1

L’aménagement du territoire en débat à Silfiac (56)

Pouvez-vous présenter le cycle « transition » proposé par l’Institut ?

L’institut de Silfiac a travaillé durant 3 ans autour de thèmes traités de façon ponctuelle. Nous avons alors décidé de passer à la vitesse supérieure, et d’organiser des journées autour d’une thématique fédératrice. Il nous semblait que le public qui assistait aux journées d’échanges avait pour dénominateur commun la volonté de changer de modèle. Un cycle axé sur la transition nous a alors semblé tout indiqué. Le modèle actuel est train de s’écrouler, une transition est nécessaire, d’autant que des limites écologiques ont été atteintes : le climat est bouleversé, la biodiversité est en danger, les terres agricoles sont de plus en plus gaspillées…les inégalités sont de plus en plus présentes : inégalités sociales, territoires abandonnés, faim dans le monde…Un changement est nécessaire. C’est notamment tout ce questionnement que nous aborderons tout au long du cycle « transition ».

Après une journée intitulée « réussir la transition par le développement durable et solidaire » et une autre dédiée à la biodiversité en danger et ses enjeux en Bretagne, quel est le programme de ce nouveau rendez-vous ?

Les échanges de la journée de samedi porteront sur la question suivante : « Quels aménagements respectueux des hommes et des territoires en Bretagne ? ». Nous avons choisi 3 axes de travail atour des constatations suivantes, qui seront au cœur des débats : une certaine fixation des inégalités sur les territoires ; un mouvement de retour au local; et l’attente du retour à la « croissance », occasion pour certains de recourir à un « business vert ». Toutes ces problématiques seront débattues par les intervenants présents. Des expérimentations en cours seront également mises en avant.

Peut-on dire que l’objectif de ces journées de l’institut est de « mobiliser pour garder espoir » ?

Oui, tout à fait. Nous sommes en quelque sorte dans le « REV », c’est à dire « résister », « expérimenter », et « vision ». Ces temps forts sont des moments d’arrêts dans des problématiques un peu lourdes, pour sortir la tête de l’eau, en ayant des références, pour avoir une vision d’ensemble et pour valoriser des actions.

 
Plus d’infos

http://institutdesilfiac.org/




Un circuit pour les fontaines et lavoirs à Morlaix

Inauguré en septembre 2013, le circuit des lavoirs dans Morlaix propose aux visiteurs, habitants et touristes, de découvrir six fontaines, lavoirs ou mares d’eau douce de la ville. Pour le réaliser, la Ville de Morlaix a fait appel à l’association ART (Association Recherche Travail) et à Bretagne Vivante. La structure travaille par ailleurs auprès de la ville sur d’autres projets, tels que l’installation de ruches sur un terrain municipal, ou la gestion du verger conservatoire de la vallée de Ty Dour. Concernant les lavoirs et fontaines, Bretagne Vivante a été plus spécifiquement chargée d’assurer la protection de ces lieux en tant que sites de reproduction pour de nombreux invertébrés, et salamandres, tritons, et crapauds communs. «  Ce patrimoine a été mis en valeur par une série de panneaux dont le contenu a été préparé par l’association, soulignant l’intérêt naturaliste et patrimonial des lavoirs et fontaines de la ville. Des bénévoles aidés par des riverains se sont répartis le suivi des sites. », explique François De Beaulieu, naturaliste et administrateur de l’association. « Morlaix est une ville parsemée de vieux jardins, de parcs, de sources, de lavoirs et de fontaines. C’est un milieu favorable pour la petite faune sauvage dès lors que l’on tient compte de sa présence. », poursuit-il.

 
Salamandre, tritons palmés et crapauds accoucheurs

 

Ces lavoirs et fontaines, patrimoine de la ville, sont, selon François De Beaulieu, « les témoins de la vie quotidienne à Morlaix au cours des siècles passés et, parfois, même, de l’histoire (fontaine des Anglais) ou des traditions populaires (Fontaine-au-Lait) ». Aujourd’hui, ils accueillent une biodiversité particulièrement, qui demande à être protégée. « Depuis les années 1960, les lavoirs ont été abandonnés par les laveuses. Ils ont progressivement été colonisés par de nombreuses espèces qui étaient présentes à proximité. Aujourd’hui, ils accueillent des amphibiens qui viennent s’y reproduire (salamandre, triton palmé, crapaud commun et crapaud accoucheur, tous protégés par la loi) mais aussi de petits invertébrés (crustacés, vers, escargots aquatiques, larves d’éphémères ou de libellules) et des plantes, en particulier des mousses et des fougères. », poursuit François de Beaulieu. « C’est pourquoi, dans le cadre de la convention signée par Bretagne Vivante ‒ SEPNB avec la ville de Morlaix, il a été prévu que l’association de protection de la nature assurerait un suivi des lavoirs et apporterait son conseil pour toute opération les concernant. C’est ainsi que de petites rampes facilitant la circulation des amphibiens et des seuils pour conserver un bon niveau d’eau ont été réalisés. », explique-t-il. Et plus largement, la Ville, l’association et ses naturalistes, invitent le public à s’informer sur ce patrimoine lié à l’eau, et à contribuer au maintien de la richesse de sa biodiversité. « Tout le monde peut participer à la protection de la vie sauvage en ville en créant de petites mares et des abris dans les jardins, en évitant les traitements agressifs, en ne jetant rien dans les lavoirs et les fontaines, en signalant ses découvertes aux associations. », indique ainsi François De Beaulieu.

