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Innov’Deiz, une journée en faveur de l’innovation sociale bretonne

En quoi consiste Innov’Deiz exactement ?

Innov’Deiz est une grande journée dédiée à l’innovation sociale en Bretagne. Elle est portée par la Cress Bretagne, mais d’autres acteurs interviennent également, tels Bretagne Développement Innovation (BDI), des universités … L’idée est de donner carte blanche aux acteurs de l’économie sociale et solidaire pour qu’ils montrent leurs actions dans le domaine de l’innovation sociale. Nous avons dégagé un certain nombre de thématiques (circuits courts, économie circulaire, participation citoyenne, finances…) et avons proposé aux acteurs volontaires d’animer eux-mêmes et de rechercher les intervenants pour un « labo de l’ess », des ateliers où ils ont carte blanche.

Quel est l’objectif de cette journée ?

La volonté, avec Innov’Deiz, est de mettre en lumière les acteurs et les actions de l’innovation sociale. Nous avons recensé plus d’une centaine d’actions. L’idée est de montrer qui fait quoi, et comment. Sans oublier la mise en réseau des acteurs, les échanges entre les différentes structures…

Quel en est le déroulement ?

La journée va démarrer par une pleinière, où sera présentée une vidéo réalisée par le ministère de l’économie, mettant en avant des acteurs de l’ESS en Bretagne, ainsi qu’une cartographie de BDI, qui permettra de situer les innovations sociales de la région. Ensuite, plusieurs « labos » seront organisés, tous éparpillés dans la ville de Rennes, dans des lieux conviviaux comme des cafés, restaurants, locaux associatifs…Un déjeuner-réseautage aura lieu le midi, afin de permettre à tous les acteurs de se rencontrer et d’échanger. Les « labos » reprendront l’après-midi, avant une séance de clôture et de restitution des travaux, qui sera ludique et vivante. Enfin, une disco-soupe (soupe participative réalisée à partir de légumes mis au rebut, ndlr) est organisée en fin de journée.

Quelles pourront être les suites données à cette journée ?

La journée est l’occasion de lancer le mois de l’économie sociale et solidaire en Bretagne. Innov’Deiz, de par le rassemblement des acteurs de l’innovation sociale, pourrait créer une dynamique sur le territoire. Même si on ne peut pas savoir ce qu’il adviendra, il y aura forcément des suites à cette journée d’échanges et de rencontres.

 

Plus d’infos et programme détaillé

www.ess-bretagne.org/ess-innovation/2867-innovdeiz-linnovation-sociale-a-rennes-le-24-octobre.html

 




Ubapar : 30 ans d’actions en territoire rural

Qu’est ce que l’Ubapar ?

L’Ubapar, né il y a 30 ans, est un réseau qui fédère pas moins de 60 associations dans la région, c’est à dire dans les 5 départements de la Bretagne historique. Ce qui lie toutes ces structures est la volonté de développer les territoires ruraux bretons. Il y a une vraie diversité dans toutes ces associations : certaines ont une cinquantaine de salariés, d’autres seulement des bénévoles. Mais toutes, qu’elles oeuvrent dans les domaines de la jeunesse, de la culture, du développement durable, des loisirs, des langues gallèse ou bretonne, sont très attachées au développement de leur territoire.

Quel est l’objectif de ce réseau ?

Nous soutenons les actions de ces associations, et avons un rôle de coordination. L’Ubapar a ainsi mis en place différentes commissions, ateliers d’échanges, pour des associations qui ne sont pas forcément voisines sur un même territoire mais ont vocation à travailler ensemble. On apporte aussi un soutien technique, lors de montage de projets par exemple, ou encore de recherches de financement.

Vous fêtez les 30 ans du réseau cette année, lors d’une journée spéciale aujourd’hui samedi. Quel en est le programme ?

L’objectif de cette journée, qui est ouverte à tous, est de faire se rencontrer les membres du réseau, car toutes les structures ne se connaissent pas forcément. Ce sera un grand temps de rencontres et d’échanges.
Le matin, un temps de réflexion est organisé en compagnie de Jean Horgue-Debat, sociologue spécialiste de la question des milieux ruraux et des services publics dans ces territoires. Il y aura aussi une table-ronde sur le rôle des associations dans la réforme des rythmes scolaires.
L’après-midi, place aux animations avec des jeux buissonniers, un forum sur les outils pédagogiques élaborés par différentes associations (CPIE, Centre Forêt-Bocage, sac à dos « sortir dehors » élaboré par l’Ubapar…)…L’idée est vraiment de découvrir la richesse du réseau et ses actions, dans une ambiance conviviale.

