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Algues vertes : condamnation de l’Etat pour la mort d’un cheval

En quoi cette condamnation est-elle exceptionnelle ?

 

Cette condamnation de l’Etat est une première, car c’est la première fois que celui-ci est condamé pour des conséquences sanitaires des algues vertes. Jusqu’à présent, l’Etat l’avait déjà été, mais pour les conséquences des algues vertes sur l’environnement et pour les impacts financiers de ces conséquences environnementales, c’est-à-dire les frais que les communes ont dû dépenser pour le nettoyage des plages. Aucun cas de décès, ou de malaise lié à la présence des algues vertes, n’avait eu de sanctions judiciaires. Ici, la cour d’appel administrative de Nantes a considéré qu’il y avait un lien de causalité entre la mort du cheval, l’intoxication de Monsieur Vincent Petit, son propriétaire, et les algues vertes. C’est donc une première.

 

 
Cette condamnation pourra-t-elle avoir des conséquences ? De quel ordre ?

 

Une plainte au pénal, avec constitution de partie civile, a été déposée par Vincent Petit, le cavalier, auprès des juges d’instruction du Pôle de santé publique de Paris. Le jugement de la cours d’appel administrative de Nantes est intéressant, car il met en évidence le lien entre santé et algues vertes, et cela pourrait avoir un impact. Ce qui est intéressant également, c’est de voir que les pouvoirs publics ont réagi rapidement ces dernières 48h, par la voix du ministre de l’agriculture notamment.

 

 

Et concernant l’affaire Thierry Morfoisse ? Le jugement de Nantes pourra-t-il avoir un nouvel impact ?

 

Je ne suis pas sur cette affaire, mais je pense qu’il y aura vraisemblablement des répercussions sur ce cas.

 

 

 
Les associations environnementales espèrent

Quelques réactions des associations environnementales, après la condamnation de l’Etat :

 

Eau et Rivières de Bretagne :

« Cette nouvelle condamnation tombe à point pour rappeler à l’État sa responsabilité et son obligation de résultat : les marées vertes doivent cesser ! Elles sont incompatibles avec la protection de la santé publique, l’économie maritime et touristique, l’image de marque régionale et la préservation du cadre de vie des habitants des communes littorales.»

 

Sauvegarde du Trégor :

«  Ainsi l’Etat n’est pas seulement responsable de la prolifération des marées vertes, ce que la même Cour avait déjà signifié dans son jugement du 1er décembre 2009, à la demande de quatre associations bretonnes, dont Sauvegarde du Trégor. Il est coupable de ne pas avoir pris la juste mesure du grave danger que représente la putréfaction des algues vertes par le dégagement de ce gaz particulièrement toxique qu’est l’hydrogène sulfuré. Ce jugement n’est que justice rendue à un homme et au-delà de lui à toutes les associations, au premier rang desquelles Sauvegarde du Trégor, qui interpellent depuis des années les pouvoirs publics sur ce danger permanent. Notre association, la première, avait dès 2008, organisé une conférence publique sur ce sujet à Plestin-les-Grèves. Et comme toute bonne justice est bonne à prendre, il nous revient de surcroît de la faire prospérer. »

 

Le Comité de Soutien à la famille de Thierry Morfoisse (chauffeur décédé à Binic en 2009 après avoir ramassé des algues vertes en putréfaction avec son camion, ndlr), dont le porte-parole est André Ollivro, millitant depuis plus de 20 ans contre les marées vertes, a déposé en préfecture une pétition de 3500 signatures demandant que l’intoxication soit reconnue comme cause de sa mort. « Maintenant que la cour d’appel a reconnu que l’Etat était responsable de la mort du cheval et de l’accident du cavalier, il y a des chances que la mort de Thierry Morfoisse soir reconnue quand étant un accident du travail, et que l’Etat a failli à sa mission de sauvegarde sanitaire », explique André Ollivro, qui espère aussi qu’un jugement similaire sera rendu suite à la plainte déposée par Sauvegarde du Trégor et Sauvegarde du Penthièvre après la mort de 36 sangliers sur les plages costarmoricaines. « En tout cas nous continuons notre combat. Il faut changer de braquet dans la lutte contre les algues vertes, et que les plans de lutte soient enfin effectifs. Pour la rentrée, nous espérons porter une pétition de 10 000 signatures à Manuel Valls, ministre de l’intérieur », annonce André Ollivro, qui donne rendez-vous le 29 juillet à Trédurer (22) à la salle de la Mairie pour une conférence sur les algues vertes avec Yves-Marie Le Lay et Pierre Philippe, médecin urgentiste lannionais.

 




Au fil de l’eau, du Queffleuth et de la Penzé

En quoi consiste l’association « Au fil du Queffleuth et la Penzé », quels sont ses objectifs et ses missions ?

