ont été annoncées, comme par exemple la création d’un guichet unique pour les éleveurs ayant des difficultés à rembourser, accroissement des vides sanitaires entre les différents lots de poules, afin de réduire mécaniquement la production…

Bio et label rouges : bonne fluidité du marché mais prix injustes

En attendant, la situation est toujours tendue. Si les éleveurs apprécient les efforts réalisés, ils se laissent un délai pour juger de la descente du cours de l’oeuf. Si tel n’est pas le cas, ils promettent de nouvelles actions.
La Confédération Paysanne dénonce quant à elle « une fuite en avant comme solution d’avenir ». Du côté de la distribution de productions alternatives d’oeufs (label rouge ou biologiques), Denis Paturel, gérant de l’entreprise Agri Bio Europe, n’est guère optimiste. « On va laisser passer 2013 comme ça, on ne gagnera pas d’argent. Je n’ai pas changé la rémunération de nos producteurs, pour qu’ils puissent réaliser les mêmes marges qu’avant », avoue-t-il. « Si la fluidité du marché, pour nous en bio ou en label rouge, n’est pas mauvaise, les prix pratiqués ne sont pas justes non plus pour nous, car nous sommes traités au même titre que les œufs conventionnels. C’est bien toute la filière qui trinque », estime-t-il. « Si rien ne change, avertit l’industriel, 2014 va être une très mauvaise année », espérant une salvatrice revalorisation des prix.

 

Plus d’infos

www.agrobioeurope.fr/




La recette. Gâteau sandwich à la scandinave.

Ingrédients : Pour 3 grosses ou 6 portions

-12 tranches de pain de mie complet (sans croûte si possible)
-150 ml de crème de soja liquide
-150 ml de yaourt de soja (= 6 cuil. Soupe bombées)
-2 cuil. soupe d’huile d’olive
-1 cuil café de moutarde
-3 cuil. Soupe de persil haché
-2 cuil. Soupe d’aneth haché
-1 cuil soupe de ciboulette hachée
-sel, poivre

Garniture suggérée :

-30 gr de graines de tournesol grillées à sec
-1 petite poignée de jeunes feuilles d’épinards
-1 avocat
-1 filet de jus de citron
-algues paillettes ou 2 feuilles d’algue nori
-½ concombre
-5 radis
-1 cuil. Soupe de câpres

 

Préparation

-A L’aide d’un couteau, retirer les croûtes des tranches de pain de mie.
-Dans un bol, préparer la sauce en mélangeant la crème de soja, le yaourt, l’huile d’olive et la moutarde. Assaisonner selon goût.
-Couper la pulpe de l’avocat en morceaux : l’arroser avec jus de citron pour qu’il ne noircisse pas.
-Ciseler finement les feuilles de nori. Trancher le concombre et les radis.

Rez-de-chaussée :

-Sur un plat long, aligner trois tranches de pain de mie.
-Napper de sauce.
-Garnir avec tranches de concombre, avocat, nori, graines de tournesol et aneth.
-Couvrir avec 3 tranches de pain de mie.

1er étage :

-Napper à nouveau de sauce.
-Garnir avec tranches de radis, feuilles d’épinards, nori, graines de tournesol et ciboulette.
-Couvrir avec 3 tranches de pain de mie.

2ème étage :

-Napper de sauce.
-Garnir avec tranches de concombre, câpres, nori, graines de tournesol et aneth.
-Couvrir une dernière fois avec 3 tranches de pain de mie et égaliser les bords du gâteau au couteau.
-Nappez toute la surface de sauce.

Décorer le dessus avec le reste de garniture et les côtés avec le persil hâché.




Un drive pour des produits locaux

Cela fait presque un an que l’idée d’un drive de produits locaux a germé dans la tête de Gwenaël De Kersabiec. Ce logisticien, qui souhaitait lancer sa propre affaire a eu le déclic « lorsqu’un premier drive fermier s’est ouvert près de Bordeaux, à l’initiative de la chambre d’agriculture » , précise-t-il.
Après une étude de marché, il choisi de s’installer dans une ville du Grand Ouest, à Vannes plus précisément, au sein de la Zone du Prat, en périphérie de la ville. Un endroit idéal pour toucher avant tout « un public citadin, prêt à consommer des produits locaux issus de circuits courts, mais qui n’a pas forcément les bons plans pour le faire, contrairement aux ruraux », commente Gwénaël de Kersabiec.