 

Plus d’infos

www.ubapar.org




Agroalimentaire breton : la mobilisation continue

A la suite d’une réunion ministérielle organisée en urgence mercredi, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé plusieurs mesures pour aider le secteur agroalimentaire breton en souffrance. Le gouvernement s’est ainsi engagé « à ce que l’Etat, aux côtés de la région, des collectivités locales et des acteurs économiques, aide la Bretagne à surmonter ses difficultés actuelles et à préparer son avenir économique et social. ». Quinze millions d’euros devraient ainsi être débloqués pour aider les entreprises agroalimentaires. Les salariés se verront également proposer entre autre un « contrat de sécurisation professionnelle » renforcé, et le maintien durant un an de la quasi-totalité du salaire net mensuel. Un plan d’avenir pour le secteur sera mis en place, qui s’appuiera sur « des mesures pour les filières agricoles et porcines », sur « le développement de la méthanisation » et « sur une simplification réglementaire des installations classées pour la protection de l’environnement », le tout pour « donner les moyens à l’ensemble des entreprises agricoles et des industries agroalimentaires de se moderniser et de retrouver de la compétitivité, tant sur le plan économique qu’environnemental, pour recréer de la valeur ajoutée et des emplois ».

« Pour une véritable stratégie de filière dans l’agroalimentaire breton »

Ces annonces ne font pas l’unanimité. « Les mesures sont dérisoires », a ainsi lancée l’association « Produit en Bretagne ». « Le gouvernement se moque des besogneux ! » tonne la FDSEA du Finistère. « Le décalage entre les solutions proposées et la gravité de la situation actuelle et à venir en Bretagne est insupportable : cela revient à mettre un pansement sur une jambe de bois ! », affirme le syndicat dans un communiqué. Le syndicat Force Ouvrière, et notamment les délégués bretons, «  réclament une véritable stratégie de filière dans le secteur agroalimentaire menée par des pouvoirs publics et des acteurs économiques responsables. ». Tandis que pour Europe Ecologie Les Verts – Bretagne, « ces mesures sont des mesures minimales dans la situation douloureuse où se trouvent les salarié-es et leur famille. » L’attente et les inquiétudes semblent demeurer…D’autant que la polémique sur l’écotaxe fait toujours rage, et que Jean-Marc Ayrault n’a pas annoncé de report ou d’annulation. Le Président du Conseil Général du Finistère a d’ailleurs annoncé qu’il allait demander un « moratoire » sur sa mise en œuvre.
En attendant, les salariés de Gad, l’abattoir de Lampaul-Guimillau (29) particulièrement touché par les suppressions d’emplois, restent mobilisés, tout comme ceux de Marine Harvest Kritsen à Poullaouen (29) et de Tilly-Sabco à Guerlesquin. Après le pont routier de Morlaix, ils occupent aujourd’hui vendredi le Pont de l’Iroise à Brest. Et une nouvelle mobilisation contre l’écotaxe est également prévue samedi dans le Finistère.

 

La CCI de Morlaix débloque des fonds

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Morlaix a décidé de créer un fonds d’urgence et d’intervention "dans le cadre de la crise qui impacte l’économie locale". En effet, La CCI de Morlaix bénéficie "de fonds de réserve, qu’elle souhaite flécher sur des opérations concrètes de revitalisation territoriale.". Un capital de 6 millions d’euros sera déployé pour la constution de ce fonds, capital qui provient "d’opérations en capital réalisées à l’occasion du transfert des actions Brit Air à la compagnie Air France."

 

 

Le Conseil Général du Finistère "attentif à la situation"

Pierre Maille, Président du Conseil Général du Finistère, en visite aujourd’hui à Morlaix et dans son canton, a évoqué la situation de l’abattoir Gad. "J’ai demandé aux CDAS (Centre départementaux d’action sociale, ndlr) de rester en veille sur le sujet. Les Maires aussi doivent rester en contact avec les structures représentants le personnel, pour les accompagner. Il faut notamment être vigilants face aux emplois saisonniers et intérimaires", a-t-il déclaré.




