1

Une autre mobilité est en marche dans le Pays de Redon

« L’idée, avec la mise en place de cette démarche, était de répondre à un besoin d’agrégation de plusieurs problématiques liées à la mobilité (développement du territoire, économie, transports publics…). Elle est un enjeu important pour notre territoire à dominante rurale, en terme environnemental, économique, et social », explique Fanny Barcat-Michaud, chargée de mission mobilités durables à la Medefi. La démarche a aussi pour objectif d’accompagner les changements de comportements en terme de mobilité sur le territoire, de construire et d’articuler des solutions de déplacements, et de non-déplacements. Elle s’inscrit dans le cadre du projet européen « Rural Alliances », financé par le fonds euopéen Feder, qui a pour volonté de faciliter la mise en place d’initiatives prises par des « alliances » formées de communautés locales, d’enteprises du secteur, d’associations, de collectivités...« L’idée est de développer des solutions de mobilité alternatives, ou de non-mobilité, portées par les usagers eux-mêmes », affirme Fanny Barcat-Michaud.

 

Sensibilisation, ateliers participatifs, et « stop de proximité »

 

Concrètement, dans le cadre de la démarche, plusieurs actions sont actuellement en cours. « Il y a d’abord tout un travail concernant la sensibilisation des usagers », précise Morgane Maguer, chargée de communication à la Medefi. « Nous avons créé un jeu de cartes, sous forme de jeux de rôle, baptisé « bougeons mieux ! », autour du thème des mobilités. Un film a été également réalisé, par une compagnie locale, Casus Délire, dont l’objectif est de sensibiliser à la création d’alliances rurales pour développer des projets innovants revitalisant le territoire », poursuit-elle.

En terme de mise en place de solutions de mobilités, des projets sont également sur les rails, voir ont déjà vus le jour. C’est le cas des « ateliers participatifs », qui sont issus d’une « alliance » entre une agence spécialisée dans la mobilité et une compagnie de transports, et portant sur un projet d’offre de transport combinant marchandises et personnes. « Les usagers sont invités à être partie prenante du projet, en déterminant par exemple le trajet. Cela se construit au fur et à mesure », détaille Fanny Barcat-Michaud. Autre exemple, le « stop de proximité », qui permet une mise en relation d’automobiliste ayant de la place dans leur voiture et d’ « auto-stoppeurs » demandeurs. « Le dispositif a été lancé avec toutes les collectivités du Pays, et nous nous chargeons de l’animer », commente la chargée de mission.

 

Des espace de coworking

 

Une action spécifique autour du « coworking » et des espaces de travail partagés est également menée. « Se questionner sur la mobilité, c’est aussi se dire : je dois me déplacer, mais est-ce que je peux faire en sorte de ne pas avoir le faire ? », développe Morgane Maguer. « Nous avons choisi de développer la création d’espaces de travail partagé, qui permettent aux travailleurs mobiles, aux indépendants, de se déplacer moins loin, voire plus du tout, tout en limitant leur isolement et en restant connecté à leur territoire, ce qui était l’une de leurs demandes », signale-t-elle. Un « estampillage », nommé « Mon autre bureau », a vu le jour sur le territoire, afin de « labelliser » les espaces susceptibles d’accueillir les « coworkeurs » du secteur. « Cela se met en place progressivement depuis janvier », rapporte Fanny Barcat-Michaud, « Pour le moment 3 lieux sont identifiés ». La Medefi espère bien que ces initiaves prendront leur envol dans les mois à venir !




Un restaurant-épicerie « made in pas loin »

Créer une épicerie-restaurant sous forme coopérative, approvisionnée par circuits courts. C’est le pari que se lancent Nadia Boukir et Frédéric Mercier, deux Nantais. Cela fait maintenant un an et demi qu’ils travaillent sur le projet. « Depuis plusieurs années, je réflechis aux questions liées à l’alimentation. J’ai auparavant travaillé dans le développement local, ce qui m’a amenée également à prendre conscience des problématiques liées à l’aménagement du territoire et à l’agriculture », explique Nadia. Suite à sa rencontre avec Frédéric, qui partage sa vision, vient l’idée de créer un lieu qui ferait la part belle aux productions locales. « Il y a vraiment des choses à mettre en place pour reconstruire la filière directe entre agriculteurs et consommateurs », estiment les deux associés qui privilégient des producteurs pratiquant une agriculture durable. « Nous ne choisissons pas forcément ceux qui sont labellisés, nous nous attachons davantage à la démarche », précisent-ils. « Nous allons vérifier sur le terrain, dans les exploitations, notamment que certains critères économiques soient respectés, comme par exemple une bonne rémunération pour le personnel », détaillent-ils. Tous sont situés sur le territoire, le moins loin possible suivant les produits. « Et nous souhaitons privilégier le regroupement, car, outre les émissions de CO2 réduites, cela nous permet d’économiser en terme de transport et de logistique, et de pouvoir proposer des prix accessibles au plus grand nombre ».