500 références issues d’une cinquantaine de producteurs

Le consommateur pourra passer commande en ligne, sur un site dédié, et ainsi s’approvisionner avec plus de 500 produits locaux et de saison (viande, fruits, légumes, épicerie, crèmerie…), dont certains issus de l’agriculture biologique. « Je vais travailler avec une cinquantaine de producteurs », déclare Gwénaël de Kersabiec. « Tous sont du coin. Si je ne trouve pas un produit que je cherche dans le Morbihan, je vais voir dans les départements limitrophes, mais pas au-delà », poursuit-il.
« L’essentiel pour moi est de proposer des denrées de qualité, à un prix abordable, de proposer une offre de produits de saison, de revenir à des choses plus simples, plus saines ! »
, explique-t-il.

Tout en offrant aux consommateurs des plages horaires assez larges. « Par rapport aux autres types de vente en circuits courts, le drive offre une certaine souplesse car il sera ouvert tous les jours de la semaine, sauf le mardi », affirme Gwénaël de Kersabiec, qui ne voit aucun paradoxe à utiliser le concept de drive, très en vogue dans la grande distribution. « On ne sera pas du tout sur le même rythme, ni les mêmes volumes » assure-t-il . Une alternative qui permettra peut-être à ceux qui hésitent encore de se laisser tenter par le local…

 

Plus d’infos

saisonsdici.wordpress.com/




Conversion en bio : « J’ai préféré attendre, malgré la prime conversion et une bonne valorisation »

Pourquoi avoir fait le choix de la conversion ?

J’ai pris la décision de convertir mon système à la bio en avril 2006. J’avais déjà été en système herbager les deux premières années de mon installation. Puis, j’étais resté proche du bio avec un système maïs et herbe. J’utilisais un compost certifié bio pour assurer mes rendements. Il est provenait de ma commune, Naizin, et était issu de lisier de porc et de déchets verts. Cela m’évitait d’être totalement autonome.
La raison majeure de ma conversion à la bio, c’est le pulvé. Je ne supportais pas de l’utiliser. Finalement, on ne sait pas ce qu’il y a dedans. Avant l’entrée en conversion, je n’utilisais déjà pas d’engrais chimiques. J’ai toujours eu horreur des traitements et je les maîtrisais mal. Il m’est arrivé une fois de traiter une parcelle à cause du rumex. Mais quand j’ai vu l’effet que cela avait eu sur l’herbe… cela m’a ôté l’envie de recommencer.
Pour la bio, je m’étais déjà posé des questions au moment des CTE. Mais je ne me sentais pas encore au point techniquement. Même s’il y avait la prime et une bonne valorisation, j’ai préféré attendre.
Aujourd’hui, je me sens en harmonie avec moi-même. Moi qui suis assez indépendant, je ne suis plus sous la dépendance de techniciens qui me disent comment je dois faire. Surtout, il y a moins de traitements dans les champs et aussi sur les animaux.

 

Comment ont évolué vos résultats techniques et économiques et en êtes-vous satisfaits de cette évolution ?

Oui, je suis content. Mais, je dis toujours « peut mieux faire ». En fait, ça n’a pas beaucoup changé pour moi. Avant j’étais à environ à 40% de rapport entre EBE et production et aujourd’hui je suis plutôt aux alentours de 50%. Et puis, je tournais déjà aux alentours de 5000 litres par vache. Ce qui, pour moi, n’est pas trop élevé. J’aimerais bien remonter à 6000 litres pour dégager plus de revenu et travailler moins ou bien pour embaucher.
Au niveau technique, je peux aussi m’améliorer car je ne suis pas très bon en rotation des cultures et, du coup, j’ai un souci avec le parasitisme des génisses de moins de 1 an. Il faut toujours que je surveille les taux de leucocytes et il y a aussi des mammites. Pourtant les Montbéliardes sont moins fragiles que les Holstein.
Depuis ma conversion, j’ai déjà fait appel à un groupement d’employeurs pour un quart temps salarié. Avec le prix du lait en non bio, ça n’aurait pas été possible, car financièrement ça ne serait pas passé. Je peux aussi mieux valoriser mes vaches de réforme en bio et gagner 1 euros de plus à l’hectare : ce qui fait presque 250 euros par animal.

