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Avec C.A.M.T.A.R, en route vers la participation citoyenne géo-poétique !

C.A.M.T.A.R. Derrière cet acronyme se cache une initiative originale, menée par Cécile Demessine, installée à Rennes (35). Avec son fourgon vert, la jeune femme entend bien proposer « un atelier mobile à mi-chemin entre art relationnel et démocratie participative ». Un projet qui est « le fruit d’un parcours, et remonte à plusieurs années », explique-t-elle. Issue de l’école des Beaux-Arts, Cécile s’intéresse depuis longtemps à la question du lien social et de l’urbanisme, à la création artistique… « J’ai aussi découvert, au fil de mes rencontres, le milieu militant et celui de l’éducation populaire », précise la jeune femme. Arrivée il y a 2 ans à Rennes, elle décide alors de monter son propre projet, un atelier mobile avec pour objectif d’aller à la rencontre des habitants en proposant des outils à la fois militants et artistiques. « A l’image du couteau suisse, il propose une gamme d’outils modulables suivant le contexte. Il s’insère au cœur des lieux de vie pour rester accessible à tous : le territoire et ses habitants sont ses matières premières. C’est un espace de rencontre et de partage, un lieu où la découverte et la transmission sont une priorité. », raconte Cécile.

Le camion du projet C.A.M.T.A.R  © CD

 

 

 

Des animations d’ateliers en partenariat avec des associations

 

Actuellement, le camion vert est en plein aménagement. « Cela va permettre d’avoir tout sous la main ». Car Cécile compte bien se déplacer avec son fourgon sur les routes, dans un premier temps autour de Rennes, avec l’arrivée des beaux jours. Elle a déjà travaillé avec les enfants de l’école de Laillé (35) dans le cadre d’un atelier « géo-poétique », avec la collaboration de la fédération Léo Lagrange. « Il s’agissait de questionner le rapport entre les élèves et l’espace public », rapporte Cécile. « Ils ont trouvé 17 idées pour animer une petite place désertée près de l’école, qu’ils vont soumettre aux élus ».

Outre la participation à la journée autour de la transition citoyenne du 1er février en association avec les Colibris et Incroyables Comestibles, Cécile s’est aussi investie dans une autre opération, à Guichen (35) cette fois, avec l’association Culture Bio. « Il s’agissait d’un « dimanche convivial au jardin », durant lequel j’ai animé un atelier de construction de jardinières avec des palettes, à destination du tout nouveau groupe des Incroyables Comestibles de Bruz (35) », relate-elle. Et les projets sont encore nombreux. Le camion vert n’a donc fini de sillonner les routes bretonnes !

 

 




La Bretagne ne manque pas d’air… pollué

Des records battus, non pas de pluie ni de chaleur, mais de pollution aux particules fines. Le seuil d’alerte, qui est de 80 microgrammes/μg par mètre cube d’air, a été dépassé jeudi dans la plupart des villes bretonnes. Avec par exemple 96μg à Brest, 88 μg à Lorient et Saint-Brieuc, ou encore 80 μg à Rennes. Le facteur déclencheur étant un anticyclone situé au-dessus du pays. « Les conditions météo jouent un rôle, avec un courant venant d’est qui nous apporte du beau temps, et de l’air déjà chargé de polluants. De plus, l’absence de vent fait que les particules ne se dissipent pas », explique Frédéric Vénien, président de l’association Air Breizh, chargée de la surveillance de la qualité de l’air en Bretagne.

Les Bretons mal informés ?

Quelques mesures ont été mises en œuvre : la préfecture de région recommande ainsi aux automobilistes de diminuer la vitesse de 20 kilomètres/heure, limiter l’usage des véhicules diesel non équipés de filtres à particules, pratiquer le covoiturage et préférer l’utilisation des transports en commun. La vigilance est également recommandée pour les personnes présentant des problèmes respiratoires, les enfants en bas âges ainsi que les personnes âgées. « Les particules fines descendent dans les poumons, jusque loin dans les bronches », explique Frédéric Vénien. « Leur accumulation dans l’organisme et la répétition des expositions posent problème, et elles sont reconnues cancérigènes par l’OMS depuis peu », poursuit-il. Mais la population bretonne aurait-elle pu être mieux informée et préparée à ce phénomène ? C’est ce que pense le Collectif Urgence Réchauffement Climatique d’Ille-Et-Vilaine (Curc 35), estimant que « les Bretons sont à nouveau les derniers à être prévenus et protégés ». « Faux », répond Frédéric Vénien, « La Bretagne a été touchée après les autres par cette pollution de l’air. Nous avons déclenché le seuil d’information à la population, et le seuil d’alerte, dès que nos capteurs l’ont détecté, conformément à notre rôle », précise-t-il.