« Un véritable lieu de vie »

Le « Made in pas loin » proposera aussi des « produits suspendus ». Derrière ce mot un peu étonnant se cache un concept très simple, qui commence à essaimer dans toute la France : des clients, en plus de leurs produits achetés ou consommés (café, baguette, sandwichs ou autre), en achètent un deuxième qu’ils mettent en « attente » auprès du commerçant. Celui-ci l’offrira alors à une personne qui viendra en faire la demande. Un travail est également en cours avec les services sociaux, pour pouvoir permettre au public en difficulté de venir s’approvisionner à l’épicerie. Des ateliers et rencontres autour de la cuisine sont également prévus, afin que le restaurant-épicerie soit « un véritable lieu de vie », selon Nadia. « L’idée est de mettre l’endroit à disposition d’associations, ou de groupes du quartier, qui bien souvent ont des projets mais pas de lieu pour se réunir », explique-t-elle. « On espère vraiment pouvoir créer une dynamique, que les citoyens aient envie de s’investir », renchérit Frédéric. La participation citoyenne est également encouragée par une opération de crowdfunding. Via la plateforme de financement participatif kisskissbankbank, les internautes sont invités à donner de l’argent afin de financer l’équipement de la cuisine du restaurant. Une autre manière d’impliquer les consommateurs…

 

 

Plus d’infos

http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/made-in-pas-loin–2

https://www.facebook.com/madeinpasloin?ref=br_rs




Sur la piste des loutres

Ils s’appellent Alicia, Jonas, Mathieu et Cyril. Tous les quatre sont étudiants en section « gestion et protection de la nature », au lycée agricole de Suscinio. Dans le cadre de leurs études, ils ont été amenés à s’intéresser de près à un animal qu’on ne voit pas souvent, mais qui est bel et bien présent auprès des cours d’eau bretons : la loutre. « Notre BTS est axé sur la gestion, l’aménagement, la protection de l’environnement et de la biodiversité », explique Alicia. « Pour notre seconde année de formation , nous devions répondre à une commande professionnelle autour de la prospection de la Loutre d’Europe sur le bassin Versant du Léguer en Côte d’Armor en partenariat avec le C.R.I.R ( centre régional d’initiation à la rivière) basé à Belle-Isle-en-Terre », poursuit-elle. C’est ainsi que le groupe des quatre a réalisé une étude sur l’état de la population des loutres sur le bassin versant du Léguer. Un projet qui aura duré en tout quatre mois, en collaboration notamment avec le Comité de bassin versant du Léguer, le Centre Régional d’Initiation à la Rivière de Belle-Isle-En-Terre, le Groupe Mammologique Breton et l’association Vallée du Léguer.

Une population stable, un vivier de petits

Chaussés de bottes, la petite équipe a alors réalisé des prospections sur les bords des cours d’eau, et ce durant 30 jours. « Il s’agissait de relever les traces de la présence de la loutre, par l’observation notamment d’indices », rapporte Jonas. « Nous travaillions par groupe de 2, en suivant le même protocole que celui utilisé lors de précédentes études, et en explorant des portions des cours d’eau », commente-il. Même si les étudiants n’ont pas pu observer de loutres en vrai, ils ont néanmoins pu constater la présence d’empreintes, notamment d’empreintes de petits. « C’est le signe que le bassin du Léguer est un bassin de colonisation pour la loutre. Les individus jeunes qui y vivent partent après vers d’autres secteurs », commente Alicia. D’après les relevés du groupe d’étudiants, la population de loutre sur le bassin du Léguer reste stable, par rapport aux relevés réalisés lors de l’étude précédente. Et l’animal couvre 86% du territoire du Léguer. Toutes les données recueillies ont par ailleurs été transmises au Groupe Mammologique Breton (Gmb), qui étudie de près la population des mammifères sur le territoire breton. « Et puis, le travail sera sûrement poursuivi l’année prochaine, via un autre projet tutoré », espèrent les étudiants, pas peu fiers d’avoir contribué à enrichir les connaissances au sujet de la loutre, animal encore bel et bien présent sur le territoire breton .