Quand les citoyens prennent l’électricité en mains…

On compare souvent l’histoire de EWS (Elektrizitäts Werke Schönau) avec celle de David contre Goliath. Une aventure qui a démarrée en 1986, lors de la catastrophe de Tchernobyl. Certains habitants du village de Schönau, au cœur de la Forêt-Noire, ont alors pris conscience du danger représenté par le nucléaire. « Nous nous sommes demandés comment nous pouvions nous passer de cette énergie », explique Eva Stegen, responsable de la communication. Différentes initiatives sont alors mises en place, comme des concours d’économies d’énergie ou des réflexions sur l’utilisation d’énergies vertes. En 1991, les habitants apprennent que la concession de la distribution d’électricité de Schönau arrive à échéance. « Nous nous sommes alors dit : pourquoi ne pas racheter nous même cette concession? », raconte Eva. Démarre alors une longue bataille juridique, ponctuée de référendums et d’actions de l’ancien fournisseur d’électricité pour ne pas laisser filer le marché. En 1997, les « rebelles de Schönau », comme on les appelle alors, parviennent à prendre les commandes du réseau de distribution électrique, gràce à la création d’une coopérative citoyenne. C’est la naissance d’EWS.

« Les collectivités ont un rôle à jouer dans la problématique électrique »

En 1998, le marché de l’électricité allemand se libéralise, et EWS commence à distribuer aux habitants de Schönau de l’électricité verte, « issue uniquement d’énergies renouvelables et de cogénération », affirme Eva Stegen. Un an plus tard, le marché de l’électricité s’ouvre aux ménages, et EWS peut alors distribuer de l’électricité verte dans tout le pays. 140 000 allemands choisissent alors la société coopérative de Schönau comme fournisseur. Une réussite que salue Enercoop, notamment la coopérative régionale Enercoop Bretagne.  « C’est notre rêve d’avoir autant de clients ! », s’amuse Markus Kauber, chargé de communication et de formation de la structure. « Les conditions sont quand même un peu différentes en France », reconnait-il, « Ici, il y a très peu de régies locales d’électricité, alors qu’en Allemagne, les collectivités ont leurs propres réseaux de distribution. Avec Enercoop, notre objectif est d’inciter les collectivités à reprendre leur réseau électrique en main. Nous pensons que ce sont elles qui sont les plus à mêmes d’agir sur la problématique électrique », commente Markus.

La part belle aux citoyens

Enercoop, fournisseur d’électricité verte comme EWS, laisse aussi la part belle aux citoyens, comme en Allemagne. « La participation des citoyens est un outil idéal. Le consommateur a un pouvoir extraordinaire, au niveau commercial, mais aussi au niveau politique », analyse-t-il. « Ici aussi, le citoyen peut s’impliquer dans le domaine de l’énergie : l’implication citoyenne ne se limite pas seulement à changer de fournisseur d’électricité : on peut aussi se regrouper en coopérative pour créer un groupe de fourniture d’électricité, investir dans des Cigales qui financent des projets d’énergies renouvelables, ou dans le fond Energie Partagée… », développe Markus. Un bon moyen selon lui de faire levier sur la transition énergétique, domaine dans laquelle l’Allemagne semble avoir un temps d’avance sur la France !

 

Plus d’infos

www.ews-schoenau.de/

www.enercoop-bretagne.fr/




Ille et Bio : un salon, de multiples facettes

Après la pluie, le beau temps…si des averses ont douché le salon hier vendredi, le soleil fait de belles apparitions ce samedi. De quoi réjouir les visiteurs venus nombreux, bravant les chemins boueux subsistant encore, malgré toute la paille déversée par les bénévoles pour rendre le site plus pratiquable. En bottes ou en chaussures de randonnées, en famille, en couples ou en solo, le public arpente les allées, joliment renommées « chemin de traverse » ou « sentier de la terre ». Certains sont venus pour acheter des produits locaux (fromages, cidres, pains…) ou artisanaux (bio-bêche, chaussures, sacs, vêtements…). D’autres pour participer au salon agricole « La Terre est notre métier », dédié aux professionnels de l’agriculture biologique. D’autres encore sont venus pour écouter une ou plusieurs des nombreuses conférences et tables-rondes du week-end, portant sur des thèmes aussi variés que les circuits courts (avec le Gab 35), la transition énergétique (avec Jean-Claude Pierre, porte-parole du réseau Cohérence), l’herboristerie, le paillage avec Denis Papin, l’auto-construction avec Empreinte Eco-habitat…Sans oublier le forum des transitions ! Bref, il y en a pour tous les goûts !