 

                      




A Brocéliande, l’avenir se réfléchit avec les citoyens

Pouvez-vous présenter en quelques mots le territoire du Pays de Brocéliande ? Ce qui le caractérise, ses atouts, contraintes…

Aujourd’hui, ce sont 70000 habitants qui vivent sur le territoire du Pays de Brocéliande, motivés par différents atouts : patrimoine, tourisme, économie, culture, services, proximité de Rennes et d’axes routiers principaux, etc…
Demain, avec la période de transition que nous vivons, le territoire aura changé de visage, du fait notamment de l’explosion démographique annoncée (à l’horizon 2040, +25% de croissance démographique prévue, la plus forte des pays bretons) et le vieillissement de la population ; la mutation économique entraînée par le déclin de certains secteurs et la question sous-jacente de la réorientation des emplois et de l’insertion professionnelle, ainsi que le renforcement de l’offre et des services touristiques autour d’une destination de la Bretagne intérieure.

En quoi consiste exactement l’initiative « Brocéliande Terre d’Idées » ? Qui en a eu l’idée ?

Nous avons souhaité nous adresser aux habitants du territoire, via différentes interrogations : dans quel environnement voulez-vous vivre ?… Comment imaginez-vous l’avenir sur le territoire de Brocéliande? … Quelles sont les richesses actuelles du territoire qui permettent de construire votre futur ? …
Ces questions s’adressent aux habitants du Pays de Brocéliande et sont à la base du lancement de Brocéliande Terre d’idées par les structures du Pays, afin de réfléchir à l’avenir de notre territoire en impliquant les habitants dans une démarche participative innovante, en écho aux travaux de prospective territoriale déjà initiés par le Conseil de développement.
Cette manifestation est organisée et relayée par un certains nombre d’ambassadeurs : l’équipe du Pays de Brocéliande, des citoyens, des bénévoles d’associations, mais aussi des membres des instances de Pays, des étudiants…

Quel est son objectif ?

L’objectif, avec cette démarche, est d’imaginer ensemble l’avenir du territoire. Nous voulons partager des idées, des projets existants ou à venir de porteur de projets avec les habitants dans un moment convivial.

Comment cela va se dérouler exactement ? Et sur combien se temps ?

L’opération va se dérouler en deux temps. Le vendredi 4 octobre à partir de 16 h est organisé un moment d’échanges entre les porteurs de projets et les personnes intéressées pour « booster » leur idée (professionnels de l’accompagnement, étudiants, ambassadeurs, etc.).
Le lendemain, le samedi 5 octobre, dès 9h, combinera des temps de travail pour poursuivre l’accompagnement des « porteurs d’idées » et des animations pour imaginer l’avenir de Brocéliande dans une ambiance que nous voulons à la fois conviviale et participative.

A quoi cette opération va-t-elle donner lieu ?

Brocéliande Terre d’Idées va se poursuivre avec plusieurs rencontres, dans les prochains mois, entre les ambassadeurs et les porteurs de projets accompagnés par des étudiants. En effet, dans le cadre de cet événement, des étudiants de diverses écoles rennaises (Ecole des Métiers de l’Environnement, INSA Rennes, IEP Rennes, IAE-IGR, Université Rennes 1, IUT Rennes…) et de Brocéliande sont invités à participer à la réflexion autour des porteurs de projets afin d’apporter leur regard neuf extérieur mais aussi pour faire des projets en lice des sujets d’étude tout au long de leur année scolaire.
Cet événement marquera aussi le lancement d’une réflexion collective pour améliorer l’accompagnement des idées et projets émergents sur le territoire de Brocéliande.

 

Plus d’infos

www.pays-broceliande.com/accueil




La recette. Velouté de potimarron accompagné de sa mousse de Shiitake

Pour 4 personnes

 

Ingrédients 

-1 kg de potimarrons
-3 pommes
-10cl de crème fraiche
-150gr de lardons
-200gr de Shitaké
-1 œuf
-Gingembre, sel et poivre

 

Préparation

-Laver les potimarrons et les pommes, les vider, les éplucher et les couper en morceaux
(Mettre de côté 1 pomme et un peu et 100gr de potimarron)

-Cuire les potimarrons et les pommes à la vapeur en mettant du gingembre dans l’eau de cuisson.

