1

A Elven (56), les amateurs font leur cinéma !

Organisé pour la première fois en 2013, le festival « Amateurs Nés » reprend une nouvelle fois ses quartiers à Elven (56), pour la deuxième année consécutive. Cette année encore, le bourg sera investi par le cinéma amateur. Un genre qui fédère de nombreuses énergies et initiatives, et qui est « une branche à part entière du cinéma », explique Rémi Duquenne, salarié de l’association Souliers, basée à Rochefort-En-Terre (56) et dédiée elle aussi au cinéma amateur. L’idée de la création d’un festival pour mettre en lumière ce domaine et ses acteurs remonte à quelques années, lors de premières expériences dans la réalisation de films entre amis pour Rémi et ses acolytes, qui ont rapidement eu l’envie de se fédérer. Naît alors l’association Souliers, dont le siège se trouve au Café de la Pente à Rochefort-en-Terre (56), avec pour objectif de « promouvoir le cinéma amateur comme moyen d’expression artistique à part entière, accessible à tous, vecteur de lien social et acteur d’une dynamique locale », explique Rémi. De fil en aiguille, l’idée de créer un festival, toujours présente, mûrit, et trouve un écho favorable auprès d’autres associations locales liées au cinéma amateur, ainsi qu’auprès de la commune d’Elven qui cherche à développer les pratiques artistiques amateures sur son territoire.

 

Le festival veut mettre l’accent sur « l’aventure humaine » qui découle du cinéma amateur © Souliers

 

 

 

Une charte précise pour les films en compétion

Aujourd’hui, le festival « Amateurs nés » est une aventure collective, portée par les associations Souliers, Arts En scène, Carpeta, et la commune d’Elven. Plus qu’un simple festival de courts-métrages, l’évènement veut avant tout sortir des sentiers battus en mettant particulièrement en avant « l’aventure collective » qui existe derrière la réalisation. « Pour participer au concours, il faut  répondre à une charte précise : réaliser un film sans démarche commerciale, n’utiliser aucun élément soumis à copyright, utiliser les musiques libres de droit.. Et nous demandons aussi aux participants de nous envoyer un making-off », commente Rémi. « Nous avons reçus 45 projets. Nous avons opéré un tri, et 30 sont éligibles. La moitié des candidats de cette année sont des locaux », précise-t-il. Hormis la compétition, le festival privilégie aussi les instants de rencontres avec le public. « Il y aura des animations dans tout le bourg et les collectifs bretons de cinéma amateur participeront. Il y aura notamment un atelier à destination des enfants, ainsi que des « tournages sauvages » », détaille Rémi. De quoi faire naître, même chez les plus jeunes, l’envie de tenir une caméra et de s’investir dans le cinéma !

 

Plus d’infos

http://www.amateurs-nes.fr/




Monnaies locales : quoi de neuf en Bretagne ?

Neuf. C’est le nombre de projets de monnaies locales alternatives et complémentaires en Bretagne et Loire-Atlantique. En Bretagne administrative, Le Finistère est le département champion en la matière, avec pas moins de trois démarches, à Concarneau, Brest, et Morlaix. Mais qu’est-ce qu’une monnaie locale ? C’est une monnaie complémentaire, papier voire numérique dans certains cas, qui circule entre adhérents (consommateurs et prestataires) sur un territoire donné. Elle a pour but de relocaliser l’économie, et permettre aux utilisateurs de se ré-approprier la monnaie. Concrètement, un utilisateur va échanger alors ses euros en monnaie locale (un euro vaut généralement une unité de monnaie), et ensuite pouvoir aller chez les commerçants prestataires de biens ou services (alimentaire, biens culturels, services, restauration, Biocoop, Amap) , basés sur le territoire, adhérents à une charte et respectant des critères environnementaux, sociaux…  Cela permet alors une relocalisation de l’économie et le développement des circuits courts, car la monnaie circule sur un territoire limité. L’objectif est, pour toutes les monnaies locales, de la faire circuler, et que les prestataires essaient ensuite de trouver des débouchés pour l’utilisation de cette monnaie. L’idéal étant de ne pas reconvertir la monnaie locale en €uros. En France, les premières monnaies locales datent des années 2000, avec l’apparition du Sol, sous forme de carte électronique, lancée dans plusieurs villes de France, dont Carhaix (29). Désormais, elles ont essaimées dans tout l’hexagone, et dans la région bretonne. Galleco, Sardine, Héol, Maillette…les noms varient. Et l’avancée des projets également.