 


L’écopôle construit par l’association Culture Bio, qui sera "un lieu culturel et expérimental sur l’écologie et le développement durable éthique".

 

 

Les races locales sont représentées au salon La Terre est notre métier.

 

 

Cette année, les chants étaient à l’honneur au Forum des transitions. Ici la chorale de chants de marins "Quai de l’oust"

 

 

La solidarité avec les japonais anti-nucléaire est l’un des thèmes dont on a parlé au salon…

 

 

…Tout comme la lutte contre le nucléaire en général.

 

 

 

Photos : MEG-BD

 

Les Cafés de la transition

Retrouvez Bretagne Durable au "bar à parlottes" sur le site du forum des transitions, au coeur du salon Ille et Bio. Des "cafés-transitions" sont organisés et filmés. Chacun est invité à y exprimer ses idées et à échanger autour de ce thème.

 

 

Plus d’infos

www.illeetbio.org




Comment aménager l’espace rural breton de façon plus durable ?

« Depuis 3 ou 4 décennies, la population s’est concentrée en zone urbaine. A contrario, si l’on regarde de plus près, les citoyens s’éloignent pour habiter dans les couronnes de plus en plus éloignées. Il y a un vrai phénomène de périurbanisation : la croissance urbaine se dirige vers les périphéries, et de plus en plus loin », déclare Roger Morin, administrateur territorial et ancien directeur général des services de la ville de Brest. « Dans le même temps, on observe qu’au centre-ville les revenus demeurent relativement modestes, en première couronne, les habitants ont plutôt des revenus assez élevés, avec de grands terrains, puis, plus on s’éloigne, plus les bas revenus réapparaissent. », décrit Roger Morin. « Tout cela est l’un des enjeux majeurs pour l’action publique et l’organisation territoriale dans les années à venir », déclare-t-il. « Il y a un gaspillage d’espace honteux, on est, en Bretagne, les champions de France de l’artificialisation des sols », déplore Roger Morin. Pour traiter ces enjeux de dispersion, il faut donc retrouver un aménagement du territoire, et agir à la bonne échelle territoriale, « C’est à dire donner un rôle éminent à la région », poursuit Roger Morin. Les Pays peuvent également être un outil intéressant pour l’aménagement du territoire, selon l’administrateur territorial.

Les nouveaux arrivants, leviers de développement ?

Un point de vue que ne renie pas Jean-Charles Lollier, président du Conseil de Développement du Pays Cob ( Centre Ouest Bretagne). Face à la métropolisation toujours plus grandissante, comment des territoires comme le Centre Bretagne agissent pour leur développement ? « Il y a lieu d’espérer pour ces territoires ruraux », estime Jean-Charles Ollier. « La migration des populations des zones urbaines vers les zones rurales est par exemple une vraie opportunité pour ces territoires. Cela permet à la démographie de ces zones d’augmenter, aux écoles de se maintenir… », affirme-t-il. Mais il observe cependant deux écueils : « Certains urbains viennent en zones rurales, du fait de faibles revenus, où d’une situation sociale dégradée. Ce phénomène n’est pas forcément de nature à améliorer le dynamisme rural, et les communes rurales n’ont pas forcément les services adéquats ». Autre élément : « L’Insee a noté que la présence des services n’était pas forcément un critère de choix dans cet exode rural. Ce qui fait qu’il ne faut pas croire que nos services vont bénéficier de cette migration », explique Jean-Charles Lollier.
Ce qui pourrait faire levier de développement, aussi surprenant que cela puisse être, pour lui, ce sont les situations de crise ou de rupture : remise en cause du modèle agricole breton, crise économique, rupture démographique… « Ces situations, combinées à l’arrivée de néo-ruraux, peut constituer un bon mixte pour la mise en place de projets novateurs. Exemple à Trémargat (22), avec l’épicerie citoyenne », commente le président du Conseil de Développement du COB, qui note aussi que « souvent les nouveaux projets sont à l’initiative de nouveaux arrivants sur la commune ».
« Les zones rurales doivent travailler aussi avec les agglomérations et les zones urbaines, dans une optique de développement des territoires », conclut-il. « Il faut que tous mutualisent leurs services ».