Plusieurs causes pointées du doigt

Mais y-a-t-il d’autres causes, au-delà de la météo? Si la circulation automobile joue bien rôle dans cette pollution, d’autant plus que la France est un pays « accro » au diesel, l’utilisation du chauffage – notamment au bois –  peut être également mise en cause. La faute aussi aux épandage agricoles ? Si la préfecture de Bretagne recommande de « les reporter », rien ne permettrait d’affirmer qu’ils jouent un rôle dans le phénomène actuel. Ce n’est pas l’avis de certains associatifs :  « Oui, l’agriculture joue un rôle dans la pollution de l’air », affirme Jacques Caplat, agronome breton et administrateur de l’association Agir pour l’Environnement. « Dans la période actuelle, il est peu probable que les pesticides soient très présents. Ils sont certes souvent volatils et se retrouvent bel et bien dans les brouillards, l’eau de pluie… et donc, en amont, dans l’air. Mais nous ne sommes pas encore dans une période où ils sont pulvérisés, et il n’y en a donc probablement pas beaucoup actuellement », poursuit-il. De son côté, la Coordination Verte et Bleue, indique quant à elle dans un communiqué faisant suite à un article du Télégramme, que  « [Les] associations qui luttent contre les effets de l’élevage intensif en Bretagne (algues vertes et bleues, pollution de l’eau, toxicité des coquillages) rappellent que les épandages de ces dernières semaines dans une région qui élève 70 % des porcs français ont une lourde responsabilité dans les dépassements des seuils d’alerte ». « Il faut prendre en compte la spécifité agricole de la Bretagne », estime Frédéric Vénien, d’Air Breizh. « On peut retrouver dans l’air des pesticides, mais aussi de l’ammoniaque et de l’hydrogène sulfuré », poursuit-il. Quoiqu’il en soit, la situation ne devrait s’améliorer qu’à partir de ce début de semaine sur la région, alors qu’à Paris, la ciculation alternée vient d’être mise en place ce lundi.

 

Question à… Jacques Caplat, agronome et administrateur de Agir pour l’Environnement

Quelles peuvent être les causes de la pollution par particules fines sur la Bretagne ?

Les pratiques agricoles actuelles jouent un rôle dans la pollution de l’air. Mais c’est assez difficile à quantifier, faute de mesures ciblées (= au sens premier : mesurer). Les organismes de mesure de la qualité de l’air sont concentrés sur les villes et ciblent le monoxyde d’azote, l’ozone, etc. Dans la période actuelle, il est peu probable que les pesticides soient très présents. Ils sont certes souvent volatils et se retrouvent bel et bien dans les brouillards, dans l’eau de pluie… et donc, en amont, dans l’air. Mais nous ne sommes pas encore dans une période où ils sont pulvérisés. Il n’y en a donc probablement pas beaucoup actuellement. Ce serait différent si nous étions au printemps.

Les lisiers, quant à eux, dégagent notamment de l’ammoniac et du protoxyde d’azote (gaz à effet de serre) à court terme, et conduisent les sols à dégager des oxydes d’azote à long terme. Ils ont des conséquences sanitaires, même si leur proportion dans l’alerte actuelle est difficile à évaluer. Il serait logique de mesurer les émanations dues au lisier, notamment l’ammoniac. Il faut en effet savoir que l’ammoniac se combine avec les oxydes d’azote et constitue des cristaux de nitrate d’ammonium, qui sont des précurseurs des particules fines.

Les oxydes d’azotes qui sont actuellement excessivement présents dans l’air ne sont probablement pas issus de l’agriculture, car leur dégagement par un sol chargé en lisier prend du temps (les microorganismes du sol ne sont pas encore assez actifs à cette période). Le pic actuel est sans doute essentiellement provoqué par l’industrie et par les voitures, camions et tracteurs, et notamment par les véhicules diésel. Les voitures à moteur diésel sont bel et bien une source majeure de particules fines. Mais la présence d’ammoniac issue de l’épandage massif de lisier aggrave fortement la situation, car la présence simultanée d’oxydes d’azote et d’ammoniac produit des particules fines, comme je viens de l’indiquer. L’élevage hors-sol et l’utilisation du lisier comme engrais en sortie d’hiver participent bien à la crise actuelle. Et c’est sans doute dans les zones périurbaines ou proches des 4-voies, où se rencontrent les oxydes d’azote automobiles et l’ammoniac agricole, que la situation est la pire.