 

L’Héol, pionnière, prend son envol

 

Trois monnaies locales circulent aujourd’hui en Bretagne : La Sardine, à Concarneau (29), l’Héol, à Brest (29) et le Galléco, dans l’Ille-Et-Vilaine. La première a avoir démarré est l’Héol, portée entre autre par l’Adess du Pays de Brest (Association de développement de l’économie sociale et solidaire ). « La monnaie a été lancée sur le pays il y a un peu plus de deux ans, en janvier 2012 », rapporte Killian Reich-Kervella, chargé de mission en service civique sur l’Heol à l’Adess du Pays de Brest. « Nous comptons aujourd’hui 300 adhérents (soit autant d’utilisateurs potentiels), et 55 structures prestataires, entreprises ou associations », explique-t-il. Avec une évolution notable depuis la fin de l’année 2013 : « Aujourd’hui, en mars 2014, nous avons réussi à doubler le nombre d’Héols en circulation, pour le faire passer à 11 550 ». Ceci peut s’expliquer, selon Killian Reich-Kervella, par la dynamique lancée par certaines structures particulièrement actives comme c’est le cas sur Landerneau ou Daoulas. « Au départ, l’Héol a été lancé sur tout le pays de Brest. Actuellement, on s’aperçoit qu’il est utilisé surtout sur le territoire de Brest Métropole Océane, Landerneau et Daoulas », affirme-t-il.

Du côté de l’Ille-et-Vilaine, c’est le galleco qu’on utilise. Initiée par le Conseil Général en 2011, la monnaie locale a été lancée officiellement en septembre 2013, dans trois zones qui commencent à s’étendre : Rennes, Fougères, et Redon. « Fin février, on comptait 127 structures partenaires, pour un total de 431 utilisateurs », précise Anne Bruzac, directrice de l’association Galleco. « Tous les mois, nous agréons de nouvelles entreprises dans l’utilisation de la monnaie, c’est assez encourageant. Les secteurs où le galleco s’échange le plus sont la culture, l’alimentaire, la restauration…tous les commerces de proximité  », estime-t-elle. Pour 2014, l’association réfléchit à une éventuelle dématérialisation de la monnaie, en complément des billets, et souhaiterait travailler sur le volet social, en sensibilisant un public pour le moment encore éloigné des monnaies locales.

La Sardine est aussi en circulation sur le Pays de Concarneau, depuis décembre 2012. Elle est portée par une association de citoyens, qui sont une soixantaine pour le moment. En Loire-Atlantique, le Retz’L se déploie depuis novembre 2012 dans le secteur de Rézé (44), là encore porté par une association loi 1901. On peut noter aussi la présence du Confluent, une monnaie totalement virtuelle, initiée dès 2011 par l’association EcoRéseau du Pays Nantais.

 

Une autre monnaie est quant à elle sur le point d’être lancée. Il s’agit de la Maillette, dans le Pays de Rance, du côté de Dinan. En projet depuis 2 ans, elle devrait faire son apparition dès le 17 mai. C’est une monnaie totalement portée par les citoyens, qui vont imprimer par ailleurs eux même les billets sur du papier artisanal ! Deux cent familles seraient partantes pour l’adopter, ainsi qu’une trentaine de prestataires. L’association « Pour une monnaie locale en Pays de Rance » a par ailleurs organisé en novembre dernier les huitièmes rencontres nationales des monnaies locales complémentaires sur son territoire.

