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#5 L’équipe Ecobretons : Marie, journaliste et coordinatrice

Présente depuis la création d’Eco-bretons, Marie est journaliste de vocation et a appris au fur et à mesure à compiler des compétences jusqu’à devenir la coordinatrice de rédaction. Son attachement au milieu associatif, au journalisme et à l’étincelle des gens passionnés l’a menée jusqu’à Eco-bretons en 2011. Une boutique qu’elle n’a depuis lors plus quitté ! Entrons dans la boutique de Marie, un espace qu’elle veut bienveillant et libre, éléments indispensables à la qualité d’expression selon elle.

Bonjour Marie, nous sommes dans le parc de Kerozar assises dans l’herbe, une tasse de thé à la main. Est ce que tu peux nous parler de ton rôle au sein d’Eco-bretons ?

A la base je suis journaliste. Au fil des années j’ai pris un peu d’autres activités en charge comme une partie de la coordination, c’est à dire le montage de dossier ; aller rencontrer les partenaires, assos et collectivités qui nous financent aussi ; l’ encadrement des services civiques ; et je fais un peu d’animation dans les lycées, c’est un projet qui démarrera vraiment cette année. Un peu de tout en fait, un peu d’événementiel, d’animation de ciné débat, au fur et à mesure des années ça s’est développé .

Polyvalent comme job au final !

Tout à fait, c’est couteau suisse quoi ! Des trucs qu’on ne sait pas faire, bah on apprend à les faire.

Quand tu as commencé c’était vraiment le journalisme qui t’intéressait, c’est pour cette raison que tu as postulé à Eco-bretons. D’où te vient cette envie : rêve de gamine ou concours de circonstance ?

C’est super vieux. J’ai eu un parcours un peu atypique on va dire. Le journalisme m’a toujours intéressé, déjà quand j’étais petite, je faisais mes propres journaux de ce qui se passait à la maison, c’était drôle. J’adorais écrire, ça a toujours été une passion l’écriture. Et je pense qu’il faut que je développe ça sur le plan personnel. J’étais douée en rédaction, enfin j’ai toujours aimé. Lire et écrire c’était mon truc.

Après j’ai eu une petite période ou je voulais être archéologue. C’était drôle aussi. Finalement je n’ai pas fait ça.

Au lycée je voulais être journaliste, donc je m’étais renseignée pour faire des études de journalisme. J’avais postulé à l’IUT de Lannion mais je n’ai pas été prise. Donc du coup je me suis dit c’est pas grave, je vais aller en fac ça va être un peu plus large. J’ai été en fac à Arradon à la catho à côté de Vannes en information-communication. C’était vachement bien parce que c’était hyper large. On a fait aussi bien de la vidéo que de l’écrit que des choses un peu culturelles, des photos, des expo photos…enfin c’était vraiment sympa. Des chouettes années.

Et après je suis partie à Rennes, en licence d’information-communication. J’avais toujours cette idée de faire du journalisme et quand j’étais à la catho j’avais fait un stage en radio, c’était rigolo c’était à radio Saint Anne à Vannes ainsi qu’un stage en presse écrite aux Infos du pays de Plöermel. L’écrit ça m’avait bien plu, la radio aussi, c’était technique ça me plaisait aussi. Donc j’étais partie avec ces idées là à Rennes : continuer dans le domaine du journalisme.

La découverte du monde associatif à Plum FM

En 2004 j’ai fait un stage à Plum FM, de radio, je voulais continuer la radio je trouvais ça sympa. Et c’est là que j’ai eu le gros déclic, pour le monde associatif et pour la radio aussi, mais pour le monde associatif avant tout. Plum FM je connaissais pas plus que ça à la base, ça faisait petite radio, je me demandais comment ça fonctionnait. Je ne connaissais rien aux associations !