Mais il faut ajouter un autre gros émetteur : les feux, pour lesquels il y a deux aspects à prendre en compte. Le premier, c’est le chauffage au bois. Pour ceux dont ce n’est pas le mode de chauffage principal, il est hautement recommandé de ne pas l’allumer actuellement. Pour ceux qui n’ont pas le choix, c’est le « bruit de fond » inévitable… Le deuxième aspect, qui me choque énormément, ce sont les feux dus au débroussaillage, c’est-à-dire tous les bûcherons qui brûlent les branchages des arbres qu’ils débitent (ils sont très actifs actuellement notamment sur les haies), tous les propriétaires de terrains qui brûlent les ronces, branchages et autres déchets verts de l’entretien de leur terrain. Ces feux sont interdits, il est obligatoire d’apporter ces branchages et déchets d
‘entretien dans les déchetteries pour qu’ils soient compostés, ou alors de les broyer pour en faire des plaquettes ou du BRF (bois raméal fragmenté). Autant le chauffage au bois est parfois inévitable, autant les feux de broussailles et branches sont interdits et parfaitement évitables. De plus, c’est un gâchis : ces matières organiques sont bien plus utiles comme fertilisant que parties en fumée et réduites en cendres.

 




Les recettes de la Cantine de la Fourmi : velouté de poireau au cumin, et brioche perdue

Velouté de poireaux au cumin

En général, pour une soupe pour 5-6, compter 1,2 kg entiers ou 600-700 grammes épluchés, dont 1/4 d’oignons et 1/4 au moins de légumes peu aqueux (pommes de terre, potimarrons, butternut…)

Ici, il y a 150 grammes d’oignons, 150 grammes de pommes de terre et 400 grammes de poireaux.

Faire revenir dans de l’huile d’olive accomodée d’une cuillère à café bien plein de cumin moulu les oignons émincés, les poireaux en fines rondelles et les pommes de terre en petits morceaux.

Ajouter un litre d’eau.

Faire cuire environ 30 minutes, tous les légumes doivent être fondants

Mixer, saler, poivrer, allonger d’eau suivant la texture désirée et servir bien chaud !

 

Brioche perdue

Pour 8 tranches de brioche : 2 oeufs, 40 grammes de sucre en poudre, 200 ml de lait, 1 trait d’extrait de vanille, beurre ou huile d’olive (pour la poêle)

Battre les oeufs en omelettes avec le sucre. Dans un bol mélanger le lait et la vanille. Faire chauffer un peu de graisse dans la poêle. Tremper les tranches de brioche d’abord dans le lait vanillé, puis dans le mélange oeuf-sucre. Faire revenir les tranches de brioche à la poêle.

 




Foire bio de Landerneau : un salon sous le signe de l’ « aliment’action »

C’est la 16 ème édition de la foire bio cette année. Comment tout cela a-t-il démarré ?

 

Il y a 15 ans, le Comité de soutien de l’école Diwan de Landerneau (29) a voulu se lancer dans l’organisation d’un événement régulier, afin de collecter des fonds. Les parents étant sensibles à la thématique du bio, et celui-ci étant en plein développement, ils décidèrent de mettre sur pied une foire dédiée à ce mode de culture et de production, et dont tous les bénéfices iraient à l’école. Au fil des années, l’organisation s’est affinée, institutionnalisée, et aussi professionnalisée pour devenir un événement régulier qui s’apprête à accueillir cette année plus de 2 500 visiteurs sur deux jours.

 

 
Le bio semble être une thématique chère au mouvement Diwan…

 

Si le comité des parents d’élèves de l’école Diwan de Landerneau regroupe des parents de motivations diverses, on retrouve beaucoup de personnes intéressées par le bio, les circuits courts, le développement durable en général, et tout ce qui est lié à ces problématiques. Nous avons des intérêts en commun : démarches économes en énergie, éco-construction, sans oublier évidemment la défense de nos racines et d’une langue ancienne à faire perdurer et développer… le tout dans une ambiance familiale.

 

 

Quel est le fil conducteur de cette nouvelle édition ?

 

Tous les ans, il y un nouveau thème. Cette année, le salon sera dédié à l’ « Aliment’action ». Nous avons choisi de remettre l’alimentation en question, et de nous demander quels sont les moyens dont dispose le consommateur pour faire que celle-ci soit à la fois simple, pas chère, saine, variée et positive pour la santé, en privilégiant les circuits courts et les producteurs locaux.

 

 
Quels vont être les grands temps forts ?