 
« Sans prestataires, pas de monnaie locale »

 

Si des projets sont bien avancés, voire aboutis, d’autres sont en pleine construction. Du côté de Morlaix, le projet de monnaie locale se poursuit. Un petit groupe d’habitants du territoire s’est fédéré autour d’une association. Il travaille aujourd’hui, avec l’Adess du Pays de Morlaix, à la constitution d’un réseau de prestataires pour pouvoir lancer la monnaie idéalement dès l’année prochaine. «Sans prestataires, nous ne pourrons pas mettre en place la monnaie », expliquent Frédéric Fauré, président de l’association pour une monnaie locale dans le Pays de Morlaix. Des prestataires qui pourront aussi jouer le rôle de « comptoir d’échanges » auprès des utilisateurs pour convertir les euros en monnaie locale. Une réunion a été organisée afin de sensibiliser les commerçants et partenaires potentiels, et une volontaire en service civique vient d’être recrutée par l’Adess pour travailler sur le sujet.

Dans le Morbihan, à Auray, l’association de citoyens « Pourquoi pas ? » essaie là aussi de créer une monnaie complémentaire. Mais le projet est en veille pour le moment. « Nous avons adhéré au mouvement national des monnaies locales, et avons organisé des réunions de sensibilisation », explique Gilbert Lauvergnier, membre de « Pourquoi pas ? ». « Mais nous travaillons également sur d’autres projets en parallèle, et le projet de monnaie locale demande beaucoup de travail », commente-il.

 
Comment mobiliser sur le long terme ?

 

Et cela semble bien l’un des « freins » au développement de ces projets, quand ils sont portés par les citoyens. La démarche peut être longue, et peut durer plusieurs années, comme ce fut le cas pour la plupart des projets bretons (deux ans à Brest, à Dinan, au moins autant à Morlaix…). Difficile alors de mobiliser les énergies sur le long terme. De même, les monnaies locales souffrent encore d’un déficit de notoriété, et d’image, auprès des citoyens mais aussi des prestataires potentiels .« Paradoxalement, même si nos chiffres sont plutôt bons, l’héol reste pour certains de nos prestataires, surtout pour les grosses structures, une contrainte supplémentaire, une démarche compliquée à mettre en place, qui ne fait pas toujours consensus », explique quant à lui Killian Reich-Kervella. Idem pour les citoyens, qui
selon lui « ne sont pas encore vraiment rentrés dans la démarche ». L’Adess de Brest va d’ailleurs dans quelques mois aller à la rencontre des habitants et prestataires, par le biais de réunions dans différents lieux du Pays de Brest, afin d’échanger avec eux sur l’Héol. Un moyen de partir aussi à la conquête de nouveaux adeptes ?

 

 




A la découverte des moulins à eau de Commana

Inhabité depuis 1965, le hameau des Moulins de Kerouat, à Commana, construit entre le 17 ème et le 20 ème siècle, est aujourd’hui un lieu de témoignage de la vie rurale d’autrefois. L’Écomusée des Monts d’Arrée s’y est en effet installé. Parmi les nombreux vestiges du passé et savoir-faire que l’équipe du musée tente de préserver, les moulins à eau font figure d’emblème. Au nombre de deux sur le site de Kerouat, édifiés en 1610 pour le premier et à la fin du 18e pour le second, ils sont encore en état de fonctionnement. Etang, bief, roues… tout le circuit de l’énergie hydraulique est ici représenté. « Nous sommes sur un site qui a été spécialement aménagé pour produire l’énergie nécessaire aux moulins », annonce d’emblée Gilles Pouliquen, animateur au parc. L’eau était en effet une ressource précieuse, qui méritait beaucoup d’attention. Tout a donc été soigneusement pensé, pour permettre aux meuniers de produire leur farine grâce à une énergie « non polluante, gratuite et renouvelable », comme aime à la définir Gilles Pouliquen.

 

L’étang

Le circuit de l’eau alimentant les moulins de Kerouat se compose donc notamment d’un étang, alimenté par le Stain, un affluent de l’Elorn. « C’est en quelque sorte une réserve d’énergie », explique l’animateur.

 

 

Le bief et la prairie irriguée

Vient ensuite un bassin de répartition, qui permet à l’eau de se déverser dans un bief et dans un ruisseau. Le bief ainsi constitué en contrebas alimente en eau les moulins, situé à 300 mètres.
Une partie de l’eau du bief sert également à l’irrigation d’une prairie. « A l’époque où a été fondé le hameau, l’économie des paysans présents était encore fondée sur l’herbe », explique Gilles Pouliquen. L’herbe poussait ainsi plus rapidement, irriguée d’octobre au printemps, ce qui donnait lieu à plusieurs coupes.