Miss Météo

« On m’avait dit :  tu vas faire du direct » et moi j’ai dit « ah non pas de direct ». Mais finalement j’ai fait du direct, j’ai fait la météo. Après j’avais fait une émission où j’allais dans des lieux un peu touristiques et je faisais des interviews qui étaient longues, ça durait 1h à peu près. On m’a vraiment laisser la liberté de faire les choses, ils ont été extrêmement bienveillants avec moi et je les en remercierai toujours. C’est pour ça que je suis très attachée à eux, parce que pour moi c’était une grande découverte. Le monde associatif m’a permis de rencontrer vachement de gens différents que je n’aurai jamais rencontré avant. Parce que avant j’avais ma petite vie, bah la vie classique de tout le monde. Et là, il y avait des gens qui venaient de tellement de milieux que je ne connaissais pas que ça m’a fait une ouverture sur le monde phénoménale. Du coup j’ai continué en tant que bénévole. J’ai fait un autre stage en 2005 en communication et en 2007 on m’a proposé de faire un service civique à Plum FM puisque j’étais toujours bénévole là-bas pour m’occuper de tout ce qui était environnement, c’était une mission environnement sur l’eau. Moi je n’y connaissais rien du tout à l’environnement, ça me passait complétement au dessus à l’époque. Je devais encadrer des jeunes, faire des chroniques radio sur l’eau, ça a duré un an, c’était génial. Ensuite j’ai continué trois mois en CDD. Après j’ai cherché du boulot, plus dans le journalisme forcément.

Eco-bretons

J’ai vu une annonce un jour pour Eco-bretons en 2009. Entre temps j’avais été correspondante de presse pour la Gazette du Morbihan. C’était bien comme expérience, hyper formateur. Pour Eco-Bretons, j’avais pas été retenue tout de suite, mais au final ils m’ont appelé . En route pour Morlaix. J’ai commencé en Janvier 2010, en me disant « je sais pas combien de temps ça va durer », c’était des contrats aidés à l’époque. On est en août 2017 et je suis encore dans la boutique. Ça dure !

Alors t’as eu le temps de voir ce qui te plaisait dans ton action au quotidien.

C’est surtout de travailler dans le monde associatif même si c’est de plus en plus dur, par rapport aux premières années où j’ai découvert ça c’est de plus en plus compliqué du côté des financeurs. C’est de plus en plus professionnel, de plus en plus exigeant et de plus en plus dur et précaire. C’est pas tout rose, il peut y avoir des relations humaines compliquées mais par contre à côté c’est un milieu où tu peux rencontrer des gens avec des vraies valeurs. Je pense aussi que c’est un champ d’expérimentation qui est phénoménal, tu peux tester, tu peux expérimenter. C’est encore des endroits où tu peux le faire, où tu n’es pas obnubilé par un objectif de rentabilité.

Même si au final, ça te demande quand même du temps de travail de chercher des financements

Ca te demande du temps, et t’as pas toujours le temps. Et financièrement c’est de plus en plus compliqué, donc forcément t’es obligé d’aller chercher des sous par toi même. Quelque part, parfois, ça se rapproche du monde de l’entreprise.

Après ça te pousse aussi à se renouveler, à renouveler les projets de l’association.

C’est ça. Ça pousse à y aller, à se défoncer, à essayer de pérenniser ton poste. Des fois pour le moral c’est pas évident mais quand même quand tu vois tous les à côtés et tout ce que tu peux gagner toi en richesse personnelle en étant dans un secteur comme ça, je me dis quand même ! ca vaut le coup, éthiquement c’est plutôt chouette. Enfin moi je vois ça comme ça.

Eco-bretons s’attache à toute la Bretagne, mais les forces vives sont situées dans un bastion au nord de la Bretagne, à Morlaix. Est ce que tu peux nous parler de l’évolution de cette ville dans la transition les sept dernières années ?

Je dirais que ça a évolué quand même. Y’a un environnement naturel qui est préservé encore, contrairement au Morbihan où les côtes sont victimes de la bétonisation et du monde. Là, on sent qu’il y’a une volonté de préserver les choses, les gens sont un peu farouche là dessus. Au niveau développement durable ça progresse mais c’est pas encore comme Nantes.

Et ça vient beaucoup des associations ici

Oui ! Il y a un super tissu associatif qui bouge beaucoup. On croirait pas d’ailleurs comme ça, en arrivant on se dit « oulalala morlaix… », mais en fait ça bouge dans tous les sens. Y’a vraiment beaucoup de trucs et les gens sont très gentils. Il y’a vraiment un vivier de choses à faire et notamment au niveau du développement durable. De beaux projets ont été montés que ce soit les Incroyables comestibles, Les Temps-Bouilles…. Et ça vient des citoyens ! C’est ça qui est bien. Ils ont pas attendu que ça vienne d’en haut.

Qu’est ce qui est inratable à Morlaix selon toi ?