-Pendant ce temps, couper la pomme et les 100gr de potimarron en petit dés et les faire revenir à la poêle.

-Cuire le lardon et les faire sauter avec les Shiitake.

-Mixer les potimarrons et les pommes en y ajoutant de l’eau afin d’obtenir un velouté un peu épais.

-Fouetter la liaison œufs et crème et l’ajouter dans le velouté, mélanger et assaisonné selon votre goût.

-Mixer les Shiitake avec les lardons (en mettre quelques lardons de cotés), placé dans le siphon afin d’obtenir une mousse.

-Servir le velouté dans une assiette creuse, parsemé avec les dés de pommes et potimarrons, les lardons accompagné avec la mousse de Shiitake

-Servir et déguster…

 

Plus d’infos

www.lechatbiotte.com

 




A Fribourg, l’éco-quartier donne des idées aux bretons

 

L’éco-quartier Vauban a été lancé en 1993, par la ville de Fribourg. Il se situe à moins de 3 kilomètres du centre-ville, sur l’emplacement d’une ancienne caserne française, d’où son nom . Il est desservi par une ligne de tram, et les voitures y sont minoritaires. De larges pistes cyclables y sont également aménagées, ce qui fait que le vélo est un moyen de locomotion particulièrement utilisé.
Des lieux de partage et de rassemblement y sont également présents, tout comme de nombreuses aires de jeux pour enfants, des laveries collectives sont mises à la disposition des riverains, le tout dans un environnement très végétalisé.
Les habitations sont bien souvent équipées de panneaux solaires, et suivent les règles de construction écologiques. « Cet éco-quartier va loin dans le processus puisqu’en plus de l’impact environnemental, il prend en compte un tas de facteurs au niveau social » estime Estelle Houbron, du réseau Bruded, chargée de mission pour le Finistère et le Morbihan.

L’habitat collectif n’est pas -encore- entré dans les moeurs

Selon elle, en France, on ne va pas si loin dans la démarche. Alors que dans le quartier Vauban, à Fribourg en Allemagne, on met à la disposition des riverains, une chambre d’amis ou un studio, en France, cette forme d’habitat groupé peine à entrer dans le mœurs. « Cela ne plaît pas, on a peur des détérioration de l’espace commun, on ne prend pas le temps d’élaborer un planning…ce n’est pas encore dans les mentalités, mais cela peut évoluer avec les nouvelles générations », explique Estelle Houbron. Les communes du réseau Bruded optent de plus en plus souvent pour une taille de terrain réduite, même sur des petites communes. « Par exemple, à Botmeur, dans les Monts d’Arrée, qui comptait 224 habitants en 2010, la commune a pour projet de créer un bourg avec des espaces communs, pas forcément séparés des espaces publics, où les recoins, les venelles, offrent des espaces confinés » souligne Estelle Houbron. Autre exemple : la ville de Saint-Nolff, dans le Morbihan. Les venelles courbées et les maisons non alignées sont visuellement plus agréables et offrent des espaces d’intimité dans l’espace public.

Le schéma classique en perdition?

Pour Estelle Houbron, si les initiatives d’éco-quartier vont plus ou moins loin selon les communes du réseau Bruded , l’envie de sortir du lotissement groupé est ferme. « Sur les 25 communes membres de Bruded dans le Finistère, 16 ont des projets de lotissements avec des terrains plus petits, et réfléchissent sur des déplacements doux et des maisons éco-conçues ». Autre chose. A Möellan-sur-Mer par exemple, la commune projette de densifier le bourg tout en proposant des espaces piétons et des espaces verts.

Des initiatives bretonnes réjouissantes

Même si le quartier Vauban de Fribourg est un exemple pour l’élaboration des éco-quartiers, le contexte urbain, économique et social dans lequel il s’est développé reste différent des structures bretonnes. Fribourg est une agglomération, on se rend à Vauban en tramway… En Bretagne, seules les villes comme Rennes ou Quimper ont la densité de logement suffisante pour rendre de tels investissements rentables. Ceci étant, il y a des idées à retenir de Vauban, et nous avons toutes les raisons de se réjouir des initiatives bretonnes pour élaborer des zones d’habitations passives et vertes.

 

 

Plus d’infos:

http://www.bruded.org

 




Bio-raffinerie d’algues à Plouenan (29): opportunité ou dérive ?