 

 

Le premier moulin à eau

Le premier moulin à eau du site de Kerouat a été construit dès 1610. La chute d’eau créée par le bief permet de faire tourner la roue verticale à augets. « C’est un moulin à farine », précise Gilles Pouliquen. En tournant grâce à la force de l’eau, la roue actionne un mécanisme qui entraîne les meules et les engrenages à l’intérieur du bâtiment. Des grains de seigle, orge, blé, ou encore blé noir peuvent y être moulus pour créer de la farine. Le moulin tourne encore occasionnellement afin de produire de la mouture pour les animaux du site.

 

 

Le « moulin du bas »

Un deuxième moulin a été édifié dès la fin du 18e siècle, grâce à la hauteur de chute d’environ 8 mètres entre le bief et le ruisseau en fond de prairie. Ce « moulin du bas » comme on l’appelle comprend également une roue à augets, alimentée par l’eau du bief qui rejoint un ruisseau à l’arrière du bâtiment. De quoi prolonger encore le cycle de l’eau sur le site de Kerouat…

 

Plus d’infos

http://www.ecomusee-monts-arree.fr/

http://educatif.eau-et-rivieres.asso.fr/pdf/moulins.pdf

 

 

 

                                                    




Municipales : une abstention durable, soutenable pour la démocratie locale ?

Premier constat, avec un record à la clé : celui de l’abstention qui frise les 39%. Au fil des scrutins de ces dernières années, les électeurs boudent de plus en plus les urnes. Fait nouveau : la Bretagne, région où l’on votait jusqu’à présent traditionnellement beaucoup, n’échappe plus à ce phénomène d’ampleur : en hausse de 10 points, par exemple, dans le département du Morbihan, ou de 7 points dans les Côtes-d’Armor. D’aucuns y voient la confirmation d’un délitement progressif de la démocratie représentative, avec des élus de plus en plus perçus comme coupés des réalités socio-économiques, n’intégrant pas ou mal une demande citoyenne grandissante de nouvelles gouvernances locales. Nos confrères de Reporterre.net quant à eux déclarent sans hésitation : « Face à l’abstention, qui manifeste la crise du politique, l’écologie porte un projet de refonte de la démocratie : le municipalisme libertaire ». (1)

Second constat relatif aux familles politiques :  si la gauche de gouvernement semble en recul ou en difficulté, la droite gagne du terrain, et le Front National fait une percée dès le premier tour. Présent à cette élection dans 10 villes, contre une seule en 2008, le parti se hisse au second tour dans trois villes bretonnes : Lorient, Saint-Brieuc, et Fougères. Mais sur le plan hexagonal, toujours selon Reporterre.net, les écologistes font aussi bien que le Front national (2).

Troisième constat, et non des moins intéressants : la présence inédite de listes « coopératives » ou « citoyennes » ou « en transition » (à Lannilis, par exemple), comme à Pleumeur Bodou (22), Douarnenez (29), Morlaix (29), Plouegat-Guerrand (29), Hennebont (56) ou Pontivy (56), avec le maintien de certaines d’entre elles au deuxième tour.  Si ces dernières ont pour la plupart bien intégré la prise compte du développement durable dans ce srutin, qu’en est-il pour celles des formations politiques traditionnelles ? Trop tôt pour y répondre… Alors qu’une étude réalisée fin 2013 par OpinionWay pour le cabinet de conseil en développement durable Auxilia (3) indique que près d’un Français sur six estime que cela comptera dans son vote.

En attendant de revenir sur ces enjeux à l’issue du deuxième tour, nnous vous proposons une vidéo avec Armina Knibbe, présidente d’honneur du réseau Cohérence, laquelle remet en perspective la transition énergétique des territoires, ainsi que le baromètre du développement durable, un questionnaire que les associations locales peuvent proposer à leurs élus, permettant de mesurer ensemble l’investissement de leur commune en matière de développement durable.