 

L’association a été créée en 1992, par quatre communes du Pays de Morlaix (Pleyber-Christ, Plourin-Les-Morlaix, Le Cloître-Saint-Thégonnec, Plounéour-Menez) et de citoyens, qui avaient pour volonté de développer la valorisation du patrimoine local et naturel sur ce territoire, par le biais notamment des sentiers de randonnées.

Nous travaillons aujourd’hui autour de trois grands axes : la randonnée, la valorisation du patrimoine local, et l’éducation à l’environnement, sur tout le territoire de Morlaix Communauté.

Nos missions autour de ces grands axes sont variées. Par exemple, nous réalisons l’entretien de sentiers de randonnée, d’espace VTT, nous intervenons dans les écoles pour évoquer l’eau, les déchets…Pour le grand public, nous organisons aussi des balades sur différents thèmes liés à la découverte de la nature.

 

 

 

Quels sont les actions que vous menez autour du domaine de l’eau ?

 

Il y en a plusieurs : Nous travaillons par exemple autour des zones humides. Nous menons un programme de formation aux inventaires de la biodiversité dans les zones humides, afin de constituer un groupe de naturalistes spécialisés.

Le jardinage au naturel est aussi lié à la thématique de l’eau. Nous travaillons auprès du grand public en organisant des animations sur ce thème, avec le Sage du Léon-Trégor et le CPIE du Pays de Morlaix, organisme avec lequel nous coopérons sur la charte « jardiner au naturel » qui est développée dans les jardineries. Et le principal de nos actions sur ce thème repose sur la valorisation du patrimoine. Nous avons ainsi mis en place quatre actions, dans le cadre d’un programme baptisé « les chemins de l’eau ».

 

 

En quoi consiste exactement « Les chemins de l’eau » ?

 

Ce projet est porté par le Sivu du Queffleuth et de la Penzé (communes de Pleyber-Christ, Plounéour-Menez, Saint-Thégonnec, Le Cloitre-Saint-Thégonnec et Plourin-Les-Morlaix, ndlr ). Notre association se charge de l’ingiénerie du programme, et de l’animation des actions.

Il y a quatre volets dans ce programme : trois sentiers d’interprétation (Riboul Potic, Riboul an Dour, Gwennojen al Lin) et une exposition (Grasland, une histoire de papier).

Riboul Potic est un sentier pour découvrir la vallée du Queffleuth et son évolution au fil du temps, sur 5 kilomètres. Le promeneur suit Potic, un « pilhaouer » (chiffonnier), sur six étapes, et est muni d’un livret explicatif, à poser sur des pupitres numérotés disposés le long du parcours. Sur le circuit, une boucle spéciale permet d’aborder une zone humide, « Prat Ar Gaor », une prairie dont l’ancienne irrigation a été remise en état. Cela permet au public d’en apprendre plus sur l’intérêt d’une zone humide, son rôle, notamment du point de vue de la biodiversité.

Riboul An Dour est un sentier de découverte, avec des bornes sonores,situé au Cloitre-Saint-Thégonnec, et qui permet de sensibiliser au petit patrimoine lié à l’eau (fontaines, lavoirs…), et d’interpeller sur les gestes quotidiens liés à l’eau.

Nous sommes également en train de développer une action liée à la culture du lin, avec un « cicruit du lin », « Gwenojenn Al Lin », à Saint-Thégonnec.

Enfin, une exposition sur les moulins à papiers, et sur une ancienne papeterie industrielle, basée à Pleyber-Christ, a été présentée durant un mois à Pleyber. Elle sera de nouveau visible à Plourin-Les-Morlaix cette fois, du 6 septembre au 4 octobre.

 

 
Plus d’infos

http://aufilduqueffleuthetdelapenze.over-blog.com/

 

 

 

                                                    

 




Vieilles Charrues et développement durable : Où en est la démarche ?

Jérôme Tréhorel, directeur du festival, explique ici notamment comment le festival collabore avec deux autres festivals français (Rock en Seine et les Eurockéennes) sur les questions de développement durable. (Interview de Marion Moureau).

 

 

 

Quentin Sibéril, chargé de développement durable du festival, explique quels sont les grands axes de travail concernant le développement durable sur le festival, et donne quelques chiffres, notamment concernant le tri des déchets, devenu l’un des « points forts » de la démarche des Vieilles Charrues, grâce à un jeu sur le camping.