 

Il y aura six conférences/débats/forums, toujours autour du thème de l’ « aliment’action », dont une analyse de l’olfaction avec la dégustation d’une bière bio bretonne et une intervention de Lylian Le Goff, médecin, autour de l’alimentation des enfants et de la santé. Au programme également, des conférences avec Jean-Claude Berton, chocolatier, qui abordera la nutrition, le bien-être, le plaisir et la prévention, et de Hubert Jouan, spécialiste de l’alimentation. Un groupe de producteurs locaux ainsi que ceux de l’agriculture paysanne de Goasven à Logonna-Daoulas (29), viendront faire partager leur expérience en matière de circuits-courts. Certaines conférences seront à la fois en breton et en français. Sans oublier des chants pour enfants ou des sessions de chorales, proposant des chants engagés et liés à la terre. 110 exposants seront présents, dont une dizaine de nouveaux, dans les domaines de l’alimentation, mais aussi l’éco-habitat, l’hygiène-bien-être… tous rigoureusement sélectionnés par une commission. Nous essayons d’être cohérents de bout en bout dans notre démarche.

 

 

A lire aussi…

Nos précédents articles consacrés à Lylian Le Goff, qui interviendra lors de la foire bio samedi à 14h30, pour une conférence intitulée « La santé des enfants passe par l’assiette ».

Lylian Le Goff « Il faut réduire sa consommation de viande »

Lylian Le Goff : « Prendre du plaisir dans son régime alimentaire »

– « Plus de bio, de plaisir, pour être en bonne santé »

Et sur Hubert Jouan, spécialiste de cuisine, qui interviendra dimanche 16 mars à 16h30 pour un débat intitulé « Cuisinez votre santé ».

« Le goût de vivre simplement »

 

 

 




Deux journées pour redorer l’image des algues

Comment vous est venue l’idée d’organiser des journées de débats autour du thème de l’algue ?

 

L’évènement se déroule dans le cadre d’un cours que nous suivons à Sciences Po, qui s’intitule « Projet Bretagne ». Nous pouvions choisir un thème, en rapport avec la Bretagne, et nous avons donc choisi de nous pencher sur les algues. L’année dernière, il y avait déjà eu un débat autour de cette thématique qui nous a beaucoup intéressée. C’est une problématique particulièrement ambitieuse, notamment lorsqu’elle est traitée sous l’angle de la valorisation. Les potentialités de valorisation de l’algue sont assez nombreuses, et beaucoup s’inscrivent dans le domaine du développement durable, auquel nous sommes assez sensibles.

 

 

Quel est le programme de ces deux journées d’échange ?

 

Il y a deux grands temps forts prévus, deux grandes conférences. La première se déroule ce mercredi, à Agrocampus, et sera axée sur la valorisation de l’algue dans le domaine de l’alimentation. Des producteurs, des utilisateurs, mais aussi des scientifiques seront présents.

Le lendemain, le débat se déroulera à Sciences Po. Intitulé « Les algues en Bretagne, quels problèmes, quelles opportunités ? », il permettra d’aborder les dimensions sociales et économique du domaine des algues, ainsi que la question de l’éventuelle mise en place d’une filière de valorisation en Bretagne.

 

 
Quel regard, d’après vous, les bretons portent encore sur les algues ?

 

C’est encore un sujet qui est évoqué trop souvent via un côté négatif. Nous avons par exemple réalisé un questionnaire autour de l’algue, que nous avons transmis aux étudiants de Sciences Po. L’étude des résultats a montrée que bien souvent l’algue est encore considérée comme un déchet, ou une pollution, plutôt qu’une ressource qui peut être valorisée.

 

 

Quelle suite espérez-vous donner à ces journées ?

 

Nous espérons que les étudiants reprendront le flambeau l’année prochaine. En allant, pourquoi pas plus loin dans la démarche, en proposant par exemple un « salon des algues ». Nous souhaitons également que les débats, notamment celui de jeudi, aboutissent sur quelque chose de concret, qui soit acté, comme par exemple la création d’une filière de valorisation de l’algue en Bretagne. Et qu’à long terme, l’image de l’algue évolue auprès du public.

 

 
Plus d’infos

/www.facebook.com/journees.algue

 




Bonnets Rouges: des revendications ambitieuses et hétérogènes

« C’est une vraie démocratie qui en train de se mettre en place en Bretagne ». Christian Troadec, maire de Carhaix, et Thierry Merret, leader de la FDSEA Finistère, ne sont pas peu fiers de présenter le mouvement des Bonnets Rouges, dont ils sont les têtes de pont. Réunis à Langolvas/Morlaix samedi, près de 3000 participants ont donné le ton dès l’ouverture des portes. Bonnets rouges vissés sur la tête et drapeaux bretons en avant, ils veulent avant tout « Vivre, décider et travailler au pays », selon leur mot d’ordre.