Le Ty Coz ! Forcément ! C’est un lieu emblématique de Morlaix, il y a un mélange de tradition et de modernité dans le bar qui est assez sympa. Et il se passe vraiment des trucs, beaucoup d’animations, beaucoup de gens gentils. C’est vraiment un lieu convivial, il faut aller au moins une fois au Ty Coz !

Et la baie de Morlaix et vraiment super belle !

Qu’est ce que tu serais prête à faire dans ton quotidien pour être plus Slow Life ?

Me calmer. On dirait pas comme ça mais je suis très stressée intérieurement donc il faut que j’apprenne à me détendre, ce que je n’arrive pas à faire. Prendre le temps de faire les choses et pas vouloir faire 15 000 trucs en même temps.

Tu as rencontré beaucoup de gens au cour de tes reportages, quelles rencontres t’ont le plus marqué ou touché ?

Alors il y a un reportage qui m’a marqué c’était en 2011, à l’époque où on faisait le magazine papier. On avait été faire un reportage sur la pêche au bar au Raz de Sein. On a pris le bateau, il devait être 5h du matin. J’ai été malade pendant toute la journée, une catastrophe, un mal de mer épouvantable. Et pourtant si on me demandait de le refaire, je le referais sans hésiter, parce que c’était fantastique. J’avais jamais vécu ça de ma vie. Je crois que ça restera un moment gravé dans ma mémoire ce reportage. Moi je suis une fille de la campagne, pas du tout de la mer, je ne connaissais rien, j’étais vraiment impressionnée.

Vandana Shiva. On a fait une interview avec elle, c’était pas prévu. On nous a dit « Vous allez interviewer Vandana Shiva ! » « Ah ouais d’accord, ok. ». Donc on y va, en impro parce qu’on avait rien préparé. C’était à Rennes, à l’Université d’Eté de la Solidarité internationale. Elle est vraiment super impressionnante et c’est quelqu’un qui est très chouette.

Génial aussi, Ricardo Petrella qui est l’ancien rapporteur à l’ONU sur l’eau et ancien commissaire européen, enfin quelqu’un avec un CV impressionnant. Je l’ai interviewé dans la cantine de l’école de Silfiac, un samedi matin, comme ça à 11h du mat’ et génial ! On a envie de le suivre, il est hyper engagé, très simple, super.

Paul Ariès, un sociologue spécialiste de la décroissance vraiment génial à écouter et puis Gilles Bœuf, j’oubliais Gilles Bœuf !

Qu’est ce que ça t’apportes toutes ces rencontres ?

Tu ressors de là t’es gonflé. Mais pas seulement celles là, celles de tout le monde en fait. Dès qu’on va voir quelqu’un qui est passionné par son métier, ou son asso’, ou son quotidien, il a des petites étoiles dans les yeux. Et tu te dis « ah c’est génial. J’ai envie de savoir ce qui le motive. J’ai envie de parler de ce qu’il fait parce que ça à l’air super. Il a vraiment des étoiles partout dans les yeux. On a envie de le suivre. ». Et ça peut être dangereux parce que des fois on a tendance à se laisser embarquer. Toujours garder un peu de distance.

Mais quand tu rencontres des gens qui sont vraiment passionnés et qui ont les yeux qui brillent quand ils parlent de leurs trucs, c’est super quoi ! Là tu te dis il y a encore des gens qui ont la foi dans ce monde, c’est beau. (rires)

Finalement tu l’as dit l’environnement et le développement durable au départ ce n’était pas forcément ta tasse de thé, alors qu’est ce qui te raccroche à Eco-bretons et à ce milieu là, la rencontre de gens passionnés ?

Oui c’est ça les gens passionnés et toutes les alternatives que l’on peut mettre en place à notre niveau, sans avoir fait des études supérieures de fou, sans être issu d’un milieu social hyper favorisé, sans venir de grande métropole. Non t’as un gars dans la campagne, il est resté là peut-être toute sa vie mais il fait des supers trucs. Ça montre que tout le monde peut le faire, les gens ne sont plus dans des cases, il n’y a plus d’élite. C’est ça qui est vachement intéressant, l’innovation du quotidien, accessible à tout le monde. Et d’être positif aussi ! Les gens sont déjà suffisamment plombés, je pense par l’époque, par ce qui se passe, par le quotidien. Donc si on arrive à faire réfléchir les gens mais de manière positive c’est vachement mieux.