 

Comment avez-vous vécu la baisse des rendements sur votre exploitation ?

J’avais déjà désintensifié une fois. A l’époque, les techniciens ne me donnaient pas 5 ans. Et puis, par ici, quand tu es à 5000 litres ou moins, on te prend pour un rigolo qui ne sait pas travailler. Le regard des autres n’est pas d’ailleurs pas toujours facile.
Pour le passage en bio, j’ai fait en sorte que la baisse de rendement ne soit pas supérieure à 20 ou 30%. Cela a été possible parce que j’ai pu m’agrandir. Et c’est aussi cela, d’ailleurs, qui m’a décidé à partir. J’avais 4 nouveaux hectares. Avec ça, je me suis dit que j’allais stabiliser mon système fourrager. Je pouvais aussi descendre à 200 000 litres mais sans partir en vacances. 
Aujourd’hui, je fais entre 200 et 300 000 litres et quand le prix suit, ce n’est pas un problème.

 

Quels conseils/astuces donneriez-vous à un candidat à la conversion ?

Pour partir et ne pas avoir trop de changements d’un coup, je dirais qu’il faut déjà avoir pas mal d’herbe. Quasiment 80%. Et puis, il faut se préparer pendant pas mal de temps avant d’entamer la conversion. Il ne faut pas non plus avoir peur d’avoir quelques mauvaises herbes dans ses parcelles, surtout en été et en juillet.

 

Comment votre temps de travail a-t-il été impacté par la conversion ?

Je peux dire que je travaille plus qu’avant. Je passe entre une demie heure et 1 heure de plus chaque jour. Il y a le suivi des pâturages. Car tout cela se fait plus dans la pratique. Et puis, je suis plus appliqué. Je suis plus minutieux sur certaines choses. Je vais m’arrêter donner à boire à un veau. Je suis plus attentif. Avant de passer en bio, mes bêtes étaient en système de libre service. Aujourd’hui, je suis passé en distribution. Et puis je les rentre plus souvent la nuit qu’avant. En 2008, je les ai rentrées 12 fois et une vingtaine en 2009.
Pour finir, j’ai aussi une personne qui vient maintenant travailler 30 jours par an.

 

Comment vous êtes-vous armés pour la maîtrise des adventices ?

La maîtrise technique est importante à partir du 15 juin quand il faut gérer les stocks sur pied et la croissance des mauvaises herbes. En plus, chaque année est différente et la gestion de l’herbe et plus compliquée que celle du maïs. J’ai plutôt tendance à me former sur le tas qu’en groupe.
Aujourd’hui, il m’arrive de mettre du sel sur les chardons, à la main, pied par pied. Sinon, je les coupe quand il pleut. J’utilise aussi un girobroyeur. Je coupe assez haut pour ne pas abîmer le trèfle et assurer la repousse.
Finalement, il faut quasiment deux mois de pâturage d’avance, donc j’essaie d’avoir pas mal de trèfle et dans les pâtures.
En théorie, l’alternance fauche et pâturage pourrait aussi être une solution. Mais pour cela, il faudrait que j’aie un parcellaire plus groupé autour du bâtiment.
 

 

Le ZOOM technique : Quel a été pour vous le point technique le plus important à maîtriser en bio ?

La santé sanitaire du troupeau et le choix de la race :
Quand tu es en conventionnel, tu peux davantage traiter ton animal. Au tarissement, par exemple. En bio, il faut choisir le bon moment pour faire le traitement. C’est vrai que depuis que je suis en bio, j’ai plus de leucocytes.
Avant de démarrer, j’ai commencé à mettre plus de Montbéliardes dans le troupeau de mes parents qui avaient des Holstein. La Montbéliarde est moins productive mais elle est aussi moins fragile. Elle est plus rustique et plus résistante. Les petites musclées, elles ne sont jamais malades et elles ne font même pas de mammites. Et puis je trouve qu’il y a une meilleure facilité de vêlage, ce qui est aussi important.

 

Textes : Virginie Jourdan (FRAB) pour SymBIOse
Illustrations : Matthieu Chanel (Agrobio35)

 

 

Plus d’infos

www.agrobio-bretagne.org/