 

 

                                                    




Eoliennes en Pays de Vilaine : "Pour une reprise en main de l'énergie par les acteurs locaux"


Michel LECLERCQ (Eoliennes en Pays de Vilaine… par BD_info

 

 

A lire aussi

Eoliennes en Pays de Vilaine: 10 ans de lutte pour une transition énergétique citoyenne

Citoyens : le vent l’emportera !

 

 

 

 




Des étudiants veulent mobiliser contre le gaspillage alimentaire

Chaque année, un tiers des aliments produits dans le monde finit à la poubelle. Et chaque Français jette en moyenne sur une année 260 kilos. Partant de ce constat, un groupe de huit étudiants de Telecom Bretagne, dans le cadre d’un module de leur formation consacré au développement durable, a décidé de monter un projet autour de cette thématique. Baptisé « Gaspillons moins, luttons contre la faim ! », il a pour objectif de sensibiliser le public, et notamment les étudiants, à l’importance de leur rôle dans la lutte contre la faim, en réduisant le gaspillage alimentaire. « Nous savons que la famine est l’un des premiers problèmes sanitaires dans le monde : 25 000 personnes en meurent chaque jour », explique Anis, l’un des étudiants du projet. « D’un autre côté, il y a ce gaspillage alimentaire massif. Cela a fait « tilt » chez nous, et nous avons donc décidé de travailler autour de cette thématique », précise-t-il. Et plus précisément sur le parallèle entre faim et gaspillage. « Tout le monde n’est pas encore sensible à cela », déplore-t-il. « Nous avons donc décidé de mettre la lumière sur ce problème, et de travailler à notre niveau, c’est-à-dire à l’école », précise Anis.

Un partenariat avec les Restos du coeurs

Direction alors le restaurant du campus, le Rak. Le petit groupe s’est entretenu avec le responsable du lieu pour recueillir son témoignage sur le gaspillage alimentaire, et prendre des photos pour illustrer le phénomène. « Nous avons discuté des solutions qui pouvaient être trouvées. Pour le moment, le restaurant dispose d’une vitrine réfrigérée permettant de stocker et conserver les produits qui ne sont pas consommés pour les redistribuer sous 3 jours, au lieu de les jeter directement. Il y a aussi un accord qui est passé avec les Restos du Coeur : l’association vient récupérer certains produits. Et nous avons proposé de réduire la taille des portions dans les assiettes, et d’avoir la possibilité d’aller se servir à nouveau plutôt que de jeter », détaille Anis. Mais tout n’est pas réglé pour autant : environ 15% de ce qui est servi, d’après les calculs des étudiants, finit encore dans les poubelles.

« Les étudiants connaissent le problème mais sont encore un peu passifs »

Le groupe s’est également intéressé aux grandes surfaces. « Le consommateur n’est pas le seul responsable. Il faut l’inciter à opter pour des dates de péremption plus courte, et lui apprendre à ne pas acheter plus que nécessaire », estime Anis. Toutes ces rencontres et observations ont donné lieu à une vidéo, que les huit étudiants ont projetée durant le forum « enjeux du développement durable et défis de demain », qui s’est déroulé mercredi 2 avril, dans l’enceinte de Telecom Bretagne. L’occasion également de sensibiliser leurs confrères, « qui connaissent le problème mais restent encore un peu passifs », selon Anis. Le groupe participe d’ailleurs avec l’association Acted à l’opération européenne « Food Right Now », en proposant des outils de communication (cartes postales, posters) dans le restaurant universitaire et sur le campus. Et espère par ce biais arriver à mobiliser les étudiants sur le sujet !