Et puis on découvre plein de trucs qui sont dans notre quotidien juste à côté de chez nous et on ne le sait pas, on est parfois beaucoup plus préoccupé par des choses qui nous dépassent et qui sont ailleurs. Mais parfois c’est à côté que ça se passe aussi. La proximité.

Merci Marie !




Des Clics de Conscience.Un film documentaire sur la portée des pétitions et le droit à l’initiative populaire

Lorsque Jonathan Attias et Alexandre Lumbroso décident de s’intéresser au sujet des semences paysannes en France, rien ne laisse présager qu’ils iront jusqu’à s’inscrire dans la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages promulguée le 9 août 2016. Tout commence par un questionnement de Jonathan Attias, confortablement installé derrière son ordinateur, sur la question des semences traditionnelles et de leur utilisation dans l’agriculture à caractère économique.

Le sujet des semences paysannes est aujourd’hui bien connu de tous. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, certaines puissances économiques se sont attribuées un droit de propriété intellectuelle sur des semences. En France ce droit existe depuis 1970, et il prend fin 25 ou 30 ans après. Lorsque ce droit prend fin, la semence tombe dans le domaine public et devrait par conséquent être libre de droit.1

Mais il existe LE CATALOGUE OFFICIEL, cette bible qui recense les semences autorisées à être utilisées par les agriculteurs. Ce joli recueil impose des conditions particulièrement contraignantes à l’inscription des semences. 80% des semences présentes dans le catalogue sont des semences hybride F1, c’est à dire qu’elles sont non reproductibles et les autres sont des variétés « sous optention  ou des variétés protégées pars des droits de propriétés intellectuelles »2. Qui gère le catalogue ? En France c’est le rôle du GEVES (Groupe d’étude des variétés et des semences) qui regroupe le ministère français de l’agriculture, l’INRA, (l’institut national de la recherche agronomique) et le GNIS (Groupe National Interprofessionnel des semences et plants). Ce catalogue permet à l’origine de répertorier de manière efficace les semences et d’éviter ainsi la confusion mais a conduit à la diminution de la diversité des espèces et au joug du catalogue sur le travail des agriculteurs.

Revenons au commencement, Jonathan est journaliste et cofondateur d’une société de production spécialisée dans les problématiques citoyennes et environnementale : Communidée. Alexandre, son cousin, le rejoint dans son projet, formé à AgroParisTech le sujet a toutes les raisons d’attirer son intention.

Les deux jeunes hommes découvrent un système qu’ils estiment en contradiction avec une société saine. Trouver un moyen pour redonner la liberté des semences, en finir avec un système qui menace la biodiversité, le bien être des agriculteurs et des consommateurs, voilà ce dont il s’agit. Il leur faut trouver un moyen d’exprimer ce sentiment partagé par une floppée de citoyens, qu’ils rencontrent notamment à travers leur websérie « Jardiniers Levez-vous ! ». Quelques clics lancent une odyssée sur « le droit à l’initiative populaire ». Quels sont les moyens pour se faire entendre ? Quelle mobilisation ? Dans le droit français et dans le droit européen ? Tandis qu’Olivier Besancenot , Noël Mamère, aperçus lors de manifestations, leurs conseillent de ne pas lâcher la mobilisation physique, les deux jeunes gens décident d’utiliser leurs PC en lançant une pétition. #YesWeGraine « Pour que les maraichers aient le droit d’utiliser des semences reproductibles et de produire les leurs» prend des formes généreuses avec environ 70 000 signatures en 2015. Mais une fois les kilos de signatures imprimés Jonathan se met à douter, et maintenant que faire ? S’ensuit des rencontres avec des acteurs juridiques et politiques. Leur persévérance les mènera jusqu’aux portes de Joël Labbé, sénateur, à l’époque EELV (Europe Ecologie Les Verts)… La suite est à voir lors de la séance au cinéma de Locminé le 12 Octobre en présence des réalisateurs et du sénateur Joël Labbé.

1 article de Shabnam Anvar, septembre 2013 http://www.kaizen-magazine.com/3-manieres-de-soutenir-legalement-les-semences-libres/
2 extrait du film documentaire Des clics de conscience

Où le voir en Bretagne ?