 

 

 




Un « Science tour » pour la sensibilisation à la gestion durable du littoral

La Bretagne compte pas moins de 3000 kilomètres de côtes. Une spécificité, et un atout, qui demande une gestion particulière, dans un contexte où la pression de l’homme se fait de plus en plus importante. C’est dans ce cadre que l’association des Petits Débrouillards, soutenue par la Région et l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, promènera sur les routes finistérienne cet été ses camions « laboratoires mobiles » du « Science Tour » et sensibilisera le public à la gestion durable du littoral (ou gestion intégrée des zones côtières). Cette animaton itinérante est « un dispositif pédagogique », selon Hélène Bréard, coordinatrice de l’antenne brestoise des Petits Débrouillards. « Ces camions sont de véritables laboratoires mobiles, accessibles à tout public, et équipé de différents outils et de matériel pédagogique pour explorer l’environnement immédiat », explique-t-elle. De quoi en apprendre avantage sur la salinité de l’eau de mer par exemple, ou encore réaliser des observations à l’aide d’un mircroscope !

 

Une exposition en sept modules

 

En plus des laboratoires mobiles, les actions proposées par les Petits Débrouillards autour de la gestion durable du littoral comprennent également une expostion, composée de sept modules, et baptisée « le littoral des loustics ». « Le carénage, les algues, les limites du littoral ou encore la biodiversité du milieu y seront évoqués », explique quand à elle Maud Milliet, de l’antenne Nord-Finistère des Petits Débrouillards. Chaque participant recevra également à la fin de l’animation un questionnaire à remplir, afin de recueillir les questions, attentes et préoccupations concernant le littoral et sa gestion. En parallèle, un site internet dédié à cette thématique sera développé. Sans oublier des cafés des sciences qui complèteront le dispositif. Un dispositif qui sera d’ailleurs poursuivi après cet été. « Nous sillonnons le Finistère cet été, mais ce n’est que la première année d’une opération de médiation auprès du public qui durera au total 3 ans. », précise Hélène Bréard. « L’objectif est aussi d’initier une démarche qui va s’inscrire dans la durée, et instaurer un dialogue entre les différentes parties. Faciliter les échanges, le dialogue et la concertation », complète Maud Milliet. Les camions « Science Tour », qui sont par ailleurs partenaire de l’émission de France Television « C’est pas sorcier », et qui sont donc un outil utilisé dans le cadre de la sensibilisation à la gestion durable du littoral par les Petits Debrouillards, seront donc amené à parcourir de nouvelles routes bretonnes l’année prochaine !

 
Plus d’infos

www.coteacote.org/

 

 

                                                    




NDDL : la mobilisation ne faiblit pas

 
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Vent, mer et sel : un transport hors du commun !

Après un périple autour des côtes bretonnes, durant lequel il a chargé et déchargé des produits alimentaires (algues et infusion à Brest, conserves de porcs bio à Concarneau…) le bateau à voile « Notre-Dame-de-Rumengol » est arrivé aux écluses de Morlaix mercredi. A son bord : 10 tonnes de sel en provenance du marais breton, et plus exactement du marais de la Galopinière à Beauvoir-Sur-Mer, exploité par Stéphane Guichen. « En 2010, j’avais déjà transporté mon sel à la voile jusque Morlaix, mais tout seul, avec le voilier « Face au soleil ». Cette fois, c’est ma troisième expérience avec Towt, et mon plus gros chargement », explique-t-il. « L’idée, avec cette opération, n’est pas de faire la promotion du sel, mais du transport à la voile. Le marais que j’exploite est menacé par les eaux, avec le réchauffement climatique. Il faut agir, nous avons tous nos responsabilités à prendre, et le transport à la voile devient une évidence : il permet une réduction de l’empreinte carbone (de l’ordre de 85% selon Towt, ndlr). C’est l’avenir ! », affirme le saulnier.

 

« Il faut que d’autres producteurs s’approprient cette idée »

 

Mais si l’empreinte carbone est réduite, le coût de transport est lui, plus élevé. « Trois à quatre fois plus cher qu’un transport classique », précise Stéphane, qui ne répercute cependant pas ce coût sur le sel qu’il vend, tenant à rester dans une « démarche militante ». Et qu’il voudrait bien se voir développer. «Je crois beaucoup à l’établissement d’une ligne de transport à la voile nord-sud, sud-nord Bretagne. Il faut que d’autres producteurs s’approprient cette idée, notamment les producteurs de légumes ! », commente-il. A l’heure où l’écotaxe continue à faire débat, l’idée pourrait en séduire plus d’un. Elle a déjà intéressée le public, venu aider à décharger les sacs de 15 kilos de sel, à la force cette fois…des bras !

 

 

 

Le débarquement en images :

 

 

Stéphane Guichen, juché sur des sacs de sel, appelant le public à participer au déchargement. Photo : MEG_BD

 

 

 

Le public s’est relayé pour porter les sacs, au son de la musique bretonne. Photo : MEG_BD