 




Les circuits courts et leur développement en débat à Morlaix

Un sur cinq. C’est le nombre de producteurs pratiquant la vente en circuits courts en France, selon des chiffres du recensement agricole de 2010. Un chiffre élevé, mais qui cache cependant des disparités selon les régions. En Bretagne, d’après des données récoltées par le Civam (Centre d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu Rural), 3129 producteurs pratiquent la vente en circuits courts, soit 1 sur 10. La région Rhône-Alpes, quant à elle, figure en tête du classement des régions pratiquant ce type de vente, avec une exploitation sur trois vendant en direct ou avec un seul intermédiaire. C’est ce qu’on peut voir dans le film « Cultivez local ! », réalisé par l’association Pims et par l’Ardear (Association pour le développement de l’emploi et agricole) Rhône-Alpes, et qui a voulu mettre en valeur des initiatives locales en matière de circuits courts, dont 3 dans cette région. Toutes sont portées tantôt par les agriculteurs eux-mêmes, ou par les consommateurs, ou encore les élus. On découvre ainsi un restaurant scolaire municipal approvisionné par des produits locaux, un magasin bio de producteurs en coopérative, une association regroupant une vingtaine de fermes qui propose de la vente en paniers dans la Drôme, une fromagerie bio créée par des éleveurs laitiers ou encore un abattoir repris par les éléveurs et pratiquant la vente directe en Mayenne.

« Valorisant pour la production »

Projeté au cinéma La Salamandre, le documentaire a été le point de départ d’un temps d’échange entre le public et différents acteurs du Pays de Morlaix, pratiquant la vente en circuit courts ou développant un projet. C’est le cas de Briac, qui cultive des légumes grâce à la traction animale, sur la ferme de Trézenvy, à Plougasnou. « Je vends des paniers directement à la ferme, une fois par semaine », explique-t-il. Sandrine, quant à elle, porte avec son compagnon et d’autres agriculteurs du secteur un projet de création de magasin de producteurs à Pleyber-Christ. « Nous avons répondu à un appel à projet de la mairie de Pleyber-Christ, qui cherchait à créer ce type d’activité dans de nouveaux locaux construits par Morlaix Communauté. Le magasin doit voir le jour au printemps 2015 », précise-t-elle. Mais qu’est ce qui a poussé ces jeunes agriculteurs à se lancer dans les circuits courts ? « Je n’y vois que des avantages », répond Briac. « C’est particulièrement valorisant pour notre production, et puis nous entretenons ainsi un lien direct avec le consommateur », explique-t-il. Même son de cloche du côté de Sandrine. « Nous avons toujours voulu faire de la vente directe. Au départ nous avons voulu nous lancer dans le concept de la Ruche qui Dit Oui, mais la philosophie de la société, qui est devenue une start-up, ne nous correspondait plus. Alors après avoir envisagé de la vente sur les marchés, nous nous sommes tournés vers le magasin de producteurs », détaille la jeune femme de 24 ans. « La vente directe nous permet de mieux maitriser notre travail », poursuit-elle. Mais vendre directement n’entraine-il pas des contraintes ? Si Briac, qui a toujours travaillé en vente directe, ne voit pas d’inconvénients, pour Sandrine, « C’est sûr que les circuits courts demandent du temps et de l’organisation. Il faut pouvoir concilier vente et production », reconnait-elle.

Aux consommateurs d’agir ?

Alors, comment développer les circuits courts sur le Pays de Morlaix, qui, s’ils sont présents, constituent encore bien souvent des initiatives isolées ? « Ce sont aux consommateurs d’agir », affirme Sandrine. Briac verrait, quant à lui, la création d’une Amap (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, ndlr) d’un très bon œil, ayant précédemment travaillé avec deux structures de ce types du côté de Brest et Crozon. « Les Amap permettent aux consommateurs de réellement s’engager, cela permet de renforcer les liens entre citoyens et producteurs. Et puis, ce n’est pas aux agriculteurs de prendre les risques seuls, c’est bien que les habitants y soient aussi associés », explique-t-il. Sans oublier « les politiques, qui peuvent aussi contribuer au développement de ces pratiques », a souligné quelqu’un dans le public. La création d’une monnaie locale, actuellement en projet sur le secteur de Morlaix, pourrait aussi contribuer à leur expansion. « Utiliser une monnaie locale, qu’on fait circuler sur le territoire, permet de développer les circuits courts, et ce dans tous les domaines, car elle n’est acceptée que par des prestataires définis sur un territoire donné », explique Florent, membre de l’association qui porte ce projet de monnaie locale. A noter également, la constitution d’un groupe de travail autour des circuits courts dans le collectif « Morlaix en transition » qui est en train de se mettre en place. De quoi alimenter les débats et peut-être donner naissance à de nouveaux projets dans le secteur !