Dès 15 heures, les onze renvendications issues de « 15 000 doléances recueillies auprès des comités locaux », selon les organisateurs, sont présentées sur scène, devant la salle. Différents intervenants se succèdent, notamment des grands patrons bretons (Britanny Ferrie, Queguiner..). L’accumulation de taxes, ils n’en veulent pas, et notamment l’écotaxe, symbole de la colère bretonne et revendication principale et fondatrice du mouvement. « De toute façon, il n’y aura pas d’écotaxe. Nous prenons notre destin en mains et nous le ferons sans écotaxe, évidemment », lance ainsi Jean-François Jacob, président de Combiwest, opérateur privé de transport combiné rail-route, acclamé par la salle.

Pour le développement des énergies renouvelables

Pas d’écotaxe, mais les doléances ont révélé la volonté de développer des énergies renouvelables. Ainsi que l’appropriation par les Bretons du domaine de l’énergie en général. « On veut casser le dispositif d’accès à l’énergie qui est très étatique. Pourquoi les Bretons ne seraient pas précurseurs dans la création de filières énergétique moins coûteuse et plus proches des consommateurs ? », se demande Jean-Marc Roué, président de Brittany Ferries.

Bruno Rosec, entrepreneur dans le photovoltaïque, a quant à lui rappelé les contraintes administratives qui pèsent sur la filière, issues notamment de l’Union Européenne. « Bruxelles a demandé à Paris de suspendre l’arrêté déposé l’année dernière par la France visant à valoriser les panneaux solaires français et européens. Cet arrêté instaurait  une taxe sur les panneaux solaires venus de Chine notamment, et majorait le tarif de rachat de l’électricité produite par des panneaux français ou européens », explique-t-il. « Cela pourrait entrainer la suppression de 12 000 emplois en France, dont 4 à 5000 en Bretagne ». « Ici, dans la région, nous produisons des panneaux solaires, il faut travailler pour nous », affirme-t-il.

La relocalisation de la finance est également une des revendications du mouvement, notamment via le financement par les banques de projets locaux, l’investissement sur le territoire, la création d’une monnaie régionale, la mise en place d’un « crowdfunding breton », et la volonté de créer des échanges sans argent.

Reste à savoir maintenant ce que vont devenir toutes ces propositions, très hétérogènes et qui visent, pour la majeure partie, une plus large autonomie pour la région. Les Bonnets Rouges ont appelé le président de la république François Hollande à venir en Bretagne les rencontrer et entendre leurs doléances. Mais le mouvement, assez hétéroclite, a perdu de son souffle, passant de manifestations regroupant 17 000 personnes en octobre à un rassemblement de 3000 citoyens ici en mars. Continuera-t-il sur sa lancée dans les mois à venir ? Les leaders annoncent d’ores et déjà un « printemps breton »…

 

Les 11 revendications des Bonnets Rouges

  • Maintenir la gratuité des routes en Bretagne et supprimer définitivement l’écotaxe.
  • Libérer les énergies et soutenir l’emploi par l’allègement des charges et des contraintes administratives.
  • En finir avec le dumping social et les distorsions de concurrence en Europe
  • Relocaliser les décisions et les pouvoirs économiques en Bretagne
  • Développer des infrastructures et des modes alternatifs de transport avec un rééquilibrage Ouest/Est
  • Appropriation par les Bretons de la filière énergie et développement des énergies renouvelables
  • Relocaliser la finance
  • Officialiser la langue et la culture bretonnes
  • Renforcer l’expérimentation, le dialogue, la transparence et le « vivre ensemble » en Bretagne
  • Doter la Bretagne de ses propres médias audiovisuels et numériques
  • Une Bretagne forte à 5 départements avec relocalisation des décisions politiques

 

 

A lire aussi : http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/070314/les-bonnets-rouges-une-double-manipulation

« Au moment où les « comités des Bonnets rouges » tiennent leurs « États généraux » à Morlaix, samedi 8 mars, l’essayiste Françoise Morvan revient sur les faits pour expliquer comment la « révolte des Bonnets rouges » a été, selon elle, organisée et résulte, au total, d’une manipulation de l’opinion reposant sur l’invention d’un symbole, le bonnet rouge. Chronologie et analyse. »