Cette usine dite de bio-raffinerie transforme des algues pour l’alimentation humaine et animale, et pour produire des engrais. Inaugurée le 9 septembre dernier, elle est installée à Plouenan (29) dans l’ancien site industriel de la Compagnie Bretonne de l’Artichaut (CBA). Lavage, cracking, séparation des éléments, extraction moléculaire, hydrolyse de protéines… Cette filiale de la Sica récolte algues rouges, brunes, mais aussi les algues vertes, afin de les valoriser sous un projet baptisé Ulvans. C’est là que le bât blesse.

Utiliser les algues vertes, soit. Mais il ne faudrait pas se réjouir de leur prétendu potentiel économique, en oubliant qu’elles sont nées d’un problème environnemental grave, selon Arnaud Clugery, coordinateur régional de l’action associative d’Eau et Rivières de Bretagne. Pour ce militant associatif,  « il y a tout d’abord un abus de langage à utiliser le préfixe « bio » (pour bio-raffinerie ndlr), en désignant les industries nouvelles et tout ce qui a trait au vivant : c’est le déguisement d’une réalité environnementale grave. Ce raffinage d’algues est une filière qui est notamment basée sur la récolte des algues vertes, alors qu’on cherche à les faire disparaître ! ».

La proportion inconnue d’algues vertes

Une fois récoltées, les algues sont stockées et conditionnées dans les 1200 m2 du bâtiment. Cette étape bouclée, elles sont envoyées à Bréhan (56), où elles seront transformées, soit en protéines alimentaires, soit en engrais exportés vers des marchés porteurs comme la Chine, la Russie ou encore l’Asie du Sud Est.
Considérée comme « une première mondiale », selon Hervé Balusson, le PD-G d’Olmix, et principal partenaire financier de ce projet, l’usine pourra traiter 15 000 tonnes d’algues par an. Nous ne parvenons pas à connaître la part d’algues vertes comprise dans ces 15 000 tonnes traitées, malgré nos tentatives pour contacter le groupe Olmix, ou encore la Sica. Impossible donc, de préciser ce point. Reste que pour Arnaud Clugery « Un tel projet qui se présente dans la durée et la pérennité, et dont la ressource s’avère un problème environnemental, est illégitime et malhonnête intellectuellement. »

Des atouts séduisants…

Selon le Pôle Mer Bretagne de Brest, les protéines végétales extraites de ces algues vertes pourraient remplacer les protéines animales utilisées dans l’alimentation animale et l’élevage aquacole. Autre éclairage : le projet Ulvans devrait aider au « développement de solutions phytopharmaceutiques qui remplaceront progressivement les herbicides, insecticides et fongicides par des produits naturels, issus de matières algales. » Ce serait aussi une aubaine pour le secteur de la santé animale, en substituant les molécules biosourcées aux molécules chimiques, bénéfiques notamment pour le développement des défenses immunitaires.
« Nous ne nous opposons pas au développement de la filière des algues en Bretagne, se défend Arnaud Clugery. Nous avons peur qu’on finisse par se réjouir de l’existence des algues vertes, sous un prétexte économique », déplore-t-il.

Une filière créatrice d’emploi ?

En outre, pour faire tourner la boutique, l’usine vient de créer 25 emplois et projette de doubler ce chiffre d’ici à deux ans. Sur ce point, Arnaud Clugery est catégorique : « même si des emplois sont crées dans la bio-raffinerie, cela ne compensera jamais la perte d’emplois causée par la prolifération d’algues vertes dans d’autres domaines comme la conchyliculture, le tourisme ou encore la pêche. La priorité est de les faire disparaître. » Et non d’en faire le moteur d’une économie potentielle ?

En quête d’étude globale….

Pour Alain Menesguen, chercheur à l’Ifremer, « Les marées vertes pointent une pollution qui révèle les fuites d’azote de l’agriculture intensive. Il faut les diminuer en bassin versant. Or, aucun document ne prouve la valeur ajoutée des algues vertes, nous ne savons rien du potentiel économique de ces ressources. 15 000 tonnes sont traitées par l’usine, cela représente de toute façon une partie très mince du total des algues vertes présentes sur les côtes bretonnes chaque année. »

Côté impact environnemental, le conseil de gestion du parc marin d’Iroise a effectué des études quant au ramassage des algues vertes sur les plages, sous l’impulsion de l’État. Et en Baie de Douarnenez, des tests de plusieurs types de ramassages ont été effectués en 2010 et 2011. Dans la rade de Brest, c’est  BMO (Brest métropole Océane ndlr) qui a lancé des études d’impacts sur le ramassage en mer. Quant au ramassage des algues rouges et brunes, qui seront également traitées par la bio-raffinerie, aucune étude d’impact n’est pour l’instant accessible. 

 

Plus d’infos

http://www.pole-mer-bretagne.com/ulvans-valoriser-les-algues-vertes-pour-la-nutrition-et-la-sante-animale.php

www.eau-et-rivieres.asso.fr

wwz.ifremer.fr/institut

 

 

 

           

.