Etel, le 6 octobre au cinéma La rivière (20h30)
Locminé, le 12 octobre au cinéma Le Club (20h30)
Saint-Pol-de-Léon, le 5 novembre  au cinéma Majestic (17h15)
Et à Dinan, Vers le large avec de nombreuses dates  : 5 (17h30),6 (20h00),8 (20h15) ,9 (17h30),10 (14h30) octobre




Brest Coop : bientôt un supermarché coopératif et participatif ?

C’est le lancement d’un projet qui s’étalera sur deux ans : la création d’un supermarché coopératif et participatif à Brest ! La première réunion aura lieu le mercredi 31 janvier au Patronage Laïque du Pilier Rouge, ce sera le moment de découvrir le fonctionnement d’un supermarché collaboratif, de venir avec sa boîte à question et son envie de s’associer à l’équipe. Des commissions sur les différents sujets seront créées et chacun sera libre de rejoindre l’une d’entre elles.

Y’a t’il des salariés ? Faut-il être adhérent pour acheter des produits dans ce supermarché ? Dans quelle mesure doit-on s’investir ? Quels sont les avantages de ce type de fonctionnement ? Qui choisit les produits ? N’y a t’il vraiment aucun salariés ? Mélanie, une des porteuse du projet, en interview sur RCF le 18 janvier dernier [le podcast est à retrouver sur leur site internet] répondait à quelques unes de ces questions.

« Il n’y a pas de client, c’est des adhérents, des membres. Ils achètent des produits de ce supermarché, ils participent au fonctionnement de ce supermarché et ils peuvent également avoir des parts de ce supermarché. Tout est à définir, chaque supermarché définit son propre fonctionnement.« 

La jeune femme n’a pas manqué de rappeler que plusieurs expériences de supermarchés coopératif existaient, notamment la plus connue d’entre elles, celle de New York à Park Slope qui compte aujourd’hui plus de 16 000 membres. En France on pense notamment à Scopéli à Nantes, Superquinquin à Lille, Otsokop à Bayonne, La cagette de Montpellier, l’élèfan de Grenoble et quelques autres. Libre à chacun de s’en inspirer mais de construire un fonctionnement qui s’adapte à la demande locale.

Les autres questions seront à poser à la réunion du 31 janvier ! Pour les curieux, pour les âmes engagées, pour les personnes un peu perdues, pour ceux qui ne savent plus comment consommer : le rendez-vous est à ne pas manquer !

 >> En clair

> Réunion le 31 janvier de 20h à 22h au Patronage Laïque du Pilier-Rouge
L’événement est à retrouver sur Facebook.

Interview de Mélanie, une des porteuse du projet Brest Coop, sur RCF, le 18 janvier dernier

Pour en savoir plus sur les supermarchés coopératifs on vous invite à jeter un coup d’oeil au film Food Coop, qui a été diffusé en novembre 2017 au cinéma Les Studios. Le film présente la coopérative alimentaire de Park Slope où 16 000 personnes y travaillent 3 heures par mois pour payer des produits alimentaires à un prix abordable




Fil & Fab : Les glaneurs de filets de pêche

A Brest une jeune association s’implique dans la reconversion des filets de pêche. Née en 2016 à l’initiative de quatre jeunes étudiants en art, Fil & Fab s’interroge, recherche, observe et expérimente les moyens de faire renaître ces filets sous une apparence nouvelle. Sans répondre aux soucis majeurs de la pollution plastique Fil & Fab compose habilement avec les problématiques du moment.

Des filets brûlés ou enterrés

Rémi Mercier, Yann Louboutin, Thibault Uguen et Théo Desprez étaient tous les quatre étudiants en Arts Appliqués. « On était à la recherche d’un projet commun » explique Théo Desprez, président de l’association, « En trainant sur le port on a découvert de nombreux filets de pêche usés semblant abandonnés ». Ils discutent alors avec des pêcheurs du coin qui leurs expliquent qu’il n’y pas de récupération mise en place pour ses filets. Ils seront soit enterrés ou brûlés. « Il y avait quelques chose à faire » rétorque Theo Desprez. Les pêcheurs s’accordent à cette idée et l’association Fil & Fab est créée sur l’idée d’une requalification des filets de pêche en avril 2016.