Plus d’infos sur le site www.barometredudeveloppementdurable.org

A lire également : http://www.kaizen-magazine.com/la-politique-de-lessuie-glace/

(3) http://alternatives.blog.lemonde.fr/2014/03/20/le-developpement-durable-passera-t-il-a-la-trappe-du-vote-des-francais/comment-page-1/#comment-1178

(2) http://www.reporterre.net/spip.php?article5599

(1) http://www.reporterre.net/spip.php?article5598

 


Transition: Armina Knibbe du Réseau Cohérence par BD_info




Ramasser les déchets sur la plage, ça coule de source !

En ce matin de mars, il flotte un air de printemps le long de la promenade qui surplombe la plage de Primel-Trégastel. Malgré la brise un peu insistante, le soleil et les rayons réchauffent l’air. Un temps idéal pour fouler le sable, ce que fait d’ailleurs un groupe d’enfants, encadré de jeunes et d’adultes. Munis de sacs et de panneaux, portant des gants, ils arpentent la plage. Ce sont des élèves de l’école maternelle et primaire Emile Cloarec de Ploujean, labellisée « eco-école », venus en voisins pour une opération de sensibilisation à la lutte contre les déchets aquatiques. Un événement qui fait partie des « Initiatives Océanes », organisées chaque année depuis 18 ans par Surfrider Foundation, et qui se déroulent cette année du 20 au 23 mars. Vingt-huit élèves, de la maternelle au CP, sont ainsi répartis sur deux plages. Ici, sur la grande plage se trouvent les plus petits, douze au total, accompagnés d’institutrices et d’étudiants du lycée agricole de Suscinio, en BTS Gestion et Protection de la Nature.

Des arrivages de plastique toute l’année

Brandissant un panneau de bois sur lequel sont inscrits des explications et dessins sur les déchets, Vincent essaie de sensibiliser six d’entre eux. Pas toujours évident avec les tout-petits, plus intrigués par les algues ou les coquillages que par la bouteille en plastique que le jeune homme leur montre dans les rochers. « Comment des objets comme ça peuvent-ils arriver sur la plage ? », demande Vincent au groupe. « Avec les hommes ! », répond du tac au tac un petit garçon, qui a bien compris d’où provenait la pollution.

Un peu plus loin, un autre groupe, accompagné cette fois de Gwaldys, elle aussi étudiante, en deuxième année de BTS. « Nous avons organisé cette opération dans le cadre d’un MIL (Module Initiative Locale, ndlr) consacré au littoral, et qui dure deux ans. L’année dernière, nous avions travaillé avec l’association Reder Mor à la réalisation d’une plaquette sur les déchets en mer, à destination des élèves du primaire. Cette année, nous organisons une opération de nettoyage de plage », explique-t-elle, alors qu’une élève arrive pour déposer un bouchon en plastique dans le grand sac. « Aujourd’hui, il n’y a pas énormément de déchets, la plage a été nettoyée depuis les dernières tempêtes », explique Vincent qui tente d’expliquer maintenant le fonctionnement des marées. « Mais il y a des arrivages continuels toute l’année, surtout de plastique », commente-il.

« Le message passe mieux grâce aux enfants ! »

Alors que le petit groupe se dirige vers l’une des extrêmités de la plage, il s’arrête, découvrant un morceau de plastique à demi caché dans le sable. Hop, direction le sac, fourni par la Surfrider Foundation. « L’idée, avec cette opération, c’est de sensibilsier les enfants et leur faire prendre conscience que ce sont avant tout les déchets terrestres, qui, jetés dans la nature, finissent par arriver au bout de la chaine dans la mer et sur les plages », développe Gwaldys. « Et le message passe mieux quand ce sont les enfants qui l’expliquent ensuite aux parents ! », poursuit-elle. Les étudiants ont également pris des photos qui serviront à réaliser un petit film sur l’opération, qui aura par ailleurs des suites en classe, puisque Vincent, Gwaldys et les autres reviendront pour apprendre aux élèves à réaliser des objets à partir de déchets !