Réutiliser la matière

L’organisation est lancée, ils récupèrent les filets des pêcheurs de Brest et s’arrangent avec le parc marin d’Iroise pour se charger d’une partie des stocks retrouvés. Les acteurs maritimes s’y retrouvent. Chacun y voit une solution dans le traitement de ses déchets. Le rapport de Surf Rider, association qui s’occupe du ramassage des déchets sur les plages, précisait en 2015 que les déchets plastiques et le polystyrène représentent 83,3 % des déchets retrouvés dans le Parc Marin d’Iroise dont les filets et les cordages – qui se positionnent en troisième place des objets les plus trouvés. La matière était donc largement disponible pour les quatre curieux.

S’ensuit une phase de test. La matière plastique, constituée de dérivés du pétrole et du charbon a remplacé les fibres naturelles telles que le chanvre et la manille au cours du XXème siècle. Ces cordages en polyamide, polyéthylène ou polyester sont environ 10 fois plus résistants que les cordages naturels mais trouvent difficilement une seconde vie. Les filets sont détressés puis Fil & Fab utilise la thermofusion pour les retravailler en s’inspirant de la fabrication des semelles des espadrilles en jute. Cependant la réalisation d’une étude de marché sur le lancement d’un produit espadrille dissuade Fil & Fab de se lancer : trop risqué. L’association rebondit alors vers les dessous de verres.

Des dessous de verre en filets de pêche recyclés

L’association grandit, trouve le soutien de Brest Métropole en participant notamment à Brest 2016, crée un engouement. Le projet trouve l’intérêt de brasseries locales dans leur recherche de prestataires et l’étude de la filière les conforte dans leur décision : se lancer dans la création de dessous de verres.

Aujourd’hui l’équipe a trouvé place au C4, un accélérateur de Start Up situé rue de Siam. Le lieu permet d’être mêlé à différents types de projets et satisfait pleinement la dynamique de Fil & Fab selon Théo Desprez. Pour autant le stockage des filets n’est pas encore optimisé, le lieu ne le permettant pas. Il traitent donc uniquement des petites quantités. Quand aux outils de production, la créativité de l’équipe a une fois de plus résolu la question. Ils mettent la main à la patte pour fabriquer une machine compresseur que l’on trouve en open source sur internet avec un coût de revient de 300 euros. Celle-ci leur permettra de travailler les fibres plastiques efficacement.

L’association s’est depuis bien étoffée et a trouvée le soutien de nombreux acteurs locaux. La débrouillardise de l’équipe, l’originalité du projet et la fraîcheur du président Théo Desprez sont leur marque de fabrique. En parlant de fabrique, Fil & Fab fait parti des finalistes du grand concours de la Fabrique Aviva qui doit prochainement dévoiler ses gagnants. Affaire à suivre et à ne pas lâcher !

Pour voir plus loin :

http://blog.fil-et-fab.fr
https://www.facebook.com/filetfab/




MéGo : quand le mégot devient objet

« Il est si petit. Bon vraiment si je laisse tomber là, qui s’en apercevra ?! Ni vu, ni connu et déjà je ne le vois plus. Hum ce soulagement. Non c’est vrai une fois fini on en a plus envie. Dans ma poche ? Ah non et l’odeur qui stagne pendant des heures. ». Si petits et pourtant si gênants, qui s’occupe des mégots dans le tri sélectif ? Ils sont peu nombreux à proposer une solution. La société MéGo à Bourg Blanc (29) valorise les mégots de cigarettes mais attention sous certaines conditions.

Un constat : le mégot n’est pas un déchet comme les autres

« 30% de la population française est fumeuse selon les dernières statistiques » introduit le gérant de la société MéGo, Bastien Lucas. La masse de mégot produite par jour est colossale. Ils finissent bien souvent dans les ordures ménagères ou dans les rues, les caniveaux, la mer. Or loin d’être biodégradables, les mégots sont hydrodégradables, c’est à dire qu’ils se désagrègent au contact de l’eau. Cependant les molécules qui le composent, devenues invisibles, sont d’une forte toxicité. Selon des études récentes ils représenteraient 40% des déchets présents en mer méditerranée. Certaines études tracent la durée de vie d’un mégot pour une moyenne de quinze années, mais les scientifiques ne sont pas certains que les nanoparticules , particules invisibles à l’œil nu, aient véritablement disparu.

Il faut ajouter à cela le changement des habitudes de consommation. Depuis le 1er février 2007, en France, et l’interdiction de fumer dans les lieux fermés accueillant du public, beaucoup de mégots se retrouvent à la rue par manque de structures mises à disposition pour les récupérer. Bastien Lucas, et la société MéGo, souhaitent jouer sur les deux tableaux : mettre des cendriers à disposition ET séparer les mégots du reste des ordures ménagères pour les valoriser.

Le processus du traitement des mégots

En 2013, un des clients d’Eco-action +, première entreprise de Bastien Nicolas spécialisée dans le recyclage de déchets d’entreprise, recherche une solution pour le traitement de leurs déchets mégots. L’idée intéresse et Eco-action + lance des recherche en 2013. Ils trouvent une entreprise canadienne et une anglaise. Mais les deux filières n’offrent pas de transparence quand au suivi post collecte, Eco-action + décide donc de se lancer elle même dans le traitement des mégots de cigarette.

Mais par quoi commencer ? « Il fallait d’abord comprendre de quoi était constitué un filtre de cigarette, de quelles molécules. Il y a peu de d’information sur le sujet, les producteurs de tabacs gardent le secret ». Bastien Lucas réalise alors «  qu’il y a tout à faire dans le domaine ». Ils font appel à un bureau d’étude pour identifier les matières « dangereuses » afin de trouver le procédé pour les séparer de la matière valorisable. Sans oublier de prendre en compte l’impact de l’acheminement des mégots jusqu’au centre de valorisation et l’impact de leurs procédés.

Comment se passe le tri ? Les mégots sont récoltés en Bretagne et avec des entreprises partenaires (en région parisienne, en Occitanie et en Loire Atlantique) qui leurs servent de point de récupération des mégots. Acheminés jusqu’à Bourg Blanc, le reconditionnement peut alors commencer. Tout commence par un triage grossier, c’est à dire que les chewing gums, les allumettes et autres matières agglomérées à la cigarette sont éliminées. Ensuite, le reste est broyé pour éliminer la cendre, le papier et le tabac. La matière restante, constitué du filtre et des quelques 4000 molécules qu’elle peut contenir, est mise à décanter puisque les filtres sont hydrodégradables. L’eau de décantation est filtrée puis réinjectée dans le cycle de traitement . A la fin du cycle, la matière plastique (principale constitution du mégot) et les déchets dangereux se retrouvent séparé. Petit bémol, la société ne sait pas combien de fois l’eau peut-elle être utilisée avant d’arriver à saturation. Les déchets restants, soit 10 % de la masse de base, sont envoyés en traitement de déchet dangereux. La matière plastique servira quand à elle à la fabrication d’objets du quotidien comme des cendriers, des portes crayons, des portes plats…etc

         

Pour l’instant l’usine de traitement de mégots est au stade d’essai, ils optimisent encore leurs procédés afin de pouvoir réaliser des objets plus volumineux, avec des formes plus complexes. Ils nous avouent « On triche, on ajoute une goutte d’huile essentielle » car effectivement « une odeur reste », et « ces objets ne sont pas voués à devenir des meubles ».

Le reconditionnement ne sera lancé qu’en octobre 2017, l’entreprise étant en attente d’une machine plus adaptée à ses besoins.

Non ce n’est pas une finalité à la cigarette !

Attention, MéGo pare à toutes les critiques. L’entreprise ne se présente pas comme une finalité. « L’idéal serait que les gens arrêtent de fumer bien entendu ! » confirme Bastien Lucas. Son action commence donc par de la sensibilisation au sein des entreprises partenaires, 80% sont des grandes entreprises comme Véolia ou Hénaff, et quelques TPE. Puis, si l’entreprise souhaite développer son action, la société peut mettre à disposition du matériel tels que des cendriers ou s’occuper du traitement des mégots. Et le must c’est le pack ! Mais bien entendu le pack est payant et s’adapte davantage au budget des grosses entreprises que des TPE ou des petites structures.

Le processus est en lancement et n’est pour l’instant adapté qu’aux structures salariales, qui sait peut-être un jour le sera t’il par les collectivités !

 




Da Bep Lec’h : portrait d’une microbrasserie à Morlaix

L’ADESS du pays de Morlaix et la jeune association Coop Mob vous proposent le portait de la microbrasserie Da Bep Lec’h. Ces Grenoblois à la recherche d’un territoire où la « culture de la bière est suffisamment développée » et « proche de la mer » ont finalement pris racine à Morlaix. Apprentissage collectif, jeux de mots, bouteilles consignées et solutions anti-gaspi profitez de ce reportage riche en astuces !


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N’hésitez pas à suivre Coop Mob et ses succulents reportages sur l’ESS !