 

Les Initiatives Océanes

Les Initiatives Océanes se déroulent du 20 au 23 mars, dans toute l’Europe. En Bretagne, 61 initiatives sont recensées cette année. Toutes les infos sont sur le site http://www.initiativesoceanes.org/

 

 

 

                      

 




Il est allé dormir chez les candidats aux municipales !

Quel a été votre objectif en réalisant ce tour de France des candidats aux municipales ?

 

Je l’ai fait pour plusieurs raisons. La première, c’est que j’ai l’impression que nous sommes aujourd’hui dans une phase de transition, entre un modèle avec une gouvernance à bout de souffle, et un modèle qui est en train d’émerger, de se réinventer, avec des politiques locales incluant davantage les citoyens. Les élections municipales sont un moment charnière, durant lequel les idées émergent, les questions aussi. J’avais envie de voir ce qu’il se passait sur le terrain, de repérer les bonnes pratiques.

La deuxième raison est que je fais partie du collectif  Démocratie Ouverte , qui cherche à instaurer une démocratie participative. Nous avons créé une plate-forme internet, baptisée « Parlement et citoyens », afin de permettre des co-construction de loi avec la participation des citoyens. Des candidats aux municipales nous ont contacté à ce sujet et ont évoqué la possibilité de co-construire leur programme avec des citoyens. Cela a été pour moi l’occasion de mettre un premier « pied » dans la campagne pour les municipales, et d’avoir encore plus envie d’aller à la rencontre des candidats.

 

 
Comment s’est déroulé votre tour des candidats, et notamment votre passage en Bretagne ?

 

Je suis parti de Paris, pour passer un peu de temps dans chaque région. C’est cependant un peu frustrant de ne pas rester longtemps dans chaque territoire. En général, j’ai été très bien reçu, de manière très simple. Certains ont néanmoins refusé de me voir. En Bretagne, je suis resté un bon mois et demi. J’y ai rencontré une quinzaine de candidats. Nous avons notamment parlé, en plus de la question de la démocratie et des pratiques innovantes, de régionalisme, et de la question des bonnets rouges.

 

 

Qu’est ce qui vous a particulièrement marqué en Bretagne ?

 

Un de mes souvenirs les plus marquants restera mon passage dans la commune de Trémargat (22), où j’ai rencontré le maire, Eric Bréhin. Ce qui se passe là-bas est particulièrement intéressant, notamment la recherche d’une certaine forme de consensus et la mise en place de chantiers participatifs, notamment pour la rénovation du bourg. C’est intéressant quand l’élu ne se considère pas comme un maire « bâtisseur », mais plutôt comme un animateur de la vie locale, qui incite les citoyens à agir eux-mêmes, réveille des envies, dans la logique d’une dynamique citoyenne qui prenne le pas sur une logique de service public.

 

 
Qu’avez-vous noté, au fil de vos rencontres, concernant la démocratie ?

 

L’ère du « maire bâtisseur » semble en voie d’extinction. On travaille moins sur la conception de de grands projets, de gros bâtiments pour la ville par exemple, comme on le voyait beaucoup avant. On voit désormais plus de modèles de gouvernance co-construits avec les citoyens. Beaucoup ont cette envie, mais restent encore démunis sur la manière d’y parvenir. Il y a encore des choses à faire, notamment en terme de formation des élus et des citoyens, notamment par le biais de l’éducation populaire.

 

 
Et concernant les liens entre internet, démocratie et élus ?

 

Il y a plusieurs façons d’aborder cette question. Premièrement, les élus sont confrontés au numérique de par l’équipement, les possibilités de connexion et la qualité de celle-ci, dans leur commune. Dans un second temps, de plus en plus d’élus se posent aussi la question de la dématérialisation des services, facilitées par l’utilisation du numérique. Et enfin ils réfléchissent également à l’utilisation du web pour la démocratie, sur la façon de l’utiliser dans ce cadre.

 

Visionnez l’entretien d’Armel Le Coz avec Eric Bréhin, maire de Trémargat (29).

 

 

 

Plus d’infos

Le blog d’Armel Le Coz, où des vidéos de rencontres avec les candidats sont disponibles